Chronique N°63 : La Physique peut-elle déjuger la Médecine et décréter l’efficacité des masques contre les virus respiratoires ?

Auteur(s)
François Pesty, pour FranceSoir
Publié le 16 juin 2021 - 17:58
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Pesty 63
Crédits
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Bas les masques ?
FS

Le masque, l’une des plus grandes impostures de la pandémie.

Avertissement : Les textes de mes retranscriptions de fichiers audios ou vidéos proposés dans cette chronique, comme dans toutes les précédentes, correspondent scrupuleusement à l’expression des personnes interviewées. Ils ne subissent aucun embellissement de ma part, et comportent un certain nombre de fautes grammaticales, de sémantique ou autres…

Le 5 juin 2021, sur France Info, Bruno Andreotti, Professeur de Physique à l’Université de Paris était interviewé :

Jules de Kiss « Un renouvellement de l’air insuffisant dans les TGV, voilà ce que pointe un rapport de l’inspection du travail du Rhône, dévoilé par Médiapart. Rapport initié par le syndicat Sud Rail qui a lancé l’alerte après avoir effectué ses propres mesures. Toutefois, la SNCF se défend et assure qu’elle respecte les règles. Ce sont les niveaux de CO2 (gaz carbonique) dans les rames qui font figure d’indicateur du renouvellement et de la qualité de l’air. Des niveaux trop hauts, estime Bruno Andreotti, chercheur à l’École Normale Supérieure et Professeur de Physique à l’Université de Paris. »

Bruno Andreotti « Alors, il ne faut pas créer de psychose, mais enfin, ils sont trop élevés, ça c’est sûr. Ce qu’on considère comme une bonne norme de ventilation, dans les espaces publics qui accueillent, qui sont masqués. Eh bien, c’est 800 ppm (parties par million) de CO2. Les 5.000 ppm de CO2 que, de la réponse de la SNCF c’est pas des normes adaptées au covid, mais plutôt aux conditions normales de travail. Donc, ici, il nous faut des mesures spéciales pour continuer à avoir la descente épidémique qu’on connait depuis 5 semaines, par des efforts dans tous les espaces publics ».

Voyons si le mauvais renouvellement de l’air dans les TGV a pu compromettre la descente des taux d’incidence. Manifestement, ce n’est pas le cas, ni au niveau du département du Rhône, ni de la région Auvergne-Rhône-Alpes, pas plus que pour la France. La baisse des taux d’incidence se poursuit imperturbablement.

Le Rhône :

L'Auvergne-Rhône-Alpes :

La France :

D’ailleurs, en extrapolant à partir de la pente de descente épidémique, nous pourrions avoir une incidence zéro vers le 18 juin 2021 :

En effet, entre le 2 mai et le 7 juin, il y a 37 jours pour 4,8 cm sur l’axe des abscisses. La droite de tendance coupe l’axe des abscisses à 1,4 cm, soient 11 jours après le 7 juin (règle de trois).

Auquel cas, le SARS-COV-2 pourrait disparaître au bout de 15 mois de pandémie, comme son prédécesseur le SARS-COV-1 qui s’était évaporé après 11 mois.

Allez, je me risque à faire cette prédiction, car il me semble que personne n’a encore esquissé une telle perspective… J’ajoute que mon modèle mathématique de prédiction épidémiologiste infaillible, une « suite logique », prévoit que le prochain coronavirus émergent, donc le SARS-COV-3, prospèrera pendant 19 mois (11, 15, 19, il suffit d’ajouter 4 mois à chaque fois qu’un nouveau coronavirus émergera). À suivre...

Au passage, Santé Publique France a, récemment, profondément modifié la structure de ses jeux de données sur les taux d’incidence et de positivité, en téléchargement sur la page des données gouvernementales, sans aucune information ni avertissement pour prévenir les internautes. Par ailleurs, les chiffres populationnels utilisés pour le calcul des taux d’incidence ne correspondent pas du tout à ceux de l’INSEE (populations au 1er janvier 2020 et au 1er janvier 2021) qui sont pourtant la référence, me semble-t-il.

Là encore, aucune explication ou mise en garde sur la page data.gouv.fr. Ce n’est pas sérieux !

Mais, reprenons le cours de cette interview, le plus édifiant étant à venir :

Jules de Kiss « C’est-à-dire qu’il faut plus de mesures, parce que là on se fonde sur un rapport de l’inspection du travail sur un trajet seulement, à bord d’une rame. Ce n’est pas assez pour en faire une généralité ? ».

BA « Il y a un problème de la norme elle-même, et il y a des problèmes de dysfonctionnement pointés. Ces problèmes de dysfonctionnement, il y a beaucoup de citoyens qui maintenant se sont équipés de capteurs de CO2, et qui circulent dans les espaces publics en faisant des mesures. Donc, ce trajet particulier, mis en avant, eh bien, il est reproduit par beaucoup de voyageurs qui rapportent sur les réseaux sociaux leurs mesures de CO2 dans tel ou tel voyage. De temps en temps, et c’est heureux, on est à l’intérieur des normes SNCF, qui sont déjà trop élevées d’un facteur 2,5 [2], et de temps en temps, eh bien, on voit ces phénomènes dans lesquels la prise d’air s’est pas ouverte ou elle s’est fermée, ou les sondes marchent plus. Enfin, des raisons qui appartiennent à la SNCF de régler systématiquement, et qui conduisent à ces excès de CO2, mais il y a quand même beaucoup de fois où c’est constaté par les gens du réseau de mesure du CO2. Et, il y a quelque chose en plus qui est pointé par le rapport, c’est carrément des wagons, des remorques TGV dans lequel la ventilation s’est désactivée après passage dans un tunnel, ou dans des circonstances particulières. Donc, c’est deux choses un peu différentes et pour lequel on a des remèdes. Par exemple, en Italie, ces dernières semaines, il y a eu un investissement conséquent, mais modéré, 50 millions d’Euros pour équiper tous les TGV italiens de filtres qui permettent dans le système de climatisation d’arrêter les particules virales et qui donnent, ben des normes de qualité d’air acceptables ».

[2] Encore une expertise « au doigt mouillé ». Comment cette norme a-t-elle été fixée et par qui ? Enfin, la concentration de l’air en CO2 est ce que l’on appelle un critère indirect de jugement. Le risque d’infection covid est-il corrélé à la concentration de l’air en CO2 ? Ici, comme souvent le seul critère pertinent de jugement serait le taux de nouvelles contaminations au covid en fonction de la concentration de l’air en CO2. Est-ce cela qui a été mesuré ? Non ! En médecine, on connait la valeur (le plus souvent nulle) de ces critères indirects de jugement, que les anglo-saxons appellent les « Surrogate End Points ».

Jules de Kiss « Justement, Médiapart relève que les TGV, au contraire des avions, ne sont pas équipés de ces filtres à haute performance. A quoi servent-ils et en quoi est-ce un problème, euh, leur absence ? »

BA « Alors, dans tous les espaces de ce type, mais aussi, tous les espaces publics en général, on a une partie de ventilation, c’est-à-dire de remplacement d’air vicié par de l’air frais, et une partie de climatisation, c’est-à-dire dans lequel on reprend l’air vicié et on le retraite en température, en humidité, et en filtration, pour le renvoyer. Donc, dans les trains, c’est dans l’air qui arrive le long des fenêtres, on a seulement un tiers d’air neuf et deux tiers qui recycle toute la cabine. Si on n’enlève pas les particules virales avant de les renvoyer le long des fenêtres, ça aggrave les choses, puisqu’on augmente la circulation des particules virales. Donc, il faut absolument le bon niveau de qualité de filtre, c’est-à-dire, des trous suffisamment petits pour arrêter les particules virales [3], qui font une fraction de micron [4]. C’est beaucoup plus petit qu’un cheveu, pour qu’on ait un effet bénéfique de cette partie climatisation. Et donc, pour l’instant, ce n’est pas le cas, ce sont des filtres assez grossiers qui arrêtent les grosses poussières ».

[3] Exactement ce qu’on n’a pas non plus avec les masques ! (Cf. infra). Cette affirmation me fait penser à la chanson de Gainsbourg « Le Poinçonneur des Lillas », des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous...

[4] Quelle imprécision pour un physicien ! Le diamètre du sars-cov-2 est compris entre 60 et 140 nanomètres. C’est important d’être précis, nous verrons pourquoi…

Jules de Kiss « Vous, vous dites clairement que ça ce n’est pas assez ? »

BA « Non, ce n’est pas assez. Ça ne veut pas dire qu’il y a un gros danger, ni qu’on ne peut pas s’en prémunir. On peut s’en prémunir en mettant des masques de qualité, des FFP2, bien collés au visage, des masques chirurgicaux plaqués par un masque en tissus [5]. Donc, les voyageurs peuvent s’adapter ».

[5] Notre physicien a besoin d’une bonne leçon de physique, mais aussi de médecine !

Principes de physique élémentaire pour comprendre les raisons de l’inefficacité des masques sur les virus respiratoires :

Très simples, et je pense bien expliqués à la fin de ma chronique N°49 qui décortiquait ce qui se cache dans les normes AFNOR applicables aux masques. Pour faire plus court ici :

- Les masques chirurgicaux ne sont pas testés sur des virus respiratoires, mais sur des aérosols (suspension dans l’air) de staphylocoques dorés, une bactérie dont le diamètre est de 17 à 27 fois plus grand que celui du SARS-COV-2. La norme est de ne pas laisser passer plus de 5% des staphylocoques présents dans l’échantillon testé.

- Les masques en tissus lavables et réutilisables de catégorie 1, ne sont pas non plus testés (toujours par l’AFNOR) sur des virus respiratoires, mais sur des particules de chlorure de sodium de 3 micromètres de diamètre, soit 50 fois plus grosses que le covid. Idem, il ne faut pas que plus de 5% des particules traversent le matériau dans lequel est fabriqué ce type de masque. Imaginez quel serait le résultat avec des virus 50 fois plus petit !

La médecine fondée sur les preuves contredit par deux fois le physicien :

Prenons-donc le problème par le bon côté. Pour savoir si le masque chirurgical protège des nouvelles contaminations virales, il est nécessaire de réaliser des études randomisées (les participants sont tirés au sort pour être inclus dans un groupe masqué ou dans un groupe de contrôle ou groupe de comparaison, non masqué. Pour savoir si le masque FFP2 protège mieux des contaminations que le masque chirurgical, il faut également randomiser en deux groupes, l’un porte le masque FFP2, l’autre le masque chirurgical…)

Quand on dispose des résultats de plusieurs études cliniques, c’est encore mieux, car il est alors possible de réaliser ce que l’on appelle une méta-analyse d’essais cliniques randomisés. Les données de tous les essais sont « poolées » (mises en commun) et analysées ensemble. Ce qui permet d’avoir des conclusions plus robustes. C’est précisément ce qu’a fait et publié à 4 reprises (réactualisation au fur et à mesure des nouvelles études) la Collaboration Cochrane, une organisation internationale d’experts médicaux indépendants des firmes de la santé. La dernière version revue par les pairs a été publiée le 20 novembre 2020.

Méta-analyse des études randomisées ayant comparé le port du masque FFP2 (N95 en langue anglaise) au port du masque chirurgical, sur la totalité des participants inclus (soignants et grand public) :

Méta-analyse des études randomisées ayant comparé le port du masque FFP2 (N95 en langue anglaise) au port du masque chirurgical, chez les seuls soignants :

La conclusion générale de la Cochrane sur ces deux méta-analyses est que le port du masque FFP2 (N95) ne fait pas ou peu de différence avec le port du masque chirurgical pour réduire la transmission d’infections respiratoires virales, jugées sur les symptômes cliniques ou la positivité des tests de laboratoire.

Méta-analyse des études randomisées ayant comparé le port du masque chirurgical à l’absence de port, sur la totalité des participants inclus (soignants et grand public) :

Méta-analyse deux études randomisées ayant comparé le port du masque chirurgical à l’absence de port, chez les soignants :

La conclusion générale de la Cochrane sur ces deux méta-analyses est que le port du masque chirurgical ne fait pas ou peu de différence avec l’absence de port de masque pour réduire la transmission d’infections respiratoires virales (ici, grippales), jugées sur les symptômes cliniques ou la positivité des tests de laboratoire.

Désolé de parler crûment, mais notre physicien est un âne !

Mais revenons à l’interview de Bruno Andreotti qui se poursuit sur France Info :

Jules de Kiss « Alors, justement, le port du masque dans le train, il est évidemment obligatoire [6]. La SNCF veille aux grains. Est-ce que ça garantit de nous prémunir contre des contaminations, même pour des voyages de plusieurs heures ? Quand on est parfois assis juste à côté d’un autre passager ? »

[6] Ben, non, ça n’a rien d’évident si l’on prend en compte les données robustes précédentes qui montrent son inefficacité.

BA « Ça ne garantit jamais, il y a un risque qu’on accepte dedans, mais on ne peut pas éviter qu’il puisse y avoir des petites fuites le long du masque. Mais, en faisant un tout petit peu attention, on descend à des niveaux de risque très bas [7]. Donc, ça, ça suppose que, eh bien, les wagons restaurants, par exemple, soit ne réouvrent pas le 9 juin, soit qu’il y ait un effort particulier de purification d’air dans ces wagons-là »

[7] Qu’est-ce que ça veut dire très bas ? Les avez-vous mesurés ? Quelle imprécision !

Jules de Kiss « Et donc, vous, vous préconiseriez de porter des masques FFP2 dans les transports en commun, par exemple ? »

BA « Alors, moi c’est ce que je fais à titre personnel, depuis longtemps. C’est-à-dire, ce sont les masques adaptés au transport aéroporté du covid. En Allemagne, en Autriche, ils sont imposés dans les centres commerciaux, dans les trains pour des bonnes raisons [8]. Et donc, oui, si on prend conscience, et c’est le consensus scientifique depuis maintenant un an. Depuis juin 2020 de la propagation aéroportée de SARS-COV-2 [9]. Eh bien, on doit effectivement monter en qualité de masque et faire attention, surtout, à bien le porter. Que ce soit étanche près du nez. Et ça, tous les gens qui ont des lunettes savent bien ça. S’il y a de la buée sur les lunettes, ça veut dire qu’il est mal porté [10] ».

[8] Argument d’autorité. De bonnes raisons, mais lesquelles ? 

[9] Quel consensus ? Celui des industriels intéressés qui constituent les groupes de travail de l’AFNOR. Est-ce de cela dont vous parlez ? Votre consensus de juin 2020, il est balayé par les résultats de la revue méthodique avec méta-analyse Cochrane, plus récente que votre consensus intéressé (novembre 2020).

[10] Oui, c’est dans la vraie vie qu’il faut tester l’efficacité des masques, et pas dans un laboratoire !

Conclusion : Je considère personnellement qu’avoir rendu le port du masque obligatoire, alors que les meilleurs niveaux de preuves scientifiques attestent de son inefficacité contre les virus respiratoires, est la plus grande imposture et l’archétype des mesures inutiles, délétères et liberticides prises dans la gestion de cette pandémie !

 

 

 

 

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