Valérie Hayer et le pro-européanisme : une capture idéologique déconnectée des peuples ? Pro-Éliticrate ou fossoyeuse de l’Europe des peuples ?

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 23 mai 2025 - 14:14
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Valérie Hayer et le pro-européanisme : une capture idéologique déconnectée des peuples ? Pro-Éliticrate ou fossoyeuse de l’Europe des peuples ?
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Valérie Hayer, égérie de surface de Renaissance et papesse du groupe Renew, brandit le label « pro-européen » comme un étendard moral, mais son dogme fédéraliste, où Bruxelles régnerait en maître sur des nations reléguées au second plan, est-il vraiment l’alpha et l’oméga de l’amour pour l’Europe ? Pour elle, être pro-européen, c’est rêver d’un super-État où la Commission dicte sa loi, reléguant les souverainetés au placard. Mais, Valérie, franchement ? C’est quoi cette arnaque ? Les « pro-Éliticrates » comme Hayer se gargarisent du label ‘pro-européen’, mais leur mépris du référendum de 2005 et des 60 % de Français préférant une Europe des nations (sondage MIS Group, France-Soir, mai 2025) montre qu’ils préfèrent leur tour d’ivoire bruxelloise à la voix du peuple. En monopolisant ce terme, ces pro-Bruxellocrates caricaturent l’Europe des nations – celle des pères fondateurs comme Schuman ou de Gaulle – comme une hérésie populiste. Cette polarisation binaire, digne d’un « pro-vax » contre « anti-vax », ne vise-t-elle pas à discréditer toute critique de leur dogme supranational ? Et surtout, ces pro-Bruxellocrates ne sont-ils pas des idéologues déconnectés, sourds aux aspirations des peuples européens ?

 

Un mépris des peuples : 2005 et les sondages snobés

Les pro-Bruxellocrates comme Hayer prétendent incarner l’Europe, mais ils ont oublié ce que les Français ont voté en 2005 et plébiscitent encore en 2025 : une Europe des nations, pas un Léviathan bureaucratique. En 2005, 54,7 % des Français ont claqué la porte au projet de Constitution européenne, jugé trop centralisateur. Vingt ans plus tard, rien n’a changé : 64 % plébiscitent une Europe des nations contre 14 % pour une Europe fédérale (sondage Alain Houpert, avril 2025), et 60 % veulent une Europe de coopération commerciale plutôt qu’un monstre supranational (sondage MIS Group, mai 2025). Cerise sur le gâteau, 71 % perçoivent une corruption endémique dans les institutions européennes, un constat qui torpille l’idéal technocratique de Hayer. Pourtant, Hayer et ses acolytes persistent à vendre leur utopie fédéraliste, sourds aux aspirations populaires. 

En s’entêtant à promouvoir un fédéralisme déconnecté, Hayer et ses semblables se posent en idéologues dogmatiques, sourds aux aspirations des peuples qu’ils prétendent représenter.

L’Europe des nations : pro-européenne, mais pas pro-Éliticrate

Les pères fondateurs n’étaient pas tous des fanas du fédéralisme. Si Monnet fantasmait sur une Europe supranationale, Schuman, Adenauer ou de Gaulle voyaient l’UE comme une alliance de nations souveraines, unies sans se dissoudre. Cette Europe des nations, portée par le Conseil européen, est-elle moins légitime ? Rien ne le suggère. Pourtant, les pro-Éliticrates taxent ses défenseurs d’euroscepticisme, comme si aimer l’Europe sans vouloir un super-État était un crime. En 2019, Philippe Juvin dénonçait déjà ce « faux débat » entre fédéralisme et Europe des nations, l’UE étant un hybride des deux.

Une capture sémantique pour museler les peuples

Un exemple frappant de capture sémantique, comparable à celle du « pro-européen », est l’appropriation du terme « progressiste » par certains courants. Historiquement, « progressiste » désignait ceux qui poussaient pour des avancées sociales ou économiques pour tous. Aujourd’hui, il est souvent confisqué par des idéologies de gauche, associées à des politiques identitaires ou culturelles, qui se posent comme seules incarnations du progrès. Toute critique, même d’un défenseur du progrès économique ou technologique, est taxée de « rétrograde », enfermant le débat dans une dichotomie stérile. En France, le Parti socialiste a souvent joué ce jeu, stigmatisant comme régressives les oppositions aux politiques migratoires ou au mariage pour tous, même quand elles relevaient de préoccupations pragmatiques. De même, les pro-Éliticrates comme Hayer disqualifient toute critique de leur fédéralisme comme anti-européenne, étouffant le pluralisme qu’ils prétendent représenter. Jürgen Habermas, chantre de la démocratie transnationale, souligne que le fédéralisme implique une souveraineté partagée. Mais cette idée, séduisante sur le papier, heurte les réalités culturelles et historiques des nations européennes, attachées à leur autonomie. 

En ignorant cela, les fédéralistes alimentent un ressentiment qui profite, ironiquement, aux populistes qu’ils dénoncent.

Une vision étriquée qui fragilise l’Europe

En réduisant l’Europe à une mécanique bruxelloise, ce fédéralisme, inspiré d’Altiero Spinelli, fait de l’Europe une entité qui transcende les nations et Hayer ignore sa richesse culturelle et historique. Son fédéralisme dogmatique, qui snobe le rejet populaire de 2005 et la perception de corruption à Bruxelles, creuse un fossé entre élites et citoyens. En prétendant que l’Europe ne survivra qu’en devenant un quasi-État, les pro-Éliticrates trahissent l’héritage des fondateurs, qui voyaient dans la diversité des nations une force, pas un obstacle. Cette rhétorique, qui caricature toute dissidence comme anti-européenne, rappelle les dérives du débat vaccinal, où toute nuance était écrasée pour imposer une vérité officielle.

Réhabiliter un pro-européanisme pluraliste

Être pro-européen, ce n’est pas adhérer au dogme fédéraliste de Hayer et consors. C’est croire en une Europe qui unit sans uniformiser, qui respecte les nations tout en bâtissant un destin commun. En confisquant le terme « pro-européen », les fédéralistes, déconnectés des peuples, trahissent l’héritage des fondateurs et fragilisent l’UE. 

Les Français l’ont dit en 2005 et le répètent en 2025 : ils veulent une Europe des nations, pas un Léviathan bruxellois. À Hayer et consorts de descendre de leur nuage idéologique pour écouter, enfin, la voix des citoyens. Un vrai sujet de référendum.

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