Trains Intercités : la moitié des lignes de nuit supprimée

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 22 juillet 2016 - 11:18
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Un train Intercités
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Trop peu rentables, les lignes Intercités de nuit n'ont pas trouvé de repreneur mais les régions pourraient les financer.
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Le gouvernement a confirmé la fermeture, faute de repreneurs, de la moitié des lignes Intercités de nuit dès le 1er octobre, et s'est engagé à maintenir seulement six lignes de jour, renvoyant le sort d'une quinzaine d'autres aux régions.

Le terminus est proche pour quatre des huit lignes de trains de nuit. Si aucun opérateur privé ne veut les reprendre et que les régions concernées ne les financent pas, la SNCF "sera amenée à interrompre les services au 1er octobre 2016", a annoncé jeudi 21 le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies.

Les lignes appelées à disparaître cet automne sont celles reliant Paris à la Savoie (Saint-Gervais et Bourg-Saint-Maurice) et à Albi, ainsi que celles reliant Strasbourg et Luxembourg à Nice et Portbou (Espagne). Deux autres lignes, reliant la capitale à Irun (Espagne) et à Nice bénéficieront d'un sursis, respectivement jusqu'en juillet et octobre 2017, tandis que les liaisons Paris-Briançon et Paris-Latour-de-Carol seront maintenues "en raison de l'absence d'une offre alternative suffisante".

Le gouvernement avait annoncé en février l'arrêt des subventions à ces lignes délaissées par les voyageurs (-25% de fréquentation depuis 2011), lourdement déficitaires (environ 100 millions d'euros prévus cette année) et désormais en concurrence avec les "cars Macron". "On est en train de sacrifier les trains de nuit au bénéfice des bus", dénonce l'Unsa-Ferroviaire, tandis que la CFDT-Cheminots regrette qu'on "abandonne l'équilibre du territoire".

L'option d'une privatisation des trains de nuit a fait long feu, les opérateurs privés ne s'étant pas précipités pour reprendre les lignes les moins rentables sans leurs subventions. "La manière dont ça nous est proposé n'est pas possible", déplorait en juin une dirigeante de Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts et Veolia).

"La porte reste ouverte pour trouver une solution" qui "n'implique pas les finances de l'Etat", a affirmé M. Vidalies, évoquant de possibles "financement tiers, c'est-à-dire par les régions". L'Occitanie discute ainsi avec la SNCF pour sauver la liaison Toulouse-Cerbère avant la date fatidique du 1er octobre.

Si le sort des trains de nuit semble scellé, l'avenir des Intercités de jour est loin d'être tracé, le gouvernement ne s'étant engagé à en maintenir que six lignes sur plus de vingt. Trois lignes "structurantes" (Paris-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont-Ferrand, Bordeaux-Toulouse-Marseille) restent ainsi sous l'autorité de l’État, qui "s'est engagé à acquérir d'ici 2025 des rames neuves (...) pour un montant d'environ un milliard d'euros" et a demandé à la SNCF de lancer un appel d'offres "d'ici la fin de l'année".

Trois autres lignes sont également maintenues dans le giron national (Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon, Toulouse-Hendaye) et bénéficieront d'un "renouvellement complet" de leurs trains "à partir de 2017, sur la base du marché existant entre la SNCF et Alstom", a indiqué M. Vidalies, sans préciser si cela se traduira par de nouvelles commandes au constructeur ferroviaire français.

Pour les autres liaisons, "le gouvernement poursuit la concertation avec les régions" et prévoit une enveloppe de 1,5 milliard d'euros pour l'achat de trains neufs d'ici 2020, dont la moitié (720 millions) a déjà été aiguillée vers la Normandie.

Premier président de région reçu par M. Vidalies dès le mois de janvier, Hervé Morin a décidé de reprendre ses trois lignes (Paris-Caen-Cherbourg, Paris-Granville, Paris-Rouen-Le Havre) et négocie avec ses voisins pour la ligne Caen-Le Mans-Tours.

"Toutes les régions sont intéressées", a affirmé le secrétaire d’État aux Transports, qui s'est entretenu avec huit des onze présidents de régions métropolitaines depuis le début de l'année. "Il y a de la bonne volonté de partout", mais aussi "des enjeux financiers et des discussions un peu serrées", a-t-il reconnu. Ces tractations vont se prolonger jusqu'au 15 octobre, avant sans doute de nouvelles annonces.

 


 

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