Vous n'arrivez jamais à vous coiffer ? Vous souffrez du syndrome des cheveux incoiffables
Que tous ceux qui désespèrent de réussir à se coiffer correctement un jour se rassurent, cela n'est pas de leur faute: ils sont malades. Et, oui, le syndrome des "cheveux incoiffables", existe bien et, preuve de son sérieux, les scientifiques lui ont même donné un nom aux consonances latines: "Pili trianguli et canaliculi". D'après une étude parue mardi 22 dans The American Journal of Human Genetics, cette maladie, très rare (mais bénigne, pas de panique), serait due à des mutations récessives de trois gènes impliqués dans la formation du cheveu. Le premier code l'un des composants structuraux du cheveu, la trichohyaline (gène TCHH), tandis que les deux autres sont à l'origine d'enzymes qui la prennent pour cible à tour de rôle, la peptidyl-arginine désiminase 3 (gène PAD3) et la transglutaminase 3 (TGase3).
Pour en arriver à cette étonnante conclusion, l'équipe de Michel Simon, directeur de recherche Inserm de l’Unité différenciation épidermique et autoimmunité rhumatoïde à Toulouse, ont réalisé des tests sur des souris. Voyant le pelage et les moustaches des rongeurs changer au fil de leurs expériences, ils ont ainsi observé que "l’absence de TCHH ou le défaut de la cascade biochimique qui aboutit à la rigidification de la tige pilaire sont responsables des anomalies de la formation du cheveu caractéristiques du syndrome des cheveux incoiffables", détaille le communiqué. "Ces résultats, en plus de décrire l’origine moléculaire de la maladie et de permettre un meilleur diagnostic, apportent de nouvelles connaissances sur le cheveu et les mécanismes de sa formation", explique Michel Simon.
Hormis quelques problèmes d'ordre esthétique, le syndrome du cheveu incoiffable n'entraîne aucun problème de santé. Il débute généralement durant l'enfance et s'estompe à la puberté. "Les cheveux deviennent progressivement blond argenté ou couleur paille, secs et désordonnés, se dressent sur le cuir chevelu, poussent dans tous les sens et ne peuvent être aplatis" , décrit le Dr Alexander Navarini, professeur d'immunodermatologie à l'université de Zurich. S'il n'existe aucun traitement pour tuer ce mal, des masques ou autres soins hydratants ainsi qu'un brossage doux peuvent toutefois rendre les malades un peu plus présentables.
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