Nouvel An chinois : bain de boue glacial pour le Robin des Bois local

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Par AFP
Publié le 09 février 2017 - 10:12
Mis à jour le 18 février 2017 - 08:30
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Une statue recouverte d'or représentant un roi chinois, sorte de Robin des bois local, qui pillait l
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© Johannes EISELE / AFP
Une statue recouverte d'or représentant un roi chinois, sorte de Robin des bois local, qui pillait les terres des riches pour donner aux pauvres, le 8 février 2017 à Juhe, dans le
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La statue est recouverte d'or mais comme chaque année, elle finira sous une couche de boue: dans le sud-est de la Chine, les habitants ont une façon bien à eux de célébrer le nouvel an lunaire, en honorant l'équivalent du Robin des Bois local.

Sur les côtes de la province du Fujian, le clou de la fête se déroule entre le Nouvel an chinois, tombé cette année le 28 janvier, et la fête des Lanternes, qui a lieu deux semaines plus tard.

Afin de "réveiller la terre" pour l'arrivée du printemps, les paysans de la tradition hakka transportent au pas de course une statue en or à travers les champs.

La fête bat son plein pendant trois jours dans les villages de Juhe et Julin, où les Hakkas se sont transmis depuis des siècles un folklore haut en couleurs.

La statue est officiellement celle de Guan Gong (Guan Yu), un célèbre général chinois divinisé qui vivait il y a près de 2.000 ans. Mais pour les Hakkas, la statue est plutôt l'incarnation du roi Zhang Lian, un chef rebelle qui vivait dans la région au XVIe siècle.

A l'instar de Robin des Bois, Zhang Lian pillait les terres des riches pour donner aux pauvres, avant de défier carrément le pouvoir impérial et sa redoutable administration fiscale à partir de 1560.

Après deux ans de combat, l'empereur parvenait à écraser la rébellion et Zhang prenait la mer pour gagner l'Indonésie. Il deviendra roi de Sumatra, prétend la légende locale...

Pour ne pas offenser le pouvoir central, les Hakkas continuent à rendre hommage à Guan Gong plutôt qu'au subversif Zhang Lian.

Après avoir transporté la statue jusqu'à l'épuisement, les villageois l'aspergent d'une boue noire, dont ils se recouvrent aussi mutuellement malgré le froid matinal.

Hu Sheng, l'un des porteurs, ne manquerait ça pour rien au monde, même s'il doit pour cela venir de la grande ville moderne de Shenzhen, à six heures de route, là où il a son gagne-pain.

"Tout le monde respecte Guan Gong. J'espère qu'il va me bénir cette année ainsi que ma famille et que les récoltes seront bonnes", explique-t-il.

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