La nuit des enfants-rats

Auteur(s)
Marilis Valo, pour France Soir
Publié le 22 juin 2021 - 15:09
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Monument to lab mouse
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Monument aux souris de laboratoire
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TRIBUNE - La ville de Gujrat au Pakistan est célèbre pour ses mendiants à l’aspect inhabituel. Le crâne minuscule, le front plat, le visage étroit et le nez effilé, ils sont communément appelés les « enfants-rats de Shah Dola ». Ces jeunes personnes, qui souffrent de microcéphalie, sont exploitées par des mafias locales qui les forcent à mendier. Leur apparence physique, leur déficience mentale et la légende qui les entoure (ne pas leur donner d’argent porte malheur), en font une source de revenus extrêmement lucrative.

Certaines sources affirment que la tête de ces enfants a été déformée articifiellement, serrée dans une sorte d’étau de métal dès la naissance pour générer la difformité, et ainsi augmenter leur valeur sur le marché de la mendicité organisée. D’autres affirment que ces personnes sont nées ainsi, et qu’elles ont été enlevées dès le berceau par des gangs.

La seule certitude, c’est qu’une superstition tenace pousse aujourd’hui encore les parents de bébés microcéphales à faire don de leur enfant à une autorité religieuse locale, car agir ainsi leur assurerait une postérité abondante et les prémunirait contre le risque d’avoir d’autres enfants microcéphales.

Quelle que soit la vérité au sujet de l’origine de ceux qu’on appelle enfant-rats et de leur exploitation, ainsi que du sort réservé aux bébés donnés par leurs parents à des religieux (ou des personnes prétendant l’être), elle parait impossible à découvrir : le gouvernement pakistanais lui-même semble impuissant face aux circonstances dégradantes dans lesquelles vivent les « enfants-rats » mendiants, même si la loi est censée les protéger.

A la fois perçus comme non humains (des rats!) et craints pour leur prétendue faculté de porter malheur (ou bonheur, selon qu’on aura choisi de leur donner de l’argent ou non), les enfants microcéphales sont victimes de coutumes et de croyances centenaires qui les maintiennent dans une situation inextricable. Les parents qui font don de leur bébé microcéphale prouvent par cet acte leur foi indéfectible : de cette offrande, faite à des autorités religieuses qui ne peuvent être que bienveillantes et désintéressées, ils seront divinement récompensés, sans aucun doute. Quant aux enfants eux-mêmes, bien sûr, il n’ont pas voix au chapitre.

Dès février 2021, en Grande-Bretagne, des milliers de parents ont décidé de confier le corps de leurs enfants à des laboratoires, en consentant librement à ce qu’ils deviennent les cobayes d’essais cliniques de divers vaccins contre le Covid-19. Et dès avril, d’après le celèbre magazine scientifique Nature, certains parents américains étaient si motivés pour porter leurs jeunes enfants volontaires qu’ils appelaient sans relâche les autorités sanitaires locales, jusqu’à ce qu’on accepte leur progéniture comme cobaye. Ces parents ont fait preuve d’une foi indéfectible dans la bienveillance désintéressée des laboratoires pharmaceutiques. Ils ont pris l’initiative de contacter ces laboratoires, pétris de la certitude d’accomplir leur devoir civique, par cet acte qui profitera à l’humanité tout entière, sans aucun doute.

Car il en faut, de la foi, dans un pays occidental où la vie et la santé des enfants sont considérées comme sacrées, où l’enfant est une valeur en soi au lieu d’être un simple bien commercialisable, pour faire don de ses propres petits à des chercheurs qui vont leur inoculer une substance dont l’action immédiate sur leur système immunitaire et les effets à long terme, sont par définition inconnus.

Le magazine Nature nous rassure sur le fait que les enfants ont librement consenti à l’utilisation de leur corps à des fins d’expériences : « Dans les essais sur les adultes, les participants donnent leur consentement éclairé. En revanche, lorsque les participants sont des enfants, leur tuteur légal doit donner son accord à leur participation. Mais les chercheurs sont également tenus d'obtenir le consentement de tout enfant participant suffisamment âgé pour comprendre l'essai, explique Beate Kampmann, spécialiste des maladies infectieuses infantiles et directrice du Vaccine Centre de la London School of Hygiene & Tropical Medicine. "Nos enfants sont avisés, ils comprennent. Ils en ont entendu parler toute l'année", déclare Kawsar Talaat, qui demande généralement le consentement des enfants âgés de cinq ans et plus - et parfois plus jeunes, selon l'enfant. ».

En d’autres termes, le professeur Talaat, spécialiste des maladies infectieuses et chercheuse en vaccins à l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg de Baltimore, nous explique que les enfants acceptent de devenir temporairement des rats de laboratoire parce qu’ils en ont été persuadés par les discours répétés des médias, de leurs parents, de leurs professeurs, bref, la majorité des adultes avec qui ils ont été en contact depuis le début de la pandémie. Ces enfants-cobayes américains ont évidemment plus de chance que les microcéphales qui mendient dans les rues de Gujrat, car ils n’ont été que « persuadés », eux, et non « forcés ».

Le 28 mai 2021, l’European medicines agency (Agence européenne du médicament) annonçait que le premier vaccin pour enfants de 12 à 15 ans avait été officiellement approuvé. L’EMA précise dans son annonce qu’en raison du nombre limité d’enfants testés (2 260), des effets secondaires « rares » ne peuvent avoir été détectés ; par conséquent, l’Agence continuera à surveiller avec la plus grande attention les réactions de nos enfants à ce produit pendant les campagnes de vaccinations qui auront lieu dans les états membres de l’Union européenne. De fait, la décision de l’EMA du 23 avril 2021 de modifier le plan pédiatrique d’investigation concernant ce produit, mentionne comme nouvelle date butoir d’achèvement de ce Plan le mois de de juillet 2024. La date butoir initialement décidée avait été mars 2024.

De l’aveu même de l’EMA, le produit qui sera injecté à nos enfants fera donc l’objet d’une surveillance spéciale jusqu’à mi-2024, car en l’état actuel des recherches, on ne peut prouver que des effets secondaires graves n’apparaitront pas. De facto, les jeunes personnes qui recevront l’injection feront ainsi partie d’une nouvelle phase de l’essai clinique, une phase à grande échelle, non désignée comme telle. Ils auront consenti librement eux aussi, mais probablement sans en avoir conscience, à devenir des rats de laboratoire.

Et nous, leurs parents, vivrons notre nuit noire de l’âme jusqu’en 2024, dans l’attente anxieuse du rapport de fin du Plan pédiatrique d’investigation qui devrait nous rassurer sur le fait que nos enfants cobayes ne courent aucun risque de développer à moyen ou long terme des pathologies en lien avec les substances qui leur auront été inoculées. Car tous les rats de laboratoire vous le diront, et en connaissance de cause : une fois un produit injecté, il est impossible de le désinjecter.

 

Sources :

https://nation.com.pk/27-Aug-2017/the-rat-children-of-pakistan
https://en.wikipedia.org/wiki/Rats_of_Shah_Dola
https://www.thenewstribe.io/2015/06/26/rats-of-shah-dola-a-pathetic-side-of-our-society/
https://www.independentliving.org/miles201005.html
https://vimeo.com/24070884
https://ichi.pro/fr/connaissez-vous-les-enfants-rats-du-pakistan-238561089720445
https://nation.com.pk/27-Aug-2017/the-rat-children-of-pakistan
https://www.nature.com/articles/d41586-021-01061-4
https://investors.modernatx.com/news-releases/news-release-details/moderna-announces-first-participants-dosed-phase-23-study-0
https://www.manchestereveningnews.co.uk/news/greater-manchester-news/coronavirus-vaccine-children-trials-oxford-19831653
https://medicine.yale.edu/news-article/covid-19-vaccine-trials-for-young-children-proceed-at-yale/
https://www.ema.europa.eu/en/news/first-covid-19-vaccine-approved-children-aged-12-15-eu
https://www.ema.europa.eu/en/documents/pip-decision/p/0059/2021-ema-decision-5-february-2021-agreement-paediatric-investigation-plan-granting-deferral-covid-19_en.pdf
https://www.ema.europa.eu/en/documents/pip-decision/p/0179/2021-ema-decision-23-april-2021-acceptance-modification-agreed-paediatric-investigation-plan-highly_en.pdf

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