Ma fête de la musique, par Dominique A, Juliette Armanet, Brigitte et Jack Lang

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Par AFP
Publié le 20 juin 2017 - 17:46
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Des musiciens en concert dans une rue de Paris dans le cadre de la Fête de la musique, le 21 juin 20
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© FRED DUFOUR / AFP/Archives
Des musiciens en concert dans une rue de Paris dans le cadre de la Fête de la musique, le 21 juin 2010
© FRED DUFOUR / AFP/Archives

Anonymes ou déjà un peu connus, tous les artistes ont joué dans la rue un 21 juin, soir de fête de la musique: Dominique A, Juliette Armanet, le duo Brigitte mais aussi Jack Lang, créateur de l'événement, racontent à l'AFP un souvenir marquant de ce rendez-populaire né il y a 35 ans.

. Dominique A: "Les vieux nous engueulaient"

"La première fête de la musique, en 1982, fut pour moi la plus marquante", affirme l'auteur-interprète du "Courage des oiseaux", qui était âgé de 13 ans à l'époque.

"C'était dans les rues de Provins, en Seine-et-Marne. La pilule Mitterrand n'y était toujours pas passée, malgré l'absence de chars russes aux portes du pays, et Jack Lang n'y aurait pas été reçu à bras ouverts. Je me rappelle avoir défilé dans les rues du centre avec des potes, on faisait du boucan avec ce qu'on avait sous la main, des casseroles et autres flûtes à bec, avec pour seul public des vieux qui ouvraient leurs fenêtres pour nous engueuler. Ce n'était pas encore le grand n'importe quoi œcuménique, et c'était très bien comme ça."

. Brigitte: "Patouvou !"

"En 2013, on a été invitées à jouer dans un concert en plein air à Moscou", se rappelle Sylvie Hoarau, moitié du duo pop féminin également composé d'Aurélie Saada. "On s'est retrouvées sur une de ces immenses places qu'on peut trouver là-bas. Rapidement nous réalisons, nous qui n'étions encore pas très connues en France, que des gens dans le public savent qui nous sommes! Au final, on joue devant environ 3.000 personnes et vient ce moment assez surréaliste où un de nos titres est repris en choeur en un improbable yaourt russe: +Battez-vous!+ devient alors +Patouvou!+. Plus tard dans la soirée, en discothèque, deux garçons nous abordent munis d'une tablette et nous montrent des photos de nous. Ils n'en revenaient pas de nous rencontrer!"

. Juliette Armanet: "C'était le chaos"

"Je me rappelle d'une soirée catastrophique, il y a quatre ou cinq ans, où on jouait dans un bar du 10e arrondissement à Paris", raconte Juliette Armanet, figure montante de la chanson française. "On avait trimballé un piano sous le cagnard, il a fallu chercher des micros à la dernière minute. Bref, tout s'était fait comme ça, dans la panique. Je faisais déjà à l'époque du piano-voix et c'était surréaliste car je n'entendais même pas ma propre voix, ni le piano, tellement il y avait de bruit et de musique autour. Il y avait une telle foire d'empoigne pour savoir qui allait prendre l'espace sonore... J'en garde un souvenir assez drôle car j'avais préparé un truc assez pointu et intimiste et on s'est retrouvé couverts par de la grosse house music. Les gens faisaient une tête incroyable, ils n'entendaient rien, ils essayaient de chanter en lisant sur mes lèvres. C'était le chaos! Un tel événement c'est bordélique, c'est rarement réussi et c'est ce qui fait aussi son charme."

. Jack Lang: "Le plus grand trac de ma vie"

"Pour la première édition, en 1982, j'ai eu le plus grand trac de ma vie", confie son créateur, qui occupe depuis 2013 la présidence de l'Institut du monde arabe. "Nous avions lancé un appel à tous les musiciens, on avait aussi un peu préparé les choses ici ou là. Mais on se disait: +Et si c'était un bide?+. Alors ç'a vraiment été un moment d'émotion et de trac. Ce qui a été merveilleux, ç'a été de voir que, petit à petit, à 20H00, 20H30, 21H00, les gens sont sortis, se sont retrouvés. Beaucoup avaient imaginé des choses étonnantes. Par exemple, l'année suivante, Jacques Higelin avait loué un camion, il traversait Paris, emmenant avec lui tous ceux qui voulaient l'accompagner. Les musiciens grimpaient sur son camion, c'était une sorte de fête nomade."

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