Montigny-lès-Metz : perpertuité requise contre Heaulme en appel

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Par AFP - Versailles
Publié le 20 décembre 2018 - 12:33
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La réclusion criminelle à perpétuité a été requise en appel jeudi à Versailles contre Francis Heaulme pour le meurtre de deux enfants de 8 ans en 1986 à Montigny-lès-Metz, un crime pour lequel Patrick Dils a passé quinze ans à tort derrière les barreaux.

Les avocats généraux ont requis la même peine que celle prononcée en première instance en s'appuyant sur un faisceau d'indices malgré l'absence de preuves matérielles et d'aveux de l'accusé, qui a toujours nié avoir été l'auteur du double meurtre.

"S'ils sont morts c'est qu'ils ont croisé celui qu'il ne fallait pas", a déclaré Guirec Le Bras, avocat général, en concluant ses réquisitions. "Donnez définitivement un visage à celui qui a fait disparaître les enfants, et ce visage c'est celui de Francis Heaulme".

Le 28 septembre 1986, Cyril Beining et Alexandre Beckrich avaient été retrouvés morts, le crâne fracassé, sur un talus près d'une voie ferrée de cette commune située en périphérie de Metz.

Francis Heaulme, incarcéré depuis 1992, a déjà été condamné pour neuf meurtres dont celui d'un enfant de 9 ans. Il purge notamment deux condamnations à la perpétuité.

Dans ce dossier, Patrick Dils avait d'abord été condamné puis innocenté avant que Francis Heaulme ne soit renvoyé devant les assises.

"Le rôle du ministère public s'avère délicat, puisque nos représentants ont soutenu deux thèses différentes contre deux personnes accusées des mêmes faits", a rappelé plus tôt l'autre avocat général, Olivier Mesrine.

"Lorsque la justice s'est fourvoyée, égarée dans ce que mon collègue a appelé un +aveuglement collectif+, il nous faut le reconnaître et en tant que ses représentants, accepter les erreurs, si préjudiciables qu'elles aient pu être".

Le magistrat est longuement revenu sur la procédure de révision qui a abouti à l'acquittement de Patrick Dils, affirmant que Francis Heaulme est "la seule personne à devoir être jugée désormais".

Le procès qui se tient à Versailles est le sixième de cette procédure tortueuse dans laquelle toutes les preuves matérielles ont disparu.

"L'ADN n'est pas la reine des preuves, pas plus que l'aveu", a estimé M. Le Bras. "Un fait doit être confronté aux autres éléments de l'enquête", a-t-il déclaré.

Le verdict est attendu vendredi dans la journée.

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