Polémique à Sciences-Po Paris après le "Hijad Day" organisé par des étudiants

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 20 avril 2016 - 21:26
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©Franck Fife/AFP
A Sciences-Po Paris, l'initiative "Hijab Day" crée la polémique.
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A Sciences-Po Paris, l'initiative "Hijab Day" crée la polémique. Les étudiantes à l'origine de cette journée invitent leurs camarades à porter le voile ce mercredi pour le "démystifier", la classe politique réagit vivement.

Devant une table recouverte d'écharpes et voiles dans le hall de l'établissement, une dizaine d'étudiantes à l'origine de ce "Hijab Day" distribuent des tracts. Plusieurs jeunes femmes essaient le voile pour la première fois. "C'est assez léger, c'est confortable", témoigne Lydia, en deuxième année, tandis que d'autres saluent une "démarche de discussion". "La France a 99 problèmes, mais le hijab n'en est pas un", affiche un panneau en anglais.

"Certaines personnes se trompent sur le message diffusé", estime Laetitia, une des organisatrices, qui porte, elle, le voile quotidiennement. Selon elle, il s'agit "de sensibiliser les gens, d'ouvrir le débat et de redonner la parole aux femmes voilées qui sont souvent dans le débat public mais qu'on n'entend pas".

Le débat sur le voile à l'université avait ressurgi la semaine dernière: Manuel Valls avait estimé qu'il "faudrait" une loi pour l'interdire, mais François Hollande avait aussitôt assuré qu'il n'y aurait "pas d'interdiction". Dans ce contexte, l'initiative étudiante à Sciences-Po a allumé une nouvelle polémique.

"Comme enseignant à , je veux dire ma désapprobation face au . En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme!", a tweeté le candidat à la primaire à droite Bruno Le Maire. Lui aussi député Les Républicains, Éric Ciotti a dénoncé sur iTÉLÉ une manifestation "scandaleuse", rappelant être pour l'interdiction du voile à l'université.

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a dénoncé dans un communiqué un "acte de prosélytisme religieux sans précédent".

La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, voit quant à elle "une forme de provocation dans cette initiative", tout en soulignant qu'il n'y a qu'"une poignée d'étudiants" à son origine, lors de l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-Le Monde-AFP.

"Si cette journée à Sciences-Po était une journée de solidarité avec les femmes qui luttent dans les pays qui sont sous influence intégriste, qu'il s'agisse des Pays du Golfe, du Salvador, des pays dans lesquels les traditions martyrisent les femmes aujourd'hui (...), je serais prête à l'accepter. Mais je ne suis pas sûre que ce soit ça", a-t-elle ironisé.

"J'ose espérer qu'une telle loi ne passera pas", s'étonne Anaïs, une organisatrice de l'événement, tout en assurant que l'initiative n'avait pas été décidée en réponse aux déclarations de Manuel Valls.

Plusieurs membres du collectif se défendent de tout prosélytisme. "On ne force personne", s'exclame Imen, "c'est politique et social, pas religieux". Pour elle, le port d'une voile était une première: "Je l'ai mis ce matin, dans le métro, il y avait des regards, je me sentais autre, pas forcément méprisée mais autre".

Dans un communiqué, la direction de l'Institut d'études politiques de Paris a estimé "légitime" de porter ce débat au sein de l'établissement mais que sa tenue "dans les murs de Sciences-Po ne saurait être interprétée comme un quelconque soutien de l'école".

 

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