Le Paracétamol/Acétaminophène est-il un candidat sérieux parmi les causes de l‘autisme ?

Auteur(s)
Dr. Jean-François Lesgards, France-Soir
Publié le 08 juin 2025 - 18:00
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Le Paracétamol/Acétaminophène est-il un candidat sérieux parmi les causes de l‘autisme?
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Robert F. Kennedy Jr, le secrétaire américain à la Santé (U.S. Department of Health and Human Services (HHS)), s'est engagé à ce que la principale agence de santé des États-Unis, détermine la cause de l'autisme d'ici au mois de septembre. 

Aux USA, en effet, selon les estimations du Réseau de surveillance de l'autisme et des troubles du développement des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ un enfant sur 44 reçoit un diagnostic de trouble du spectre autistique (TSA) (Malwane MI et al., 2022). Ces chiffres sont en augmentation constante et préoccupante depuis des décennies.

La prévalence de l'autisme est plus de quatre fois plus élevée chez les garçons que chez les filles. L’autisme ou le TSA s'accompagne fréquemment de troubles concomitants, notamment l'épilepsie, la dépression, l'anxiété et le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, ainsi que des troubles du sommeil et d'automutilation (Yang T. et al., 2022). Les personnes autistes présentent des déficits cognitifs atypiques, tels que des troubles de la cognition et de la perception sociales, des dysfonctionnements exécutifs, ainsi que des anomalies de perception et de traitement de l'information.

Causes probables généralement évoquées pour la genèse de l’autisme

En fait, depuis des années déjà, des travaux de recherche ont commencé à tenter d’identifier différents facteurs potentiels clés dans le déclenchement de cette pathologie depuis le début de la vie dans l’utérus (phase in utero), comme des complications durant la grossesse ou à la naissance, des infections in utero et infantiles, des médicaments pris par la mère pendant la grossesse, mais aussi avant (Good P et al., 2018) (Fallon J., 2018). L’exposition de la mère comme de l’enfant à des facteurs environnementaux, telle que des substances chimiques une exposition à certains polluants ou métaux lourds (phtalates, mercure (Hg), plomb (Pb), dioxines) ou encore même la qualité de l’air, sont des facteurs à prendre en compte (Nevison CD, 2014). 

Sur les médicaments, des méta-analyses ont montré, par exemple, que les enfants exposés in utero au valproate, présentent un risque huit fois plus élevé de développer un trouble du spectre de l'autisme (TSA) (Gardener H et al., 2009) (Chaste P and Leboyer M, 2012) (Rasalam AD et al., 2005).

En général, les facteurs génétiques (transcription des gènes, la traduction de l'ARN, les modifications épigénétiques post-traductionnelles) et environnementaux jouent un rôle essentiel dans l’étiologie de l’autisme (Höfer J, et al., 2019) (Wang L. et al., 2023).

Robert F. Kennedy Jr s’intéressent aussi comme beaucoup de chercheurs et médecins, au rôle potentiel des composants des vaccins conventionnels pour les nourrissons et enfants en bas âge, en particulier les conservateurs mais aussi les adjuvants ajoutés pour booster l’efficacité de la réponse aux vaccins, qui est en pratique, une façon de faire plus d’argent avec moins de quantités de vaccin. En effet, pour réduire la dose d’antigène (qui va provoquer la création d’anticorps par l’organisme), des adjuvants sont incorporés dans la solution injectée. Le but d'un adjuvant immunitaire est de renforcer votre réponse immunitaire en faisant surréagir le système immunitaire face à l'introduction du virus contre lequel vous êtes vacciné. On peut ainsi obtenir davantage de doses individuelles pour les campagnes de vaccination de masse, ce qui est un des objectifs du gouvernement et des compagnies pharmaceutiques.

Concernant les adjuvants et autres produits ajoutés, ils sont nombreux à être possiblement impliqués, bien qu’à ce jour, un lien de causalité clair n’a pas été établi :

  • Hydroxyde d’aluminium : bien que le corps élimine l’aluminium, cette élimination ne semble pas totale (Exley C et al., 1996) (Moore PB et al., 2000) (Greger JL et al., 1997) (Iyengar GV et al., 1998). La présence d’aluminium dans le tissu cérébral constitue une intoxication et pourrait être une des causes de l’autisme ainsi que de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer (Bryliński Łet al., 2023) (Sulaiman R et al., 2020) (Mold M et al., 2018). Mais ces questions sont toujours largement sujettes à débat et le travail commandé sur le sujet par RFK Jr permettra surement d’être mieux fixé sur ce point (Willhite CC et al., 2014) (Goullé JP, Grangeot-Keros L, 2020).
  • Thiomersal contenant du Mercure (conservateur) : le mercure et une substance connue pour sa toxicité, qui a une affinité pour le cerveau, le foie, l’intestin, la mœlle osseuse et les reins. D’infimes quantités peuvent causer des dommages graves au cerveau).
  • Formaldéhyde (formol) : constituant principal des substances employées dans l’embaumement ; carcinogène, impliqué dans les leucémies, les cancers du cerveau, du colon, des organes lymphatiques ; suspecté d’occasionner des problèmes gastro-intestinaux ; poison violent pour le foie, le système immunitaire, le système nerveux, les organes de reproduction. Utilisé pour inactiver les germes.
  • Glutaraldéhyde : poison s’il est ingéré ; responsable de malformations néonatales chez les animaux d’expérimentation. https://santegagnac.canalblog.com/archives/2012/01/23/24328096.html

L'objectif de cet article est de faire connaitre mieux au public les risques potentiels de l’utilisation du Paracétamol/Acétaminophène dans la genèse de l’autisme, en particulier après la période COVID que nous venons de traverser où la consommation de ce produit a été massive !

En effet, la consommation de Paracétamol/Acétaminophène chez la femme enceinte et l’enfant en bas âge est une piste sérieuse et documentée pour l’autisme.

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Etudes cliniques montrant un lien entre Paracétamol/Acétaminophène et autisme

Le lien entre consommation de paracétamol et le développement de l’autisme a été observé dans de nombreuses études, aussi bien avec une exposition prénatale que périnatale (Bittker SS, Bell KR and 2020) (Ji Y et al., 2020). Les auteurs Ji Y et al., 2020 précisent : « Nos résultats appuient des études antérieures concernant l'association entre l'exposition prénatale et périnatale à l'acétaminophène et le risque de neuro-développement chez l'enfant et justifient des investigations supplémentaires du trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité et trouble du spectre autistique (TSA) (Ji Y et al., 2020) ». 

Cette étude de cohorte prospective venant de la prestigieuse université Johns Hopkins et publiée dans le JAMA, a analysé 996 dyades mère-enfant, suivies au Boston Medical Center du 1ᵉʳ octobre 1998 au 30 juin 2018. Elle a aussi été publiée par le site du NIH, l’agence principale responsable de la recherche et de son financement aux États-Unis. Une augmentation d’un facteur 2,26 (Intervalle de Confiance à 95 %, 1,40-3,69) à 3,62 (IC à 95 %, 1,62-8,60) pour le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et de 1,6 à 4,1 pour l’augmentation de l’autisme ont été observés.

D’autres grandes études de cohortes (Alemany S et al., 2021), dont une sur plus de 48 631 enfants et un suivi de 12,7 ans ont révélé que l'exposition gestationnelle à l'acétaminophène était associée à un risque accru de trouble du spectre autistique lorsqu'un trouble hyperkinétique (« syndrome d'hyperactivité ») était également présent (Andrade C et al., 2016).

Des scientifiques notent que le développement de l’autisme est parallèle à son utilisation pour remplacer l’aspirine :

« Des preuves considérables appuient cette affirmation, notamment l'augmentation exponentielle de l'incidence de l'autisme depuis 1980, lorsque l'acétaminophène a commencé à remplacer l'aspirine chez les nourrissons et les jeunes enfants. » (Good P, 2009). L'impulsion de ce changement a été faite par le CDC, prétendant que l'aspirine était associée au syndrome de Reye a depuis été démystifiée de manière convaincante. 

L’auteur conclut : « Si l'aspirine n'est pas à craindre comme cause du syndrome de Reye et que l'acétaminophène est à craindre comme cause de l'autisme, l'épidémie d'autisme peut-elle être inversée en remplaçant l'acétaminophène par de l'aspirine ou d'autres remèdes ? »

Un mécanisme de sa toxicité a été proposé à travers le système endocannabinoïde (un système biologique composé de récepteurs qui réagissent à la présence d'endocannabinoïdes qui sont des neurotransmetteurs) (Schultz S et al., 2021).

Une étude norvégienne a trouvé des différences dans la méthylation de l'ADN dans le sang du cordon ombilical (modifications épigénétiques, c'est-à-dire dans l’environnement et l’expression des gènes), entre les enfants atteints du trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) exposés in utero durant plus de 20 jours au paracétamol, et les enfants atteints du même trouble qui n'avaient pas été exposés (Nilsen K et al., 2023). Les différences de méthylation portaient sur des gènes impliqués dans le stress oxydant (oxydation des cellules), les voies de la transmission neuronale et les voies de la transmission olfactive.

Par ailleurs, plus de 100 parents qui ont consommé ce médicament pendant leur grossesse affirment qu’il a causé l’autisme ou le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité de leur enfant, bien que les données scientifiques derrière ces allégations soient obscures et des plaintes ont été déposées notamment par une femme du Nevada, Cherise Chapman, contre Johnson & Johnson, citant une déclaration de consensus de 2021 d'un groupe de 91 scientifiques, cliniciens et professionnels de la santé publique qui a conclu qu'il existe suffisamment de preuves pour que les professionnels de la santé et les étiquettes d'emballage mettent en garde les femmes enceintes contre le médicament (Bauer et al., 2021).

Depuis, une autre grande étude publiée aussi dans le JAMA (sur près de 2,5 millions d'enfants nés entre 1995 et 2019 en Suède dont 185 909 enfants soit 7,49 %, ont été exposés pendant la grossesse) prétend au contraire que l’utilisation d’acétaminophène pendant la grossesse n’était pas associée au risque d’autisme chez les enfants (Ahlqvist VH et al., 2024) mais après la désinformation scientifique que nous avons pu observer pendant la COVID, en particulier dans les grands journaux, la question reste entière.

Et, d'autres études récentes continuent de montrer une toxicité. Une étude récente a évalué les associations entre les biomarqueurs plasmatiques maternels de l'exposition au paracétamol (ou acétaminophène) et du trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) chez l'enfant et l'expression génétique placentaire chez 307 couples mère-enfant afro-américains. Dans l'ensemble, la détection du paracétamol dans le plasma au second trimestre était associée à une probabilité plus élevée de diagnostic de TDAH chez l'enfant (x 3,15, intervalle de confiance à 95 % : 1,20 à 8,29), associés à une régulation positive placentaire des voies du système immunitaire chez les femmes et à une régulation négative de la phosphorylation oxydative (fabrication d’énergie dans la cellule) chez les deux sexes (Baker BH et al., 2025). Chez les filles uniquement, le paracétamol prénatal était statistiquement associé à une probabilité accrue d’un facteur 5,22 (0,0456–13,1) de TDAH. Les modifications de l'expression génique, notamment la régulation positive du gène IGHG1 (immunité adaptative), ainsi que la régulation négative de la phosphorylation oxydative dans les mitochondries, pourraient être des liens mécanistiques avec le TDAH. Encore une fois, l’activité des mitochondries est clé dans le bon fonctionnement et développement du système nerveux et des fonctions cognitives (Khacho M et al., 2019).

 

Utilisation abusive chez la femme enceinte pendant la période COVID malgré ces études et l’alerte forte

On estime que 41 à 70 % des femmes enceintes déclarent prendre du paracétamol (Baker BH et al., 2025). Est-ce que les femmes enceintes ont été prévenues de cela en France, dans le cadre de la COVID ou en général par les agences de santé, les sociétés savantes et nos politiques qui sont si prompts à réagir à ce que dit la Science ? Au contraire, on lit au journal du 13 avril 2020 relativement à l’article L. 551 du Code de la santé publique sur Légifrance

« Le paracétamol est utilisable à tous les stades de la grossesse et compatible avec l'allaitement, contrairement à l'aspirine et à l'ibuprofène, contre-indiqué dans ces deux circonstances ».

Code de la santé publique

De plus, pour ce qui concerne l’utilisation massive du paracétamol dans le COVID, la réalité est qu’aucune étude observationnelle ni randomisée (les fameuses RCT) n’a été réalisée sur ce médicament pour la population générale. D’autres chercheurs alertent sur ce sujet, dont l’auteur d’un travail sur la base de 2 356 articles scientifiques, et de déclarations individuelles d'effets indésirables du paracétamol dans la pharmacovigilance internationale, base de données VigiBase (Romanov BK, 2021). L’auteur note également qu’aucune revue systématique n'existe des articles et des essais cliniques sur la question de la sécurité du paracétamol utilisé dans le cadre du COVID-19. En comparant les années 2018/2019 et 2021/2021, Romanov BK observe que des effets indésirables graves pour le paracétamol ont été plus fréquents dans la période COVID (35,4 %) que dans la période pré-COVID (28,2 %), du 1er janvier 2020 au 31 juillet 2021 (Romanov BK, 2021). La fréquence relative de tous les décès, dans les cas des événements indésirables graves, ont également augmenté dans la période COVID (de 8,9 à 14,3 %).

L’utilisation excessive du paracétamol dans la COVID n’a donc pas été évaluée sérieusement et semble avoir en plus un effet néfaste sur la santé globale et sur les patients COVID, en particulier chez les personnes ayant des comorbidités, et semble même augmenter la gravité des symptômes et la mortalité, comme nous l’avions anticipé (L’utilisation du paracétamol dans la COVID: une erreur/obstination préjudiciable pour la santé ?, auteur(s) : Dr Jean-François Lesgards et Julien Eard; Publié le 30 mars 2022).

Concernant l’utilisation chez la femme enceinte et les conséquences possibles pour l’autisme, l’utilisation massive de paracétamol, sans rappel de ces études préoccupantes, a été et demeure une gestion qui paraît clairement irresponsable ! 
En particulier en France où son utilisation exclusive, fait unique au monde, a été décidée par le ministre de la Santé Olivier Véran dans un simple tweet, contre l’avis de toutes les agences de santé : OMS, CDC, EMA, FDA.

Alors que l’utilisation de l’ibuprofène, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), était beaucoup plus indiqué et recommandé aussi par toutes ces agences internationales.

Lire notre article à ce sujet : 
l'utilisation du paracétamol dans la COVID : une erreur/obstination préjudiciable pour la santé ?

Véran

Une simple phrase sans référence scientifique dans ce tweet, mais issue d’une interprétation personnelle erronée d’un passage d’un article (« ACE2 peut également être augmenté par les thiazolidinediones et l'ibuprofène »), dans le Lancet du 11 mars, qui traite du COVID et des diabétiques (Fang L et al., 2020), a été utilisée par Olivier Véran pour justifier des recommandations en faveur exclusivement du Paracétamol/Acétaminophène (Doliprane). Un autre Lancet gate ?

Le 16 mars, l’auteur principal de l’article du Lancet, le Dr Michael Roth, directeur d'un groupe de recherche au Département de biomédecine de l'Université et de l'Hôpital universitaire de Bâle, commente alors l’article et sa phrase relative à l’ibuprofene, probablement en réaction au tweet du ministre, puisque c’est avant les recommandations de l’EMA, de l’OMS et de la FDA : « Ce soupçon, qui a été expressément formulé comme une hypothèse, s'adresse aux scientifiques en vue d'une enquête plus approfondie fondée sur des données supplémentaires sur les patients. Cela ne constitue pas une recommandation d'utiliser ou non certains médicaments. Les patients doivent toujours suivre les instructions données par leur médecin », déclare-t-il.

Le site de l’Université de Bâle poursuit : « En soi, l'enzyme ACE2 est une protéine très précieuse qui favorise la régénération des tissus. Des études antérieures ont montré que les inhibiteurs de l'ACE et les bloqueurs des récepteurs de l'angiotensine entraînent une formation accrue d'ACE2. Malheureusement, le coronavirus SARS-CoV-2 se lie à cette protéine et l'utilise pour pénétrer dans les cellules, où il se multiplie. » Et, selon le professeur Michael Roth, des relations similaires ont été décrites suite à la pandémie de SARS de 2002-2003. 

Le site continue : « Certains patients souffrant de maladies cardiaques, d'hypertension ou de diabète sont, en effet, traités avec des médicaments qui augmentent la quantité d'ACE2. » Et, le Dr Roth conclut : « Pour cette raison, nous suggérons de poursuivre les recherches sur l'utilisation de ces médicaments chez les patients atteints de COVID-19 ».

En effet, comme on le sait déjà, la protéine ACE2, tout en étant le récepteur du virus SARS-CoV-2 joue un rôle très bénéfique dans la santé sur l’équilibre de la tension artérielle (système rénine-angiotensine), de l’inflammation et dans beaucoup d'aspects positifs dans la COVID, qui est une pathologie inflammatoire. Ainsi, se fonder sur une hypothèse ne privilégiant qu’un aspect simpliste de la question complexe de la maladie COVID et en faire une recommandation générale à ce moment de la pandémie, est un raccourci scientifique hasardeux aux conséquences potentiellement importantes. Depuis, des études ont montré que le paracétamol, comme l’ibuprofène, n’augmentait pas les niveaux d’ACE2 et que l’ibuprofène avait même une activité antivirale in vitro (de Bruin N et al., 2022).

D’ailleurs la préconisation d’utilisation de l’ibuprofène des grandes agences de santé comme le CDC et l’OMS sonnent comme un démenti du tweet d’Olivier Véran et le 27 mars 2020, seulement quelques jours plus tard, le Dr FitzGerald GA réagit dans le journal Science (FitzGerald GA, 2020) en accusant Olivier Véran de semer la confusion en ce début de pandémie : 

« Alors que la pandémie de maladie à coronavirus 2019 COVID-19 continue de s'accélérer, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a semé la confusion en affirmant sur Twitter que des anti-inflammatoires comme l'ibuprofène ou la cortisone pourraient aggraver l'infection.

Cependant, les preuves scientifiques n'indiquent pas que la consommation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) met les patients à risque d'une maladie plus grave, alors qu'ils pourraient autrement avoir une infection légère ou asymptomatique par le syndrome respiratoire aigu sévère du coronavirus (SARS-CoV-2). Les personnes qui prennent des AINS pour d'autres raisons ne doivent pas arrêter de le faire de peur d'augmenter leur risque de COVID-19. »

Ceci a été repris dans le journal le Guardian (Willsher K, 2020).

 

Mécanismes de Toxicité du Paracétamol

Parmi les différentes voies de toxicité du paracétamol décrites dans notre article, la voie oxydative qui intervient à une moyenne de 10 % pourrait être impliquée. Associée au cytochrome P450, principalement les enzymes CYP2E1 et CYP2D6 (enzymes qui dégradent les médicaments et autres composés), elle aboutit à la formation de N-Acetyl-P-Benzoquinone Imine ou NAPQI (Gimenez F et al., 2012) (Lee SS et al., 1996) (Dong H et al., 2000). C’est ce dérivé du paracétamol qui est hautement toxique, du fait de sa capacité à se lier aux cellules du foie (hépatocytes), il peut en provoquer l’apoptose (mort cellulaire) jusqu’à la nécrose hépatocytaire ou hépatite cytolytique. Il est responsable de la néphrotoxicité du paracétamol. Il est ainsi responsable de près de 500 décès par an aux États-Unis, ainsi que de 100 000 appels aux centres antipoison américains, de 50 000 visites aux urgences et de 10 000 hospitalisations par an (Lee WM, 2017).

En conditions dites « thérapeutiques », le paracétamol (ou acétaminophène) est rapidement détoxifié par le glutathion (GSH), un petit tripeptide (3 acides aminés) composé d’acide glutamique, de cystéine et de glycine (Steventon GB et al., 1996). Le GSH est essentiel dans la lutte contre la toxicité du paracétamol. Gros consommateur de cet antioxydant, la prise de paracétamol peut effondrer les stocks de cet antioxydant majeur du corps humain. C’est par ce mécanisme, inhérent au fonctionnement du paracétamol, que le paracétamol est devenu, en quelques années, la cause numéro 1 de greffes hépatiques et une molécule régulièrement utilisé dans les tentatives de suicide.

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Le glutathion est carrément le maître antioxydant dans l’organisme, qui permet de lutter contre le stress oxydant dans de nombreuses pathologies (Franco R. et al., 2007). Il est établi que le paracétamol génère du stress oxydant et notamment des radicaux libres (molécules oxydantes très réactives dont peroxynitrites en particulier) à l’intérieur des mitochondries (Knight TR et al., 2001) (Knight TR et al., 2002) (Bajt ML et al., 2003) (Ishitsuka Y et al., 2020) (Prasun P, 2021) (Ramachandran A and Jaeschke H, 2019).

Ainsi, le paracétamol diminue fortement les réserves de Glutathion (GSH) ce qui a pour conséquence d’augmenter le stress oxydant et l’inflammation.

Or les preuves s’accumulent selon lesquelles l’autisme et les TSA sont caractérisés par du stress oxydant et un dysfonctionnement du fonctionnement des mitochondries (la centrale énergétique de nos cellules) et une dérégulation de l’immunité et de l’inflammation (Gevezova M et al., 2020) (Rossignol DA and Frye RE., 2014) (Manivasagam T et al., 2020) (Yorbik O et al., 2002) (Chauhan, A et al., 2011) chez ces enfants, mais aussi chez leurs parents (Garrido N et al., 2021) (James et al., 2008).

Les enfants autistes ont de faibles niveaux d'activité des enzymes qui contrôlent l’oxydation de nos cellules comme le glutathion peroxydase (GSH-Px) et le superoxyde dismutase (SOD) (Yorbik O et al., 2002) ainsi que du glutathione (GSH), cet antioxydant majeur de l’organisme (Chauhan A et al., 2012) (Rossignol DA and Frye RE., 2014).

Ainsi, l’induction de l’autisme, pourrait être induite/médiée par la baisse du glutathion (GSH) et l’augmentation du stress oxydant et de l’inflammation dans le cerveau, notamment au niveau des neurones.

Il est donc à souhaiter que l’utilisation de ce produit et ses conséquences sur l’autisme soit analysées de très près par des équipes scientifiques indépendantes, sous la supervision de Robert F. Kennedy Jr et du directeur du NIH (National Institutes of Health (NIH, litt. « Instituts nationaux de la santé), le Dr Jay Bhattacharya.

Jean-François Lesgards est docteur en biochimie. Télécharger cet article au format PDF

Les références scientifiques utilisées dans cet article sont dans la version PDF.

ndlr : les points de vue présentés dans cette tribune n'engagent que leur auteur et ne représentent pas la position officielle de la rédaction.

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