Toussaint et confinement : de la réalité augmentée pour faire vivre la mémoire des défunts, malgré les contraintes sanitaires
Lorsqu'il a annoncé le deuxième confinement national, mercredi 28 octobre, le Président Emmanuel Macron a pris soin de rassurer les français par rapport à la Toussaint: les cimetières resteront ouverts, et il sera donc possible de rendre visite aux proches défunts comme le veut la tradition, le 1er novembre. Cette coutume reste très importante pour les français, qui pourront aussi acheter des chrysanthèmes et autres fleurs, car les fleuristes pourront eux aussi rester ouverts jusqu'à dimanche. Pour continuer à faire vivre ces pratiques dans notre ère numérique, et malgré les contraintes sanitaires, de nouvelles technologies sont utilisées pour honorer la mémoire des défunts, en utilisant la réalité virtuelle par exemple.
Se recueillir smartphone en main, pour faire revivre ses souvenirs
C'est grâce à la technologie de la réalité augmentée, popularisée par le jeu pokemon Go il y quelques années, qu'une start up Française propose d'immortaliser les souvenirs numériques des proches défunts. Requiem code est une application mobile qui propose d'équiper les tombes de proches défunts d'un QR code qui permettra, en le scannant avec un smartphone, de consulter en réalité augmentée le contenu audiovisuel choisi, pour rendre à la personne défunte un hommage 2.0.
Le contenu est accessible seulement aux personnes choisies par le proche du défunt responsable. Après la mise en place du code QR et la sélection du contenu, la start-up s’engage à faire un suivi dans le temps, pour vérifier tous les 5 ans avec les ayants-droit si les souvenirs sélectionnés sont toujours d'actualité. Grâce à ces nouvelles possibilités offertes par cette application, certains utilisateurs pourront même produire des contenus audiovisuels inédits pour illustrer la mémoire de leurs proches.
Des stèles connectées à l'ère des funérailles pandémiques
Pendant le premier confinement, les cérémonies et enterrements ont été célébrées en petit comité. Cela devra aussi être le cas pendant toute la durée du deuxième confinement qui commence aujourd'hui 30 octobre. Avec de telles contraintes, une application comme Requiem Code peut donc être utile, pour faire participer les personnes absente à la célébration, de manière virtuelle et différée.
C’est comme cela que Lilian Delaveau a eu l'idée de développer cette application. Suite au décès de son grand-père, enterré pendant le premier confinement, il a vu dans cette solution une façon de faire face aux restrictions de la pandémie. “L'enterrement était beau, il y avait la plaque mais il me manquait les souvenirs que j'avais de lui. Je me suis alors dit qu'on pouvait faire plus." En plus des photos et des vidéos, c'est une façon de faire revivre la voix, “d'écouter son rire, des choses qu'on a peur d'oublier après la mort de quelqu'un", souligne-t-il.
Avant de commercialiser Requiem code (au prix de 99 €) qui peut être vue comme une technologie qui n'a pas sa place dans un cimetière, l'application a été testée auprès de particuliers et d'entreprises funéraires. « Je m'attendais à entendre des réticences sur la technologie, qui viendrait abîmer la sacralité du lieu de sépulture. Mais pas du tout. Et des professionnels des pompes funèbres la voient comme un service très utile, surtout dans le contexte sanitaire actuel qui limite le nombre de personnes lors des enterrements. » explique Lilian Delaveau pour Ouest France .
Utiliser une application au cimetière casse les codes, et Requiem Code est donc la cible de quelques critiques: l'application serait “déshumanisante”, introduire les smartphones au cimetière pourrait briser le calme des lieux... Mais, selon Lilian Delaveau, au contraire, rendre hommage à nos morts ne doit pas forcément être “chiant et silencieux” (sic).
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