Macron : "l'infirmité du chef"

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Alain Tranchant, pour FranceSoir
Publié le 06 janvier 2022 - 16:23
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L'Avis Tranchant d'Alain
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« Si j'échoue, je radicaliserai », François Mitterand.
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CHRONIQUE - « En aucun temps, et dans aucun domaine, ce que l'infirmité du chef a en soi d'irrémédiable ne saurait être compensé par la valeur de l'institution ». Le général de Gaulle l'écrivait dans ses Mémoires d'espoir. La véracité de son affirmation vient d'être apportée par M. Macron.

Cette fois-ci, le masque est tombé et les bornes sont franchies. Répondant aux lecteurs du Parisien, M. Macron s'est vraiment libéré. L'indignité le dispute à la vulgarité. Un ancien président de la République avait prévenu : « Avec Macron, ça peut mal finir ».

Lire aussi : Vaccinés, non-vaccinés, unissons-nous devant l’abjection !

J'ai vu à l'œuvre tous les présidents de la Vᵉ République, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs qualités et leurs défauts. Je n'ai vu aucun d'entre eux s'adresser de la sorte au peuple français. Ce n'est plus la République qui est en marche, c'est le totalitarisme.

Dans les petites phrases assassines du chef de l'État, on a trop peu relevé cette pétition de principe qui s'applique si bien à lui : « En démocratie, le pire ennemi, c'est le mensonge et la bêtise ». Car, depuis maintenant deux ans, le mensonge d'État a été élevé à la hauteur d'un principe de gouvernement. Qu'il s'agisse par exemple des masques, des tests ou du passe sanitaire, qui ne devait en aucun cas être requis pour les actes de la vie courante, être levé le 15 novembre 2021 et ne jamais être transformé en passeport vaccinal.

La vérité, c'est que la "vaccination" de masse ne fonctionne pas. Avec 90 % de la population éligible injectée, l'immunité collective de la population devrait être atteinte si l'on avait eu recours à un authentique vaccin.

La vérité, c'est que le variant Omicron a été une formidable opportunité pour semer à nouveau la peur et la terreur à l'approche des fêtes de Noël et de nouvel an, précipitant les Français dans les laboratoires et autres officines pour se faire tester, et justifiant la transformation du passe sanitaire en passeport vaccinal.

La vérité, c'est qu'avec le passeport vaccinal et un système où tout le monde va contrôler tout le monde, la France va faire connaissance avec une société de type totalitaire. Dans une interview au Figaro, parue le 27 décembre dernier, Bruno Lasserre, vice-président du Conseil d'État, indiquait que « dans la première affaire, celle du 22 mars 2020, on nous demandait d'instaurer un confinement encore plus strict, à la chinoise ». Voilà l'inspiration, la belle inspiration de M. Macron !

À quelques jours d'intervalle, les Françaises et les Français auront vu M. Macron tenir salon tout doucereusement, faire amende honorable sur ses dérapages passés, puis lâcher ses coups violemment à l'endroit de cinq millions de Français qu'il qualifie « d'irresponsables » et qui ne sont plus, selon lui, des citoyens. Dans une récente tribune, je posais la question : « À quand le signe de reconnaissance extérieure ? » Voici maintenant que, s'il en avait le pouvoir, il établirait un suffrage sanitaire conditionné par l'injection dudit vaccin, comme il existait en des temps éloignés un suffrage censitaire lié au paiement de l'impôt.

La déchéance de citoyenneté pour un produit expérimental qui n'empêche ni la contamination, ni la transmission du virus, mais qui entraîne des effets indésirables graves, voire des décès, comme jamais l'histoire de la vaccination n'en a connus. Vraiment, il fallait y penser. N'est pas qui veut au niveau de M. Macron...

Et son morceau de bravoure restera dans les annales : « Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire jusqu'au bout. C'est la stratégie ». Mieux vaudrait parler de vindicte et de recherche de bouc émissaire. Il est évidemment paradoxal que moins les variants sont virulents — comme le montre la situation en Afrique du Sud, où le passage d'Omicron est terminé, plus les mesures coercitives et de privation de libertés sont importantes. Ce qui est la marque d'une gestion politique de la crise, à trois mois du premier tour de l'élection présidentielle.

C'est François Mitterrand qui disait : « Si j'échoue, je radicaliserai ». Et c'est le général de Gaulle qui donnait ce conseil : « Prenez invariablement la position la plus élevée, c'est généralement la moins encombrée ». On ne saurait dire que M. Macron a pris la position la plus élevée. Et c'est bien parce qu'il a échoué qu'il radicalise aujourd'hui.

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