Chronique N°46 – « Consentirez-vous à consentir au consentement éclairé à la vaccination anti-covid ? Eclairage »

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François Pesty pour FranceSoir
Publié le 08 janvier 2021 - 16:05
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« Consentirez-vous à consentir au consentement éclairé à la vaccination anti-covid ? Eclairage »
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Tribune : Commençons par une actualisation de nos connaissances sur les vaccins anti-covid à la lumière des publications très récentes :

1. Les résultats de l’essai clinique de phase 3 dénommé « COVE » qui a testé le vaccin de Moderna par rapport au placebo, viennent d’être publiés le 30 décembre 2020 dans le New England Journal of Medicine (ici)

En préambule, observons que selon un rapport de la DREES (ici) en 2015, la moitié des 728.000 résidents en EHPAD avaient plus de 87 ans et 5 mois. Les personnes âgées de 90 ans et plus représentaient 35% de l’effectif. Les femmes représentent 78 % des résidents âgés de 80 ans ou plus.

 

La table S2 page 14 du supplément (ici) donne un aperçu de la population testée dans cet essai :

L’âge médian chez les plus de 65 ans est de 70,6 ans, les 18-64 ans sans facteur de risque ont en moyenne 44 ans, ceux avec facteur de risque ont un âge moyen de 49 ans. L’âge médian de la population de volontaires inclus dans l’essai est de 51 ans. En somme, ils ont testé le vaccin principalement chez des bien portants.

 

L’efficacité du vaccin à ARN messager reste donc parfaitement inconnue chez les 85 ans et plus, l’âge moyen d’entrée en EHPAD… Les résidents d’EHPAD en seront-ils informés ?

 

La baisse d’efficacité de près de 10 points déjà constatée dans le sous-groupe ≥ 65 ans (médiane de 70,6 ans) doit interroger sur la perte d’efficacité du vaccin chez les sujets âgés de 75, 80, 85, 90, 95 ans…

 

Si tous les 5 ans on perdait 9,5 points (95,9-86,4=9,5), alors voici quelle pourrait être l’efficacité du vaccin Moderna en fonction de l’âge :

Nous serions bien loin des 95% annoncés

Au passage, la publication des résultats de l’essai de phase 3 ayant comparé au placebo l’efficacité du vaccin Pfizer / BioNtech, publiée dans la même revue ne permet pas d’avoir la moindre idée de la répartition des âges dans le sous-groupe des 55 ans et plus :

Nous savons seulement que l’âge médian sur l’ensemble de la population est de 52 ans contre 51,4 ans dans l’essai Moderna, ce qui est très similaire. Nous trouvons nulle part dans les 492 pages de la publication l’âge médian des plus de 55 ans

A partir des données des analyses en sous-groupes (dont on se demande quelle est leur validité, tant les nombres sont minuscules…), il est possible de déterminer que parmi les 170 cas confirmés, seuls 5 étaient âgés de plus de 75 ans, soit moins de 3% de l’effectif (les 75 ans et plus représentaient 9,5% de la population française au 1er janvier 2020 selon l’INSEE), et 25 avaient plus de 65 ans, soit moins de 15% ! Alors qu’au 1er janvier 2020, les plus de 65 ans totalisaient 20,8% de la population française…

 

Entre deux tiers et trois quarts des hospitalisations en réanimation pour covid-19 s’observent chez les hommes.

Les hommes sont donc sous-représentés dans cet essai (si l’un des principaux sinon, le principal objectif de la vaccination est d’éviter des hospitalisations en réanimation). De même, l’inclusion dans cet essai réalisé aux USA, a sur-représenté la population caucasienne

 

Il faut rappeler à ce stade que ni l’essai clinique de phase 3 de Pfizer / BioNtech, ni celui de Moderna, ne permettent la moindre conclusion sur une éventuelle réduction de la mortalité toutes causes ou liée au covid, pas plus qu’une diminution de l’hospitalisation en réanimation, pas plus qu’une baisse des formes les plus graves de la covid-19 avec intubation et ventilation mécanique en réanimation

 

2. Un article de Peter Doshi, Rédacteur en chef adjoint du British Medical Journal (BMJ), publié le 4 janvier sur le blog de la célébrissime revue médicale (ici), décortique un peu plus les résultats de l’essai Pfizer / BioNtech, notamment à la lumière du Rapport réalisé par les experts de la FDA que l’agence américaine a mis en accès libre (ici) et questionne la fiabilité et la signification clinique des résultats rapportés :

 

Toute notre attention a été focalisée par Pfizer, l’un des laboratoires pharmaceutiques les plus agressifs sur le plan commercial, braquant les projecteurs sur des résultats très spectaculaires en termes d’efficacité vaccinale. Le géant américain associé à la biotech allemande revendique une efficacité de pas moins de 95% pour éviter toute contamination par le Sars-Cov-2 lorsque l’on n’a pas encore été infecté.

 

Mais comment parvient-on à un tel résultat ? Sur les 170 nouveaux cas covid-19 confirmés par RT-PCR, 8 seulement appartenaient au groupe vacciné contre 162 dans celui du placebo. 

 

Seulement voilà, Peter Doshi, en fouinant dans le rapport des experts de la FDA, a découvert le « poteau rose ». Ni le communiqué de presse, ni la publication dans le NEJM, ne l’avait dévoilé. Il s’avère qu’à côté des 170 nouvelles contaminations covid-19 confirmées RT-PCR, Pfizer nous avait caché pas moins de 3.410 cas suspects covid, non confirmés RT-PCR, soit 20 fois plus que les cas confirmés. Les cas suspects non confirmés se partagent entre 1.594 cas dans le groupe vacciné et 1.816 dans le groupe placebo. Imaginez que seulement 10% sont des « faux négatifs ». Patatras, l’efficacité chute lourdement, passant de 95% à 51% (Les nombres de cas confirmés deviennent respectivement 8 + 159 = 167 dans le groupe vacciné et 162 + 182 = 344 dans le groupe placebo. L’efficacité vaccinale devient : 1-(167/344) = 51,4 %

 

Peter Doshi va plus loin en expliquant qu’avec 20 fois plus de cas suspects que de cas confirmés, ces cas suspects (symptomatiques) ne peuvent être ignorés simplement parce qu'ils ne sont pas positifs au test PCR. Une estimation approximative de l'efficacité du vaccin contre les symptômes du covid-19, avec ou sans résultat positif au test PCR, serait une réduction du risque relatif de seulement 19% (1– (8+1594)/(162+1816)) - bien en dessous du seuil d'efficacité de 50% pour l'autorisation fixé par les régulateurs. En considérant les syndromes grippaux, tout ou partie des cas suspects de covid-19 peuvent provenir d’autres agents tels que rhinovirus, virus grippaux, autres coronavirus, adénovirus, virus respiratoire syncytial…

 

Doshi soulève aussi un autre point particulièrement épineux. Toujours à partir du rapport de la FDA, l’exclusion inexpliquée de 371 volontaires de l’analyse d’efficacité vaccinale pose problème. En particulier, du fait de la forte asymétrie de ces exclusions, 311 dans le groupe vacciné contre seulement 60 dans le groupe placebo (5 fois plus de participants ont été exclus dans le groupe vacciné…). 

 

Par ailleurs, les médicaments antalgiques et antipyrétiques (qui font baisser la température) ont été utilisés 3 à 4 fois plus dans le groupe vacciné par rapport au groupe placebo (Tableau B, page 7 dans la publication du NEJM). Il est tout à fait plausible que ces médicaments aient pu masquer les symptômes et donc sous-estimer les nombres de contaminations dans le groupe vacciné.

 

Enfin, compte-tenu de la réactogénicité [1] du vaccin Pfizer / BioNtech (Le même phénomène pouvant se produire aussi avec d’autres vaccins, tels que celui de Moderna), Peter Doshi se pose la question d’une possible levée de l’aveugle. Il est en effet difficile de croire que les participants et les investigateurs n’aient pas pu faire des suppositions raisonnables sur leur groupe d’appartenance (vaccin ou placebo) ce qui peut être à l’origine d’un biais de sélection…

 

[1] Propriété d’un vaccin de produire des réactions, notamment, douleur au point d’injection

 

L’Information officielle sur l’efficacité du vaccin et sa tolérance

Le Ministère des solidarités et de la santé a commencé par mettre en ligne sur son site (ici) le 29 décembre 2020, 3 affiches d’information sur la vaccination contre la COVID-19 en EHPAD et USLD à destination des professionnels de santé concernés par la vaccination, des soignants, ainsi que des résidents et de leurs familles

 

Le « pack » des 3 affiches est téléchargeable en suivant le lien (ici)

La première affirmation est insidieuse, voire franchement trompeuse :

 

« Être vacciné permet de se protéger contre une maladie qui peut tuer »

 

Une information plus loyale serait de dire :

« Le vaccin à ARN messager Pfizer / BioNtech permet de réduire la propagation du virus « Sars-cov-2 » au sein d’une population jeune et majoritairement en bonne santé. Il n’a pas encore été démontré une réduction de la mortalité toutes causes ou de la mortalité liée au Sars-cov-2 pour ce vaccin »

 

La seconde affirmation est trompeuse. Il aurait été préférable d’utiliser l’adjectif « sévère »

 

Le terme employé dans le protocole de l’essai clinique Pfizer / BioNtech (comme d’ailleurs dans celui de l’essai Moderna), est « Confirmed severe covid-19 ». « Grave » se traduit en anglais plutôt par « Serious ». Ce n’est pas pareil !

 

Il faut donc pour parler de « forme sévère » qu’une confirmation de l’infection virale par test RT-PCR positif ait été objectivée. Mais aussi que les critères cliniques suivants (pages 56 et 57 du protocole publié en novembre : ici), soient présents :

 

- Rythme respiratoire supérieur ou égal à 30 respirations par minute,

- Rythme cardiaque supérieur ou égal à 125 battements par minute,

- Saturation pulsée en oxygène, SpO2 ≤93%,

- Ratio de la pression artérielle en oxygène sur la fraction inspirée en oxygène, PaO2/FiO2 <300 mm Hg,

- Insuffisance respiratoire, définie comme nécessitant un débit d'oxygène élevé, une ventilation non invasive, une ventilation mécanique ou une ECMO (oxygénation par membrane extracorporelle),

- État de choc (pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg, pression artérielle diastolique inférieur à 60 mmHg)

- Insuffisance rénale aiguë, insuffisance hépatique, troubles neurologiques,

- Admission en réanimation

- Décès

 

Cette définition « ratisse » beaucoup trop large. On mélange des cas dits « sévères » qui reçoivent en fait un peu d’oxygène dans un service « lambda » sous surveillance pendant 1 à 3 semaines, et qui rentrent chez eux guéris, avec des formes graves, dieu-merci beaucoup moins fréquentes, hospitalisées en services de soins intensifs ou réanimation.

 

Les critères les plus pertinents sont l’hospitalisation en réanimation (sujette à de potentiels biais de sélection), mais surtout l’intubation et la ventilation mécanique, et les décès liés au covid

 

Mais, là, nous ne disposons d’aucune donnée précise. Mis à part, les décès, dont aucun n’a été attribué au vaccin, au placebo, ou au covid dans l’essai Pfizer. De mémoire, il y a un seul décès attribué au covid dans l’essai Moderna, mais rien évidemment ne peut être conclu…

 

Au besoin, relire ma chronique N°43 « Stratégie vaccinale : Faut-il croire au Père Noël ? » qui abordait ce sujet (ici)

 

En date du 31 décembre 2020, le Ministère de la santé publiait un « Guide de la vaccination pour les médecins, infirmiers et pharmaciens » (ici), préfacé par devinez qui ? Olivier Véran soit même… Ce guide de 61 pages (qui va les lire ?), renferme 12 fiches techniques. La première est intitulée « Le recueil du consentement ».

Qu’une information loyale, claire, appropriée, et compréhensible soit délivrée à propos des indications, contre-indications, effets secondaires connus, rapport bénéfice/risque du ou des vaccins anti-covid, constitue un droit du patient des plus élémentaires, ainsi que celui du respect du consentement libre et éclairé.

 

Cette information est délivrée par le médecin lors d’une consultation pré-vaccinale

Le médecin qui assure la consultation pré-vaccinale doit tracer les informations dans le dossier médical du patient mais aussi dans le système d’information Vaccin Covid (SI vaccin covid) selon un décret du 25 décembre 2020 publié le lendemain-même au JO (ici). Les modalités d’utilisation de ce nouveau téléservice de l’assurance maladie sont décrites avec un langage moins abscons dans un article de TIC-Santé (ici).

 

Il est donc question de respecter un délai entre l’information délivrée et le recueil du consentement. Ce délai ainsi que son respect doivent être tracés, conformément à l’avis du comité consultatif national d'éthique (CCNE) en date du 21/12/2020 qui recommandait de « faire preuve de vigilance dans le processus de recueil du consentement à la vaccination des personnes vulnérables » : « le temps imparti à la délivrance de l’information et à son appropriation par la personne dans l’élaboration de son choix d’accepter ou non la vaccination doit être respecté quel que soit le contexte d’urgence, et l’effectivité de ce processus doit pouvoir être tracée ».

 

Le Ministère de la santé s’est bien gardé de préciser ce délai

 

Mais, la manière dont a été rédigé le guide (page 7) dénote un grand empressement du Ministre à arracher les consentements

La première question met déjà une énorme pression sur le résident, en faisant du délai de réflexion supplémentaire une exception, et l’expression du choix dès la consultation pré-vaccinale, le cas général !

 

La dernière phrase (ci-dessus) remet un peu plus de pression, en menaçant de différer la vaccination, si le résident temporise un peu trop !

 

Est-ce cela qui est visé par la mention « respect du libre consentement » ? 

Un autre point me pose problème : Le fait de déconseiller la confirmation par écrit du consentement du résident.

 

Il est étonnant que pour une démarche aussi formalisée, avec consultation préalable au soins, information loyale sur la balance bénéfice / risque, délai de réflexion, non obligation vaccinale…, il ne soit pas demandé, comme c’est toujours le cas par exemple lors d’une intervention chirurgicale, à ce que le candidat à la vaccination signe lui-même un formulaire de consentement…

 

Le 4 janvier 2021, un focus avec Émilie Gautreau sur France Info, à propos de la procédure aboutissant à la vaccination : consultation pré-vaccinale, recueil du consentement libre et éclairé, tiers de confiance, etc… (Une synthèse complète, rapide en moins de 2 minutes et claire à 9:19 de l’enregistrement audio : ici)

 

Quelques morceaux de bravoure à propos du recueil d’un consentement libre et éclairé pour la vaccination anti-covid :

Mauricette, 78 ans, première à être vaccinée en France avec le vaccin Pfizer/BioNtech, un événement médiatique entaché par le doute sur la réalité du recueil de son consentement

Au démarrage de la vidéo on l’entend assez distinctement dire « Ah, il faut enlever ça », puis juste après, il est vraiment difficile de savoir si elle dit « Ah, il faut faire avec ça » ou « Ah, il faut faire un vaccin »

 

Sur France Info, le 28 décembre, était interviewée le Dr Zoha Maakaroun-Vermesse, Pédiatre Infectiologue, Responsable du centre de vaccinations du CHU de Tours (Retrouver l’enregistrement audio de cette interview : ici)

 

Journaliste « Qui avez-vous vacciné ce matin ? »

 

Dr ZMV « Ce matin, nous nous sommes rendus dans une EHPAD du département, à Joué-les-Tours, la Maison de Retraite de Debrou, pour vacciner les résidents de cet EHPAD ».

 

Journaliste « Comment ça s’est passé ? »

 

Dr ZMV « ça s’est très bien passé, les résidents attendaient ce moment, pour eux, c’est un soulagement et un espoir pour pouvoir retrouver une vie comme avant et retrouver leurs proches ».

 

Journaliste « Est-ce qu’ils vous le disent ça ? »

 

Dr ZMV « Oui, tout à fait, ils nous l’ont notifié ce matin et nous sommes dans l’attente de la vaccination des suivants une fois que les consentements ont été recueillis ».

 

Journaliste « Alors, il faut qu’on s’arrête sur cette question du consentement. Evidemment, elle est centrale. Il faut évidemment d’abord recueillir le consentement des intéressés, en l’occurrence des personnes âgées. Est-ce que c’est facile d’obtenir ce consentement à chaque fois ? »

 

Dr ZMV « Ben, en fait, la vaccination est précédée d’une consultation pré-vaccinale, où on va reprendre avec la personne le déroulé de la vaccination, voir s’il a des contre-indications ou pas, et puis du coup, c’est aussi l’occasion de discuter de toutes les questions qu’ils peuvent avoir, et surtout, à ce moment-là, discuter aussi du consentement. Si les personnes sont capables de donner le consentement elles-mêmes, il n’y aura pas de souci. Et pour d’autres personnes, on aura parfois besoin d’une personne de confiance ou d’un tuteur pour pouvoir obtenir ce consentement ».

 

Journaliste « Quelles questions vous ont-elles posé ces personnes vaccinées ces dernières heures ? »

 

Dr ZMV « Ils nous ont demandé si le vaccin faisait mal, s’il fallait s’attendre à des effets indésirables, et puis combien de temps après la vaccination, ils seront protégés ».

 

Journaliste « Est-ce que vous avez la réponse à toutes les questions aujourd’hui, franchement ? »

Dr ZMV « Ben, il y a des choses sur lesquelles on peut répondre et d’autres pour lesquelles il faut aussi avoir du temps de recul. Donc, le vaccin, on sait que c’est une injection en intra-musculaire. Donc, oui, il peut faire un petit peu mal, même si tous les résidents ce matin nous ont dit qu’ils n’ont rien senti. Et puis ensuite, on peut avoir dans les jours qui suivent un peu mal à la tête ou des courbatures et parfois un petit peu de fièvre ? Donc, ce sont les effets qui ont été connus dans les essais vaccinaux quand cela a été effectué. Et puis, eh bien, après, la protection post-vaccinale, on sait qu’aujourd’hui il faut avoir une deuxième dose à 21 jours. Et pour être protégé, on sera protégé 7 jours après cette deuxième dose [1].

 

[1] Elle ne répond pas à la question posée par les résidents sur la durée de la protection post-vaccinale, mais sur le début de la protection contre le virus. Le journaliste ne va hélas pas reformuler sa question, dommage ! Cette durée de protection que l’on ignore totalement pour l’instant avec le peu de recul des essais cliniques de phase 3 (2 mois à 2 mois et demi maximum), constitue pourtant un point essentiel. Une durée de protection qui vraisemblablement déclinera avec l’âge, facteur de diminution des défenses immunitaires. Comme le « grand âge » n’a été que très peu testé (voir plus haut), à moins que de nouveaux essais cliniques mieux conçus ne soient réalisés rapidement, nous ne serons peut-être jamais qu’elle est la durée de l’immunité conférée par ce vaccin aux personnes âgées. Des informations parmi d’autres, que par loyauté, le médecin qui réalise la consultation pré-vaccinale devrait donner aux résidents.   

 

Journaliste « Est-ce que vous avez rencontré des refus dans cette première campagne vaccinale ? »

 

Dr ZMV « La majorité des personnes étaient plutôt favorables à la vaccination. Il y en avait quelques-uns qui souhaitaient en discuter avec leur famille. Et il y avait effectivement 2% de gens qui pour le moment ne souhaitaient pas être vaccinés [2] ».

 

[2] Ce chiffre semble en fort décalage avec toutes des enquêtes d’opinion et sondages sur cette question. Rappelons que les derniers sondages donnent 60% de réfractaires en France. Nous allons peut-être comprendre un peu plus loin dans l’interview pourquoi dans les EHPADs à Tours ils sont si peu nombreux…

 

Journaliste « Que leurs dites-vous à cela ? Est-ce que c’est leur droit aussi de refuser le vaccin ? Est-ce que vous insistez ? »

 

Dr ZMV « En fait, on leurs explique les avantages de cette vaccination [3], et après on leur laisse aussi le temps de la réflexion »

 

Alors évidemment, si on ne parle que des avantages, sans donner ni les inconvénients, ni tout ce que l’on ignore aujourd’hui concernant les bénéfices et risques de cette vaccination, pas étonnant qu’à Tours tous les résidents adhèrent…

 

Ni le Dr Zoa MAAKAROUN-VERMESSE, interviewée, ni le journaliste n’ont songé déclarer ses conflits d’intérêts avec les firmes pharmaceutiques qui fabriquent ou commercialisent des vaccins !

35% des montants d’avantages perçus, des conventions signées et des rémunérations, soit au total 4.429 € proviennent de Pfizer !

 

 

L’interview du Généticien Axel Kahn sur France Info, le 2 janvier 2021 (A 3:10 de l’enregistrement audio : ici). Ce n’est pas la première fois qu’il déraille quelque peu en enfourchant un cheval de bataille légèrement à côté de la plaque. Dans ma chronique N°34 (ici), je commentais son « cri d’alarme » pour convaincre les femmes de participer au dépistage organisé du cancer de sein, malgré la crise sanitaire du covid. Un dépistage qui fait en réalité plus de mal que de bien aux femmes, à cause des surdiagnostics auxquels il conduit, ainsi que des surtraitements inutiles et dangereux. Mais aujourd’hui, il s’en prend au recueil d’un consentement libre et éclairé, notamment chez les résidents en EHPAD, préalable à la vaccination anticovid, qu’il juge trop procédural, ce qui selon lui, alimenterait l’hésitation vaccinale dans notre pays.

 

Axel Kahn « La France semble totalement obnubilée par l’importance de la résistance à la vaccination. D’une part les antivax, on va dire systématiques, qui de toute façon, seront irréductibles et les personnes qui sont hésitantes. Mais, en fait, elle avance de manière si prudente, si mesurée, si hésitante, que c’est totalement dissuasif, et je crois que cette politique de la prudence, en réalité, aggrave cette résistance. Par ce que ce que disent, ce que pensent les gens, c’est, si on prend tant de précautions, si on fait tant d’affaires, de procédures pour être vacciné, c’est que ce doit être vraiment une affaire difficile, compliquée, incertaine. Et à l’arrivée, en effet, on n’est pas du tout dans le rythme qui convient ».

 

Journaliste « Et pourtant, le paradoxe c’est qu’il y a beaucoup de français qui estiment, qui pensent qu’on est peut-être allés un peu trop vite avec ce vaccin. Selon un sondage paru hier, seulement 4 français sur 10 souhaitent pour l’instant se faire vacciner contre le covid-19 ».

 

AK « Mais, plus vous agissez comme on le fait à l’heure actuelle. C’est-à-dire que à l’heure actuelle, pour une vaccination, il y a d’abord une visite médicale, euh, pour faire le point. Ensuite, la personne si elle le veut, peut se rétracter, et puis, il y a une deuxième visite médicale, et puis elle est vaccinée. Dans les EHPADs, c’est ainsi que se passe le protocole [3]. Euh, honnêtement, c’est une procédure qui ne respecte pas, on va dire, l’esprit de l’éthique. Mais, son aspect procédural, qui en est en réalité un ersatz. Et ça, c’est soi-disant pour rassurer. Mais comme je vous l’ai dit, l’impression pour les gens, c’est vraiment, s’ils font tellement attention, s’ils font tellement de manières, c’est que vraiment ça doit être pas très sûr ce truc-là. Et donc, à l’arrivée, après quinze jours, trois semaines de cette communication, le pourcentage de français décidé à se faire vacciner, a diminué de quinze pour cent. Honnêtement, c’est totalement aberrant. L’autre aspect si vous le voulez bien, excusez-moi d’insister sur cela…, et donc, l’idée que l’on ait une très importante crise sanitaire en France avec une très importante pression à nouveau des services hospitaliers, exige naturellement que, en priorité, les soignants, pour être capables de soigner, eh bien, ils soient vaccinés. C’est évident, Je veux dire une stratégie sanitaire, c’est évidemment une stratégie de l’instant, mais également la capacité à prévoir le coup d’après. ».

 

Journaliste « Donc, à s’adapter, en vaccinant, comme vous le dites, les soignants en premier, alors qu’aujourd’hui, on a mis le cap pour l’instant sur les Ehpads ».

 

AK « Il n’y avait pas de priorité. LA priorité, c’est les sujets fragiles et les personnes qui les soignent. Euh, la totalité des soignants dans les Ehpads doivent être vaccinés en grande urgence, quel que soit leur âge évidemment. Et d’autre part, les soignants en règle générale, pour être en grand nombre capables de faire face, si jamais comme c’est possible, comme je le crains, une nouvelle vague importante survient, être capable de se mobiliser, doivent être vaccinés. Je vais vous dire, c’est stratégique. Une stratégie vaccinale, c’est une stratégie de santé publique… C’est le Président de la Ligue contre le Cancer qui vous Parle. Seule une immunité collective vaccinale, elle ne peut être que vaccinale, suffisante, nous permettra d’en sortir, et notamment sera protectrice pour les personnes malades du cancer. Et, d’ailleurs, ce qu’il faut dire, que souvent le gouvernement oublie de le rappeler, aujourd’hui on doit en être à 6 millions de personnes vaccinées. Sur 6 millions de personnes vaccinées, il n’y a pas une mort par réaction vaccinale. Il doit y avoir moins de une personne ayant fait des réactions allergiques, pour 100.000 vaccins, alors que la fréquence des allergies graves est de 1 pour 1.000. C’est-à-dire que ce vaccin qui est d’une exceptionnelle efficacité, entre 94 et 97% [4], est également un vaccin exceptionnellement sûr. Et, par conséquent, certes il faut que les gens aient la possibilité de ne pas se faire vacciner, il faut tout leur dire, tout leur expliquer. Mais avec un peu d’enthousiasme que diable. Par ce que la France, notre pays, a besoin de la vaccination ».

 

[3] En réalité, je crois qu’Axel Kahn est pressé de… se faire vacciner

 

[4] Mais, surtout, comme beaucoup, il surestime considérablement l’efficacité dans la vraie vie, et inversement, il sous-estime grandement les événements indésirables que l’on ne connait pas encore. Puisque les éventuelles notifications aux agences sanitaires d’événements indésirables ne font que commencer… Son absence d’esprit critique est surprenante de la part d’un « grand scientifique ».

 

Bref, il surestime les effets bénéfiques du vaccin comme il surestime l’efficacité du dépistage du cancer du sein et celle des médicaments anticancéreux qui en ont l’indication. Lire à ce sujet cette partie de mon article écrit en 2018, et qui n’a pas pris une seule ride (ici)

 

Le 4 janvier, France Info se fait l’écho d’un témoignage d’une résidente qui subit des pressions après son refus de se faire vacciner (A 8:16 de l’enregistrement audio : ici)

 

Journaliste « Beaucoup de questions sur les vaccins. Parmi celles qui reviennent beaucoup, celle du consentement dans les EHPADs. Des publications sur les réseaux sociaux laissent d’ailleurs entendre que des personnes âgées seraient victimes de pression pour se faire vacciner. Bonjour Émilie Gautreau, de la cellule du « vrai du faux ». C’est le cas notamment, d’un message partagé des dizaines de milliers de fois sur Facebook »

 

Émilie Gautreau « Un homme rapporte en substance que sa mère de 90 ans a refusé de se faire vacciner et qu’on lui a alors interdit d’accéder au réfectoire, de se promener dans les couloirs, de participer aux animations communes et de sortir de sa chambre. La maison de retraite citée a réagi, se dit victime d’une fausse information et assure qu’en aucun cas elle ne fait pression sur les résidents, que chacun est laissé libre de son choix, sans aucune conséquence sur la participation aux activités. Si on ne peut pas assurer qu’il n’y a pas eu ou qu’il n’y aura pas ici ou là des pressions pour inciter à se faire vacciner, les protocoles eux sont très clairs, chacun doit rester libre de son choix et le refus de vaccination ne doit avoir aucune conséquence négative ».

 

L’interview sur France Info, le 4 janvier de Christian Bourreau, Président de l’Union Française des retraités et également, Vice-Président de la Confédération Française des retraités (A 11:07 de l’enregistrement audio : ici)

 

Victor Matet « Bonsoir Christian Bourreau, alors la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus, qui ne sont pas hébergées en EHPAD, va finalement être autorisée avant la fin du mois de janvier, annonce faite ce matin par le ministre de la santé, Olivier Véran. C’est ce que vous espériez ? »

 

CB « Ben, ce que j’espère, si vous voulez, c’est que l’on veuille bien considérer que la vaccination est plutôt une bonne chose. Si on regarde la situation et qu’on remet vraiment l’église, si vous voulez, au milieu du village, ce virus a généré 60.000 morts, peut-être plus, peut-être moins, il faut bien arrêter. Alors, le masque, les distances, le virus, euh la vaccination, tout ça ce sont des outils qu’il faut savoir utiliser. Alors, le problème de la vaccination, qu’est la question que vous me posez. Alors, il y a parmi les retraités comme dans l’ensemble de la population, il y a des gens qui sont hostiles, pour des raisons qui les regardent. Et quand on regarde… »

 

Victor Matet « Est-ce qu’il y a autant de réticences à se faire vacciner chez les retraités que chez le reste de la population ? »

 

CB « Non ! Les retraités d’après ce qu’on en connait, sont plutôt rigoureux à respecter si vous voulez, les mesures de barrières, les mesures de port de masque, etc... »

 

VM « Mais sur la vaccination ? »

 

CB « Pour la vaccination, j’ai observé qu’ils sont plutôt favorables. Je connais un certain nombre de retraités qui n’étaient pas favorables, et qui me disent maintenant, qu’ils sont en train de changer leurs points de vue, et de regarder et de réfléchir. Je pense que s’il y a une bonne communication qui est faite par les pouvoirs publics sur le sujet. Et si surtout la modalité sur laquelle il sera possible de se faire vacciner est connue et accessible à tout le monde, je crois qu’à ce moment-là, effectivement, les retraités comme les autres iront se vacciner ».

 

VM « On a beaucoup parlé de cette question du consentement, et du délai donné, justement de plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Est-ce que vous jugez qu’il est nécessaire ? Les adhérents à qui vous parlez, qu’est-ce qu’ils vous disent ? »

 

CB « Là écoutez, pour moi, les gens que je vois etc et tout ça, considèrent que « j’ai donné mon avis, allez-y, vaccinez-moi ! ». Point. Qu’est-ce que c’est que cette histoire, comme si j’empruntais pour acheter un appartement, ou un truc comme ça ? Mon consentement est normal. Alors, je peux comprendre que certaines personnes qui ont des problèmes cognitifs. Bon, il soit nécessaire de vérifier, enfin, qu’ils soient bien d’accord ou pas. Mais, dans la majorité des cas, quelqu’un a donné son avis. On peut le vacciner. Point. Ça me parait tout à fait clair ».

 

VM « Pour en revenir à ma première question, pour vous c’est une bonne nouvelle, cette annonce d’Olivier Véran, du ministre de la santé ? »

 

CB « Si vous voulez, c’est une bonne nouvelle, ça va dans le bon sens. La vaccination est un des outils qui permettrait de limiter la progression des morts et des choses comme ça. Vacciner les personnes âgées dont on dit que ce sont des personnes à risque, c’est un excellent moyen pour limiter si vous voulez le risque d’atteintes graves et donc de venir en aide, d’engorger les hôpitaux avec les problèmes que ça a posé dans le passé et en particulier le confinement généralisé qu’on a connu en 2019 (notre patron des retraités connaitrait-il aussi de légers troubles de la mémoire ?). Donc c’est vrai, que limiter ces risques ça va dans le bon sens pour des raisons sanitaires, pour des raisons économiques et pour des raisons, je dirais, toutes simples, de bon sens [5]

 

[5] Le bon sens « paysan » chez ce patron des retraités. Comme beaucoup, hélas, qui se sont fait « enfumés » par Pfizer, qui n’ont pas regardé de près les données des essais clinique de phase 3. Contrairement à ce qu’il croit « dur comme fer », les résultats de ces essais sont excellents chez les jeunes et les bien portants, moins bon dès 70 ans et après on n’en sait rien… Elles ne permettent pas non plus, y compris chez les jeunes d’établir une diminution de la mortalité, ou du recours à la ventilation mécanique après intubation en réanimation. Mais, on l’a vu, même de grands professeurs de médecine, comme Axel Kahn, se sont faits berner

 

VM « Les 75 ans et plus qui vivent hors EHPAD représentent environ 5 millions de personnes a dit ce matin Olivier Véran, vous confirmez à peu près ces chiffres ? »

CB « Non, ça me va. On a 17 millions de retraités si vous voulez »

VM « Jusqu’à la fin du printemps, les autorités tablent pour l’instant sur un peu plus de 4 millions de doses. Finalement, le compte n’y est pas. Tout le monde ne pourra pas se faire vacciner même chez les plus de 75 ans ? »

 

CB « Même aujourd’hui, les vaccins, on ne les a pas. Donc, j’évoquais tout à l’heure les problèmes de la logistique pour savoir comment se faire vacciner. Mais, en amont de ça, il y a la disponibilité des vaccins eux-mêmes. Et on sait très bien que les commandes sont faites, sont lancées, mais il faut que ça vienne. Et puis, il y a cette distribution avec des températures très basses, qui font que, la mise à disposition du vaccin, c’est pas dans la petite officine de quartier que ça va se faire. Donc, on n’est pas dans une situation comme j’évoquais tout à l’heure, hein ? »

 

Journaliste « Il y a une conservation à moins 80 degrés, mais ensuite le vaccin peut rester 5 jours, il doit être rapidement utiliser dans les 5 jours ».

 

CB « Voilà, rapidement dans les 5 jours, à condition que, il y a 5 doses dans le petit flacon. Donc, ça nécessite quand même une certaine logistique, si vous voulez. C’est pas comme la vaccination de la grippe. Je vous disais tout à l’heure, on va chez le pharmacien, on récupère son vaccin, et on se vaccine soit-même. Là, c’est, il y a toute une logistique. Il faut des vaccins, il faut définir la modalité. Qu’est-ce que je fais, je dois aller sur Internet pour savoir à quel endroit je peux me faire vacciner ? Faudra que je m’inscrive ? »

 

VM « C’est à priori ce qui va être prévu. Il y aura des rendez-vous à prendre, effectivement Christian Bourreau »

 

CB « D’accord, mais très bien, mais où ? et à quel endroit ? Comment ça va se faire ? etc… Donc, là, pour le moment, il y a beaucoup d’incertitudes, si vous voulez, donc. Accélérer, la mise à disposition et la possibilité de se faire vacciner, je trouve que c’est quelque chose qui va dans le bon sens. C’est vrai. Reste à bien définir, si vous voulez, les modalités, pour éviter les cafouillages, les machins, etc…, et comme, malheureusement, on en a connu un certain nombre depuis que on connait cette pandémie, depuis le début de l’année 2019 (notre patron des retraités connaitrait-il aussi de légers troubles de la mémoire ?)

 

VM « On l’a compris, vous attendez encore beaucoup de réponse et beaucoup de précisions »

 

Pour conclure sur cette problématique de « l’information loyale, claire et appropriée », ainsi que du « consentement libre et éclairée » je ne peux m’empêcher de penser à ce court extrait d’un des plus fameux dessins animés de Disney. Avec pour jouer le rôle de Kaa, la firme Pfizer et tous ceux qu’elle influence, et dans le rôle de Mowgly, nos aînés à qui sera proposé les 2 vaccins à ARN messagers, arrivés les premiers sur le marché

 

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