Prénoms, immigration et intégration : quelle évolution ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 10 avril 2019 - 15:04
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Une étude révèle que les immigrés de la deuxième génération ont tendance à abandonner les prénoms traditionnels.
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Une étude dévoilée début avril s'est penchée sur le choix des prénoms au sein des populations immigrées en France. Elle note qu'une "convergence" avec la population "majoritaire" sur des prénoms internationaux a tendance à s'opérer, mais que la connotation culturelle demeure dans de nombreux cas.

Pour les populations issues de l'immigration, le choix du prénom d'un enfant revêt une double complexité, puisqu'au-delà de la question de goût se pose celle de l'intégration et de la discrimination, révèle une étude Ined.

"Les enquêtes de testing ont bien montré l’impression négative que pouvaient produire des prénoms maghrébins, africains ou asiatiques sur des recruteurs, des agences immobilières ou des banques. L’attribution d’un prénom «majoritaire» assurerait alors une invisibilité partielle des descendants d’immigrés et pourrait les protéger de certaines discriminations", rappelle en préambule l'enquête.

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Selon cette étude, si la première génération d'immigrés a eu tendance à choisir des prénoms rappelant leurs origines, la seconde préfère des patronymes "dans l'air du temps". Des prénoms qui ne sont pas forcements "typiquement français" et ont souvent une consonance internationale. Ceux-ci sont également prisés par la population "majoritaire" depuis les années 1990. Ce qui permet d'"invisibiliser" les origines et explique aussi la moindre utilisation des prénoms "français". "La convergence entre population majoritaire et descendants d’immigrés ne se fait pas autour de prénoms typiquement « français », mais de prénoms internationaux auxquels tous et toutes peuvent s’identifier", résume l'étude.

D'autres familles issues de l'immigration ont tendance à donner des prénoms liés à leur culture mais moins connotés (Yanis, Rayane ou Lina plutôt que Mohamed ou Fatima). Mais ceux-ci ne sont pas encore perçus comme "neutres".

L'internationalisation ne se fait pas envers des prénoms étant un fort marqueur d'origine. En effet, "un prénom arabo-musulman désigne effectivement dans 82 % des cas une personne originaire du Maghreb (immigré ou descendant d’immigrés), un prénom «africain» est porté dans 95 % des cas par un ou une originaire d’Afrique subsaharienne, mais un prénom latin ne concerne un originaire d’Europe du Sud que dans 56 % des cas". Les populations "majoritaires" envisagent donc facilement de donner un prénom "international" mais pas un qui évoque une origine précise.

"Pour la population d’origine maghrébine, l’invisibilisation des connotations culturelles des prénoms n’est pas complètement réalisée: Yanis n’est pas encore vu comme Enzo", conclut l'étude.

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