Libération s'enferme dans la doxa du Covid

Auteur(s)
Pierre Chaillot, Décoder l'éco
Publié le 21 avril 2023 - 10:00
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Libé
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Capture d'écran par photographie; montage.
Le journal qui s’appelle Libération assume pleinement organiser une grande prison intellectuelle.
Capture d'écran par photographie; montage.

TRIBUNE - Le 6 avril dernier, Libération a publié deux longs articles (article 1, article 2) du journaliste Luc Peillon prétendant nier toutes les explications de mon livre “Covid-19 : ce que révèlent les chiffres officiels”. Selon Libé, mon livre serait un “grand théâtre covido-sceptique”. Ce n’est pas la première fois que Luc Peillon écrit des articles diffamants à mon égard. À chaque fois, il propose un travail bâclé qui s’épuise à réfuter en bloc tout ce que je dis jusqu’à l’absurde. Sur deux articles, un seul élément pertinent a été apporté et il n’est pas de Luc Peillon. 

Dénigrement ridicule 

Les chapeaux des deux textes de Luc Peillon sont assez savoureux. Mon préféré est le deuxième : “Avec des vidéos remettant en cause la réalité de la pandémie, l’autoproclamé statisticien malmène les chiffres et les concepts scientifiques. 'CheckNews' continue l’analyse de son ouvrage truffé de théories toujours aussi douteuses, 'Covid-19 : ce que révèlent les chiffres officiels'”.

Le ton est donné. Je suis donc un autoproclamé statisticien. Vous noterez que je manque sérieusement d’ambition. Quitte à s’autoproclamer quelque chose, pourquoi choisir statisticien ? Ce n’est pas un titre ou un diplôme. Il n’y a pas la moindre raison de s’autoproclamer statisticien. En plus il suffit de quelques secondes pour consulter mon CV qui est disponible sur Linkedin et vérifier que ma signature apparaît bien sur toutes les publications de l’Insee auxquelles j’ai participé.

Cela n’a donc pas le moindre intérêt de nier que je suis statisticien, ça n’apporte rien au débat et en plus tout le monde peut vérifier que Luc Peillon fait juste de la diffamation gratuite. À ce point-là, c’est pathologique. Ce n’est que le début. 

Luc Peillon on fire 

Luc Peillon a contacté mon éditeur pour obtenir un livre le 20 mars dernier. Son article a été publié le 6 avril. Ainsi, Luc Peillon s’est dit qu’en simplement deux semaines, il allait recevoir le livre, le lire, vérifier les références, notamment les dizaines de rapports officiels, comprendre les statistiques utilisées tout du long, les critiques des modèles mathématiques, analyser tout ça, chercher les contre-arguments, les vérifier, écrire son article et le faire valider.

Nous parlons d’un livre de 480 pages avec une petite dizaine de contributeurs, dont des chercheurs, et dont l’auteur est statisticien de métier depuis 15 ans. Je précise d’entrée de jeu dans le livre que j’ai mis 2 ans à l’écrire. Le livre est une compilation organisée d’une centaine d’articles.

Comment Luc Peillon, journaliste, qui comme beaucoup de gens très biens, ne comprend absolument rien aux mathématiques au vu de ce qu’il a écrit, peut penser qu’il va pouvoir nier tout ce qu'il y a d’écrit dans le livre en quelques jours ? Qui peut avoir une telle suffisance ? N’a-t-il rencontré personne pour lui dire qu’il faut parfois être raisonnable dans ses ambitions ?

Les deux articles publiés par Le Parisien (article 1, article 2) cherchent aussi à discréditer mon livre. Mais les auteurs le font un peu plus intelligemment : ils ont sélectionné 3 points et ont demandé à d’autres personnes qu’ils considèrent “experts” d’apporter la contradiction. Cela ressemble un peu plus à une démarche journalistique.

Ma vidéo de réponse montre que les experts choisis par Le Parisien ont des conflits d’intérêts évidents. Ils ne sont donc pas neutres pour donner leur avis. Les articles du Parisien n’éclairent donc pas le débat. Ils sont une charge. Mais une charge dont on peut comprendre le sens. Les deux articles de Libé au contraire sont des élucubrations d’un type tout seul qui prétend détenir la science infuse. D’ailleurs Libé croit certainement en la science. Celle qu’il fabrique. 

Surmortalité ou pas ? 

Luc Peillon lit les livres dans l’ordre. Donc il commence par nier les résultats du premier chapitre qui montre qu’il n’y a eu aucune hécatombe nulle part en 2020. Pour le nier, il montre mon graphique qui calcule le taux de mortalité standardisé par âge en France Métropolitaine de ces dernières années. Ce calcul montre bien que 2020 est une des années les moins mortelles de toute l’histoire. 

 

Pour me contredire, il parvient à mentir deux fois dans la même phrase. Il prétend que j’oublie “qu’en raison du progrès social et scientifique, le risque de décès à chaque âge ne cesse - historiquement - de diminuer.” Or, chacun peut constater sur ce graphique, que tous les deux à trois ans la mortalité augmente. Ce phénomène bien connu est appelé “année moisson”.

Ainsi on ne peut pas dire que le risque de décès ne cesse de diminuer. On peut parler de tendance à la diminution. Mais de plus, je ne l’oublie pas et je discute clairement dans mon livre de ce qu’il convient de faire et de ne pas faire concernant cette tendance. Un mensonge c’est déjà beaucoup, mais deux dans la même phrase c’est vraiment fort. 

Comme le relève Luc Peillon, j’adresse dans mon livre une critique à une méthodologie employée dans un article de l’Insee qui fait une estimation de la surmortalité de 2020. En effet, dans son article l’Insee prolonge la baisse observée ces dernières années sur 2020. Ce que j’ai appelé “ne pas lever le nez de sa copie”.

Or, en prolongeant les dernières années, le modèle de prévision de l’Insee ne prend pas en compte l’existence des années moissons et donc de fluctuations habituelles de la mortalité. Luc Peillon se garde bien d’expliquer mes remarques ou de montrer mon graphique qui pointe ce qui ne va pas. D’ailleurs parmi les différents scénarios, l’Insee choisit celui qui va minimiser la mortalité attendue et donc maximiser la surmortalité. 

  

Mais ce n’est même pas le plus gros problème. En effet, ce que je critique, c’est qu’en prolongeant une tendance de baisse de la mortalité, les calculs de l’Insee prévoient une mortalité de 2020 plus faible que ce qui n’a jamais existé dans l’histoire. Ce n’est pas raisonnable, ni scientifique. Faire un modèle qui prévoit en 2020, moins de mort que ce qui n’a jamais été observé, pour ensuite pousser des cris d'orfraie lorsqu’on constate que ce n’est pas arrivé, n’est pas raisonnable. Dans le livre, je prolonge le raisonnement jusqu’à l’absurde en disant que si on continue, on va même trouver des taux de mortalité qui tombent à 0 et en déduire que les humains vont devenir immortels, voire ressusciter à partir de 2068 ! 

 

C’est là que nous arrivons au seul contre argument des deux articles qui tient la route. Il faut dire qu’il ne vient pas de lui. On peut lire : "Nous appliquons une tendance linéaire sur le logarithme des quotients de mortalité, et non pas sur les quotients, explique à 'CheckNews' Sylvie Le Minez, cheffe de l’unité 'Études démographiques et sociales' de l’institut. Si les quotients de mortalité ont baissé en moyenne, par exemple, de 1% par an à un âge donné entre 2010 et 2019, il est supposé qu’ils vont à nouveau baisser de 1% par an à cet âge de 2020 à 2022. Les quotients ainsi projetés ne peuvent pas être nuls en 2068, ni négatifs après 2068."

On doit commencer par s’étonner que cette méthode ne soit absolument pas écrite dans la partie méthodologie de l'étude en question, ni même dans la note de blog sur le site de l’Insee qui la détaille. Il est bien écrit “tendance de la décennie” et non pas “tendance de la baisse observée” ou même “tendance du logarithme des quotients”. C’est donc étrange de ne pas expliquer la méthode dans la partie “méthode” et de laisser penser à une tendance linéaire. Cela laisse l’impression que le contre argument proposé a été trouvé pour l’occasion. 

Quoi qu’il en soit, cela ne change pas grand-chose au problème. Mais Luc Peillon est parfaitement incapable de s’en rendre compte. Il n’a juste pas les compétences mathématiques pour le faire, ce qui est problématique quand on prétend s’attaquer à mes résultats. En effet, calculer la tendance sur le logarithme permet de ne pas plonger tout droit vers l’immortalité.

Mais, selon ce calcul, c’est bien par là qu’on se dirige quand même. L’Insee suppose donc que la tendance c’est d’aller vers l’éternité, certes sans y arriver complètement. Selon ce modèle, les Français de 80 ans meurent trois fois moins en 2080 qu’en 2020. Or, rien ne permet de valider cette hypothèse. Les progrès médicaux et sociaux n’ont pas prolongé le temps de vie humain. La date de péremption maximale est autour de 110 ans et c’est n’a pas bougé depuis que nous avons des registres. Ce qui a beaucoup baissé, ce sont les morts précoces. Surtout la mortalité infantile d’ailleurs, ainsi que tous les accidents de la vie. La génération des baby-boomers est la première à ne pas avoir connu de conflit majeur et à avoir pu toucher une retraite à taux plein dès 60 ans. Jamais dans l’histoire il n’y avait eu autant de personnes à atteindre 75 ans. Personne ne peut savoir ce que vont donner les taux de mortalité de ces personnes arrivant aux grands âges. Il se pourrait bien qu’ils soient plus élevés qu’avant, non pas à cause des virus, mais parce qu’il y a bien plus de survivants que dans les générations précédentes sans que l’âge maximal n’ait augmenté. 

 

Quoi qu’il en soit, l’Insee confirme bien avoir calculé des décès attendus en 2020 plus faibles que ce qui n’a jamais existé. J’ai donc raison de le dénoncer. 

Pas de saturation hospitalière 

Luc Peillon continue son petit bonhomme de chemin en s’attaquant au chapitre 2. Il réussit l’exploit d’utiliser la même source que moi, donc de trouver les mêmes résultats, mais d’affirmer le contraire. Les sources sont les rapports de l’Agence Technique de l'Information Hospitalière et le rapport de la Cour des comptes sur les soins critiques. Grâce à ces sources nous savons que l’activité Covid-19 a été insignifiante sur l’hôpital en 2020 : 2% des entrées. Dans le livre je passe du temps à montrer que c’est insignifiant aussi pour les réanimations, insignifiantes quelle que soit la période de l'année et quelle que soit la région. 

Mais Luc Peillon tente de faire du buzz avec du rien. Par exemple, il prétend que j’ai omis de dire que les patients “Covid-19” ont des durées d’hospitalisation plus longues. Or, j’en parle bien à la page 94 de mon livre. D’ailleurs le concept ne change pas grand chose, citons Luc Peillon : “Ainsi, les patients Covid ont représenté 2 % du total des admissions, mais 4 % du total de journées d’hospitalisation en 2020.” Est-il raisonnable de dire que 4% c’est un raz-de-marée ? Tout ça pour ça. 

Le gros de sa critique vient des réanimations, dont je montre qu'elles n’ont jamais été saturées non plus au niveau France entière. Il y a pu y avoir certains services saturés à certains endroits, comme toujours. Cela fait des années que les hôpitaux se plaignent de saturation. Luc Peillon donne encore plus de statistiques que moi pour arriver à la même conclusion sans l’admettre, ou le comprendre, le mystère reste entier. On peut lire  : “Or, lors du pic de la première vague, si le nombre de lits a doublé à la fin du printemps, le nombre de journées en réa a augmenté de 17,9 % entre février et mars 2020, puis de 40,5 % entre mars et avril, selon la Drees. Soit près de 66 % en seulement deux mois.”

Visiblement les capacités mathématiques de notre journaliste ne lui permettent pas de voir le problème. Il annonce que le nombre de lits a doublé, mais que l’occupation n’a augmenté que de 66%. Faisons un calcul simple : J’ai 100 lits en 2019. Supposons qu’ils étaient tous occupés, pour arranger Luc Peillon. Je double le nombre de lits, j’en ai alors 200. L'occupation n'augmente que de 66%. J’ai donc 166 lits occupés, soit 34 de libres. Il n’y a pas de saturation du tout.  

De plus, comme le précise Luc Peillon, ces nouveaux lits de réanimation ne sont pas tombés du ciel. Les services de soins critiques français sont composés de 3 catégories : les soins continus, les soins intensifs et les réanimations. Le rapport de la Cour des comptes sur les soins critiques explique que l'augmentation du nombre de lits de réanimation vient d’un transfert. Il s’agit juste de lits des services de soins continus, qui ont été considérés comme faisant partie des réanimations pour l’occasion.

C’est un changement de case. Il n’y avait pas plus de lits, ni de personnel hospitalier. Juste des enregistrements différents. Aussi, quand on sait qu’il est beaucoup plus rentable pour un hôpital d’avoir un patient en réanimation qu’en soins continus et qu’on se rend compte, qu’une grande partie des lits de réanimations sont restés vides, on se demande même si les patients de réanimation n’auraient pas été considérés comme juste en soins continus par le passé.

D’ailleurs, on remarque que l’activité Covid sur  les soins critiques dans leur ensemble est parfaitement insignifiante et qu’ils n’ont pas débordé du tout. Ce que montre Luc Peillon c’est finalement que les patients enregistrés en tant que Covid-19 ont été mis dans des lits de réanimation, notamment parce qu’il y avait plein de place. Il a visiblement un peu trop de mal avec les pourcentages pour le voir.

On rappelle pour finir que dans certains hôpitaux, la stratégie de soin pour les patients Covid-19 était de ne pas les soigner avec les médicaments et protocoles habituels, et de les placer en réanimation, en coma artificiel avec une intubation. C’est extrêmement dangereux et a probablement coûté la vie a un certain nombre de personnes qui ne l’ont pas supporté. Mais en plus, les survivants à ce protocole sont forcément restés de nombreuses semaines dans cet état. C’est facile de dire que c’est le virus qui sature les réanimations, quand c’est juste la stratégie choisie. 

La déferlante de malades asymptomatiques 

Nouveau paragraphe, nouveau chapitre. Dans ce chapitre, je montre que le Réseau de médecin Sentinelles qui suit les épidémies n’a vu aucune épidémie en France depuis 2020. Le taux d’incidence des malades, c'est-à-dire des personnes qui sont suffisamment malades pour voir un médecin est resté au plus bas. La différence avec les périodes d’épidémies grippales est flagrante. C’est simple, du point de vue des médecins généralistes : il n’y a pas eu la moindre épidémie en France. 

 

Or, Luc Peillon n’en démord pas : “De nombreuses personnes atteintes par le Sars-CoV-2, en effet, n’ont pas fait pas l’objet d’une consultation en ville. Soit parce qu’elles sont passées par les urgences ou le Samu, soit parce qu’elles ne présentaient pas – ou peu – de symptômes et se sont contentées de s’isoler chez elles.” 

Il confirme bien l'absurdité de cette épidémie de Covid-19 : nous avons vécu une déferlante de malades asymptomatiques. Des personnes en parfaite santé, déclarées malades sur la base d’un simple test dont personne ne peut savoir ce qu’il vaut. C’est juste de la folie furieuse. 

La solitude qui tourne en rond 

À la lecture du deuxième article de Luc Peillon, on se dit qu’il est urgent de laisser sortir les fact-checkers de la cave dans laquelle ils doivent être enfermés. Déjà qu’au premier article on a vu la volonté de nier chaque ligne de mon livre, ce qui relève de la pathologie. Là, on découvre un type qui tourne en rond tout seul. Pour faire le métier de journaliste, ce serait bien de rencontrer des gens et de discuter. S’il y a une dizaine de personnes avec qui j’ai travaillé pendant deux ans, c’est pour éviter de tomber dans de l’autoconfirmation et de dire des bêtises comme il le fait concernant mon analyse sur la contamination. 

Notre fact-checker utilise la technique habituelle de ses semblables consistant à dire qu’il valide une partie de mes propos pour nier ce qui l’arrange. Cela permet de faire croire qu’il est raisonnable. On peut lire sur le passage où j’analyse les données de mortalité présentées habituellement comme résultant de la propagation:  

“Comprendre, donc, qu’il n’y a d’épidémie que si les pays se contaminent de manière décalée dans le temps, au lieu d’afficher, comme il le montre, des pics de décès au même moment, l’hiver, et l’été pour la canicule. 

Or si cette 'théorie', pour les trois pays choisis (France, Portugal, Suède), se vérifie effectivement pour toutes les années jusqu’en 2019 (les virus aéroportés sont cependant bien présents l’été mais moins circulant), le graph publié, même de mauvaise qualité, montre précisément le contraire pour l’année 2020, avec des pics désordonnés entre les trois pays, et éloignés de la période hivernale.” 

On remarque que Luc Peillon valide ma démonstration concernant les épidémies qu’on appelle grippale chaque hiver. On remarque en effet que les malades et les morts de ce qu’on appelle “la grippe” arrivent en même temps sur tous les territoires de l’hémisphère nord. Il n’y a donc pas de propagation, mais une apparition des malades. Je ne m’attendais pas à aussi peu de résistance de sa part. Se rend-il seulement compte qu’il valide la partie la plus importante de ma démonstration ? 

Passons maintenant au graphique qu’il montre pour prouver que pour la Covid-19, il y a bien un décalage dans le temps :  

 

Ce graphique semble montrer un décalage du début de la courbe des décès enregistrés Covid-19 d’un pays à l’autre. Il montre surtout que Luc Peillon n’a jamais discuté avec aucun épidémiologiste, ni aucun chercheur ayant travaillé sur des données de maladies. Les courbes de comptages de malades ou de décès ne sont pas évaluées en fonction du début, mais de la date du pic.

En effet, dans des pays où l’épidémie est faible, la courbe est plus petite et donne l’impression de démarrer après. Ce n’est pas un démarrage tardif, c’est juste une courbe plus basse. Dans le livre, nous montrons que si une maladie se propage de manière interhumaine, il y a moins d’une chance sur 1000 pour que deux pays aient une courbe de mortalité décalée de moins de 3 semaines. Or, si on prend comme Luc Peillon le graphique de décès enregistrés comme Covid-19 disponible sur ourworldindata, on découvre qu’il n’y a que 10 jours de décalage entre les pics du premier et du dernier pays. 

 

Il est donc physiquement impossible que ces décès soient la conséquence d’une maladie qui se répand par contamination interhumaine. Ce graphique est une de nombreuses preuves que les décès enregistrés comme “Covid-19” ont regroupé tout et n’importe quoi et pas du tout les morts causés par un virus qui se répand. 

Je n’en veux pas à Luc Peillon d’avoir pensé que les épidémies se mesuraient en fonction de la date du début. J’ai fait rigoureusement la même erreur en 2021 quand je n’y connaissais rien. La différence avec Luc Peillon, c’est que j’ai travaillé pendant deux ans et discuté avec de très nombreux chercheurs qui m’ont apporté leur savoir et poussé à la réflexion grâce au débat. Je n’ai pas écrit à l’arrache un article tout seul derrière mon PC en prétendant tout savoir mieux que tout le monde. 

Pour finir, le plus absurde : “Il n’y a pas eu d’épidémie non plus, selon Chaillot, parce qu’il n’y a pas eu de hausse exponentielle, qu’il définit comme un doublement régulier du nombre de cas ou de morts.” Déjà je ne dis pas que l’exponentiel est toujours un doublement régulier. Je dis qu’une augmentation exponentielle, c’est quand chaque jour on a multiplié le nombre de malades par rapport à la veille avec un certain nombre. Quand ce nombre est 2, ça fait un doublement. On appelle ça une exponentielle à base 2. Et ce n’est pas moi qui donne cette définition, ça s’appelle les mathématiques. Luc Peillon peut s’amuser à nier tout ce que je dis, mais il faut laisser les mathématiques tranquilles maintenant ou la prochaine fois il écrira que Pierre Chaillot prétend que 2+2 = 4.  

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir 

Négation suivante, je montre dans le livre que toute la surmortalité de mars-avril 2020 s’explique par l’abandon des Français, surtout des plus anciens. Je montre 3 causes majeures dont nous avons les preuves et les statistiques dans des rapports officiels :   

  • Les décès à domiciles dus à l’ordre de rester confiné chez soi, de ne pas voir de médecin et de ne pas aller à l’hôpital qui a entraîné l’absence de prise en charge des AVC et crises cardiaques habituellement comptés à l’hôpital 

  • Le non-soin qui a fait que les personnes atteintes de pathologies respiratoires n’ont pas vu de médecin, ont juste pris du Doliprane et sont arrivées à l’hôpital très tardivement dans une situation très grave. Non-soin additionné au choix thérapeutique de mettre toutes les personnes atteintes de difficultés respiratoires en coma artificiel avec un respirateur. Cette technique intrusive mise en place dans certains hôpitaux a coûté des vies. 

  • Le choix palliatif à la place du soin. Les personnes âgées en Ehpad soupçonnées d’être des malades Covid-19 n’ont reçu aucun soin médical, et la seule proposition faite était l’injection d’un palliatif. Remplacer le soin par du palliatif augmente mécaniquement le nombre de décès. 

La dernière partie de mon analyse brille par son absence dans l’article de Luc Peillon. On sent la gêne à ce sujet. Toute la presse préfère oublier ce scandale, tout particulièrement ceux qui ont mis de l’huile sur le feu avec cette histoire de pandémie. 

Sur l’abandon des personnes malades à domicile, on a droit à un cours de langue de bois parfaitement ridicule :  

“Comme nous l’annonçait à l’époque Grégoire Rey, ex-directeur du CépiDc, il y a bien eu un 'report' de décès hors Covid-19 de l’hôpital vers le domicile, mais sans que cela signifie forcément que les personnes sont mortes faute d’avoir été soignées. 'Il y a eu, à un moment donné, des choix qui ont été faits de ne pas hospitaliser des gens sur le point de mourir et de les laisser mourir chez eux ou dans leur maison de retraite.' Mais il s’agit, selon lui, 'de personnes en fin de vie qui auraient été orientées, en temps normal, vers une réanimation souvent inutile, et qui ne l’ont pas été cette fois-ci'. Un phénomène qui a conduit, en 2020, à un transfert de décès de l’hôpital vers le domicile, et qui a minoré d’autant la surmortalité hospitalière, toutes causes confondues. Expliquant alors en partie pourquoi la surmortalité hospitalière n’était pas aussi élevée que le nombre de décès fléchés Covid-19.” 

Ainsi on apprend que l’hôpital ne sert souvent à rien pour les personnes âgées. D’habitude on encombre les réanimations avec des petits vieux qu’on a eu raison de laisser crever seuls dans leur chambre. Voilà qui devrait réjouir le gouvernement. On remercie Libé de faire la promotion de la diminution du nombre de lits disponibles à l’hôpital. On va enfoncer le clou : si on admet avoir laissé tomber les plus âgés en masse, alors il est normal que ceux d’entre eux qui auraient pu survivre en étant soignés à l’hôpital soient morts. On a donc une hausse de mortalité par abandon. 

Concernant les arrêts cardiaques et les AVC, notre fact-checker ajoute : “Pendant l’année 2020, les maladies cardio-neurovasculaires ont assez peu évolué, accusant même une légère baisse au cours du premier confinement.” Il nous apporte donc la supercherie statistique. Il n’y a aucune raison de penser que le nombre de décès par AVC ou arrêt cardiaque ait pu baisser pendant le premier confinement. Surtout qu’on sait d’après les statistiques hospitalières qu’ils n’ont pas été correctement pris en charge par l’hôpital.

Si le CépidC en voit moins dans les statistiques c’est parce qu’ils n’ont pas été comptabilisés, pas parce qu’ils n’existent pas. Lorsqu’un médecin constate un cadavre à domicile d’une personne âgée, il ne fait pas une autopsie. Il écrit ce qu’il pense être la cause du décès. Luc Peillon nous informe d’ailleurs qu’on a vu fleurir les certificats de décès avec la mention Covid-19 de personnes décédées chez elles sans soin :  

“Le CépiDC, département de l’Inserm analysant les causes de décès via le certificat de décès, recense également les décès Covid à domicile. À l’époque, l’Inserm en relevait ainsi 1 466 en mars et avril.” 

Voilà comment on trouve les statistiques des morts du Covid-19, en le récupérant sur les statistiques des autres pathologies. Il n’y a pas un virus du Covid-19 qui guérit les AVC ou les crises cardiaques. On a des morts d’AVC et de crises cardiaques comme d’habitude, qui cette fois-ci sont enregistrés comme Covid-19 parce que les médecins sont persuadés qu’une pandémie mortelle ravage l’humanité et est la cause de ces décès. 

Le très saint vaccin 

Dans mon livre, j'explique pourquoi toute la prétendue efficacité vaccinale est le résultat d’un biais de comptage. Je montre que les études de Pfizer et Moderna ne prétendent pas avoir fait un vaccin qui protège des symptômes, mais un vaccin qui protège d’avoir un test positif. Or on ne sait pas si le groupe vacciné et le groupe placébo ont bien été testés autant de fois chacun. Facile de montrer une efficacité vaccinale quand on ne teste que les non-vaccinés.

Ensuite, j’explique que tous les pays qui ont vacciné ont mis en place un pass vaccinal. Ce pass reproduit le même biais de comptage dans la vie réelle : les non-vaccinés doivent se tester et les vaccinés ne sont pas obligés. Dès lors, les non-vaccinés sont bien plus souvent positifs que les vaccinés parce qu’ils se testent. Le vaccin est très efficace contre le fait de se faire tester. Absolument aucune étude d’aucun ministère ni d’aucune agence gouvernementale ne corrige ce biais. Tout le monde se fait avoir par cette supercherie.  

Les journalistes du Parisien ont très bien compris ma démonstration. Ils ont d’ailleurs demandé des explications au Directeur d’EpiPhare à ce sujet. J’ai montré dans la vidéo précédente que sa réponse ne tient pas la route. Mais ici, Luc Peillon fait semblant de ne pas comprendre ce que je dis. Il fait un paragraphe de bouillie inintelligible pour faire croire que je raconte n’importe quoi. Je ne sais pas s’il le fait exprès ou si, arrivé à la page 250 du livre, il est épuisé et se met à délirer complètement. 

Luc Peillon va même prétendre que “D’autres études, surtout, basées sur d’autres méthodologies (non sensibles à la mesure de la part des personnes non vaccinées dans la population), concluent elles aussi à une forte protection de la vaccination, ou d’une infection antérieure, contre les formes graves de Covid.” Or l’étude en question utilise les mêmes sources que les autres et transporte donc rigoureusement les mêmes biais. Encore une fois, il n’a rien lu, rien compris et balance un écran de fumée. 

L’article de Luc Peillon finit en apothéose, nous reprochant à Laurent Toubiana et à moi d’oser demander le statut vaccinal de toutes les personnes décédées depuis le début de la campagne de vaccination. C’est pourtant essentiel de vérifier que les vaccinés ne meurent pas plus que les non-vaccinés. Personne ne le fait. Il va même prétendre qu’on ne dispose pas de ces données, alors qu’elles sont bien dans le Système National des Données de Santé (SNDS), mais qu’avec Laurent Toubiana nous ne sommes juste pas habilités à les consulter. C’est donc un nouveau mensonge de sa part pour protéger l’inaction du gouvernement. Il ajoute même “le fait que nombreux scientifiques les jugeaient peu pertinentes”. On aimerait savoir lesquels. Il faut être sacrément borné pour refuser de regarder une statistique. Il n’y a aucun intérêt à dissimuler des résultats sinon à étouffer une affaire. 

Enfin Luc Peillon prétend que nous avons démultiplié le comptage des cas de décès dans mon livre. En effet, chaque personne peut avoir déclaré plusieurs effets indésirables, et si elle décède cela fait plusieurs déclarations de décès pour la même personne. Mais, nous n’avons pas utilisé la somme de tous les effets indésirables dans nos statistiques, mais aspiré toute la base de tous les dossiers présents sur Eudravigilance. Chaque personne n'apparaît bien qu’une seule fois lorsque nous montrons les 28 000 cas de décès. Encore une erreur qui ne sert qu’à noyer le poisson. 

Ainsi Luc Peillon a montré penser détenir la science infuse. Il est parti sur l’idée de nier chaque ligne de mon livre en quelques jours, sans rien comprendre aux mathématiques.

Il fait des erreurs grossières et se noie dans les pourcentages. Il parvient même à différents endroits à montrer des statistiques qui vont dans mon sens, mais sans être capable de le voir. Il finit en apothéose en nous demandant de cesser de se poser des questions.

Mais qui a déjà vu un journaliste refuser de creuser un sujet ? Dire qu’il ne faut pas qu’on obtienne des statistiques ? Nous en sommes là en 2023. Le faux devient le vrai et le vrai devient le faux. Le journal qui s’appelle Libération assume pleinement organiser une grande prison intellectuelle. 

 

 


 

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