Macron : l'aveu - l'avis Tranchant d'Alain

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Alain Tranchant, pour FranceSoir
Publié le 13 février 2021 - 19:44
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L'Avis Tranchant d'Alain
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Vacciner "et en même temps"... ne pas traiter.
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Il faut se rendre à l'évidence : le président de la République a du mal à franchir le Rubicon ! Il le voudrait bien, mais il ne le peut pas ...

Apparu sur l'écran de TF1 le 2 février au soir, sans crier gare et, semble-t-il, à l'insu de son gouvernement, M. Macron avait entrouvert une porte sur la gestion de la pandémie, en parlant de la possibilité de soigner les malades, afin de leur éviter de connaître la forme grave de la Covid-19. On aurait pu penser qu'il allait pousser son gouvernement à changer enfin de stratégie, et promptement. Il n'en est rien !

Les observateurs politiques évoquent souvent la jambe gauche ou la jambe droite du "en même temps" macronien. Ils sont beaucoup moins nombreux à déplorer que face à une maladie, la politique du pouvoir ait purement et simplement consisté à ignorer la possibilité d'un traitement, pour concentrer son action sur la seule vaccination de la population. En cette matière, pas de "en même temps". Ce qui était, au demeurant, un pari à très haut risque au regard des délais habituels de découverte d'un vaccin.

Déjà, dans sa très longue intervention du 14 juillet 2020, le président de la République avait été interrogé à propos du traitement de la maladie à base d'hydroxychloroquine et d'azithromycine. Il avait répondu que, peut-être, dans deux mois on verrait si c'est le bon traitement. Depuis, pas de nouvelles. Sinon à l'Assemblée nationale où, dans un raccourci peu convenable, le nouveau Premier ministre avait indiqué qu'il n'avait jamais entendu parler d'un traitement de la maladie. De là à penser que, lui aussi, à l'instar de son prédécesseur, "gérait son risque pénal", pour reprendre les mots de M. Macron, il n'y a qu'un pas.

En ce même Palais Bourbon, où il s'était singularisé par son "Sortez d'ici" à l'adresse d'un député - qui, en d'autres temps, lui aurait sûrement valu la sortie du gouvernement, le ministre de la Santé a tout récemment encore réservé une réplique du même niveau à la députée qui l'interrogeait sur le même sujet. Non seulement les représentants du pouvoir ne brillent pas par une éloquence hors du commun, mais ils en sont réduits à des expédients qui en disent long sur la difficulté dans laquelle ils se trouvent.

Alors, il faut bien en déduire que le chef de l'Etat et son gouvernement sont guidés, quoi qu'ils en disent, par d'autres soucis que l'intérêt de la France et l'intérêt des Français qui, pourtant, devraient par-dessus tout les animer. Ainsi, il est stupéfiant d'apprendre qu'à l'occasion de son déplacement à Nantes, le 11 février, M. Macron a apporté le soutien de l'Etat à une recherche d'un médicament destiné à... réduire le risque d'aggravation de la Covid-19 chez les patients atteints des formes modérées de cette maladie.

Quand on sait que l'épidémie fait des ravages depuis près d'un an, que plus de 200 études ont désormais été publiées à travers le monde pour attester de l'efficacité de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine dans le traitement précoce de la Covid-19, que d'autres molécules ont aussi été utilisées avec succès, l'information interpelle. D'abord, et précisément, parce que des traitements existent. Ensuite, parce qu'une dotation de plus de 8 millions d'euros a été allouée à cette recherche (combien de boîtes de plaquénil à 8 euros ?). Enfin, parce que le processus de fabrication n'en est qu'à ses essais cliniques, et qu'aucune précommande de l'Etat n'est intervenue.

Ce que le commun des mortels subodorait est ainsi avéré. Jamais le pouvoir politique n'admettra l'existence d'un traitement de la maladie qui a fait ses preuves en Chine, à Marseille chez le professeur Raoult, à Garches chez le professeur Perronne, et dans les très nombreux pays où la mortalité est inférieure à celle enregistrée dans l'Hexagone. Le chef de l'Etat et ses ministres continueront à manier le mensonge et à nier la réalité.

Et c'est, à l'évidence, le professeur Raoult qui a raison, lorsqu'il affirme au "Défi de la vérité" de France Soir : "Si l'Etat (...) reconnait ce qui finira par s'imposer - parce qu'il y a eu 200 études sur l'hydroxychloroquine (...), ça veut dire qu'il y a des milliers de gens qui sont morts pour rien, et que ça aura des conséquences judiciaires au plus haut niveau qui sont inarrêtables. Donc, jamais personne ne reconnaitra qu'il a fait une faute, pendant plusieurs mois, qui a entraîné la mort de milliers de personnes".

A titre d'illustration, comment ne pas citer en exemple les Ehpad de Marseille, où les résidents étaient testés dès le mois d'avril 2020, et où l'application du protocole de l'IHU a permis, en prenant en charge les personnes malades, de diviser la mortalité par deux par rapport aux autres établissements ?

Alors que le président de la République prépare, à l'évidence, sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 et que, pour cette raison aussi, il lui est impossible d'admettre que lui-même et ses gouvernements ont "mis à côté de la plaque" dans la gestion de cette pandémie, au moment où l'on entend son ministre des Finances lui apporter, d'ores et déjà, son appui, comme s'il n'y avait pas autre chose à dire et à faire dans la situation du pays en février 2021, comment ne pas penser que, vraiment, la France mérite mieux et que "les bas compromis et les astuces dérisoires, dont on englue la nation et discrédite les pouvoirs, sont périmés et deviennent coupables".

 

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