Risques cardiovasculaires post-vaccinaux : Epi-phare vient (encore) au secours du gouvernement

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Pierre Lecot, pour FranceSoir
Publié le 26 janvier 2022 - 17:47
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Etude epi-phare vaccin
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L’étude montre bien un sur-risque pour les vaccins Janssen et AstraZeneca
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TRIBUNE — Le 18 janvier 2022 le groupement Epi-phare a de nouveau sorti une étude sur les vaccins anti-Covid-19. Cette fois-ci, le groupement s’intéresse à « l’Évaluation du risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral et d’embolie pulmonaire suite aux différents vaccins antiCOVID-19 chez les adultes de moins de 75 ans en France ».

Epi-Phare est un groupement d’intérêt scientifique créé en 2018. Ce groupement prétend apporter une expertise « indépendante » en épidémiologie des produits de santé. L’indépendance vantée ici concerne les laboratoires pharmaceutiques, mais pas le gouvernement. En effet, Epi-phare est gouverné à la fois par l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), dont le scandale du Mediator a révélé les dysfonctionnements, et par la CNAM (la Caisse nationale de l’assurance maladie). Il y a donc un double-verrou sur ce groupement.

Pour mémoire, Epi-phare avait déjà sorti deux études pour soutenir la vaccination cet été, et la disait extrêmement efficace. Nous avions détaillé comment leurs choix méthodologiques leur permettaient de trouver les résultats qui les arrangeaient. Chacun a d’ailleurs pu constater cet hiver à quel point la vaccination s’est avérée efficace.
Epi-Phare essaye maintenant de prouver que les vaccins sont sûrs. Après que son directeur a répété sur Twitter que « les vaccins sont sûrs et efficaces », il s’agit maintenant d’essayer de le prouver.

Lire aussi : Epi-phare, une étude d’auto-validation du ministre de la Santé

Dans cet article, nous allons voir comment Epi-Phare fait le tri dans les données et choisit la méthodologie qui l’arrange pour essayer de trouver un résultat conforme aux attentes du gouvernement. Nous verrons que malgré ces petits arrangements, Epi-Phare met en évidence des risques significatifs pour les vaccins à adénovirus.

L’étude ne renseigne rien sur les jeunes

Par son titre, Epi-Phare tente de nous faire croire que son étude est représentative pour les jeunes. Pourtant, il est clairement écrit que la période d'observation s'arrête au 20 juillet. Or, l’étude suit les évènements survenus après la vaccination pendant trois semaines. Il faut donc être complètement vacciné depuis avant le 30 juin pour apporter des données complètes à l'étude. C'est un problème, puisque les jeunes n'ont été poussés à la vaccination qu'à partir de la mise en place du passe sanitaire. D'après Santé publique France, seulement 16 % des 18-24 ans, 19 % des 25-29 ans et 22 % des 30-39 ans avaient reçu leur 2ᵉ dose à cette date.

Cette étude n'est absolument pas représentative de ce qui se passe pour les jeunes.

Pour être exact, seuls les plus de 60 ans avaient majoritairement reçu leur 2ᵉ dose avant le 20 juillet 2021.

Il est extrêmement problématique qu’Epi-phare ne mentionne nulle part ce problème de représentativité et laisse croire au lecteur que l’étude est représentative pour les jeunes. D’ailleurs il serait intéressant qu’Epi-phare nous explique son choix. Pourquoi avoir arrêté les données au 20 juillet, ce qui exclut les jeunes de l'étude sans le dire ? À la fois, les jeunes sont de toute évidence la population pour laquelle le bénéfice ne peut être démontré, puisqu'ils ne sont pas concernés par des hausses de décès ou de problèmes graves depuis le début de la crise, mais en plus les jeunes sportifs sont les plus soumis aux risques cardiovasculaires en général.

Il est urgent de regarder les conséquences de la vaccination sur nos jeunes en étudiant la mortalité toutes causes post injection !

L’étude Epi-phare ne renseigne pas sur le risque post vaccinal, mais uniquement sur un sur-risque dans les trois semaines

L’étude Epi-phare a une méthodologie particulière qui ne permet pas de savoir si la vaccination augmente le risque d’évènements indésirables. En effet, Epi-Phare vérifie uniquement s’il y a un sur-risque dans les trois semaines après injections. Une méthodologie « classique » de vérification du risque post-vaccinal serait de comptabiliser tous les évènements indésirables (ici les problèmes cardio-vasculaires) survenus après la vaccination, et de comparer ce nombre d’évènements à ceux observés chez des non-vaccinés ou avant la vaccination. Pour pouvoir les comparer, il convient évidemment de ramener ces évènements à des mêmes échelles de population et de temps (par exemple 1 semaine x patient).

Epi-Phare réalise un choix particulier en décidant de ne regarder que le sur-risque pendant trois semaines. Autrement dit, tout problème cardiovasculaire survenu après trois semaines sera comptabilisé dans le groupe témoin.

Ainsi, si jamais la vaccination augmente le risque cardiovasculaire à moyen terme, l’étude rend ce problème complètement invisible. Puisqu'une écrasante majorité des personnes de l'étude sont des personnes âgées doublement vaccinées dès le début de l’hiver, une écrasante majorité des "périodes témoins" viennent de personnes doublement vaccinées au-delà de trois semaines après leur 2ᵉ dose. Or, nous voulons savoir si le vaccin augmente les risques à court ou moyen terme si nous le pouvons et pas uniquement sur trois semaines. Si jamais le nombre d’infarctus augmente de 50 % depuis la vaccination et pendant plusieurs mois, une étude réalisée de cette manière ne sera pas capable de le voir.

Epi-Phare nous laisse un gros indice sur le fait que des problèmes sont masqués. Les vaccins Pfizer et Moderna présentent en effet des sous-risques post-vaccinaux : les risques sont inférieurs à 1. Une lecture malhonnête conclura alors que la vaccination apporte une « protection » contre les embolies, les AVC ou les infarctus. Bien évidemment, ce risque aberrant montre uniquement que les problèmes ont lieu de manière significative en dehors de la plage de contrôle, autrement-dit après les trois semaines.

Avec leur méthodologie, le seul résultat possible de l’étude Epi-Phare serait de dire qu’un vacciné a autant de risque de faire un infarctus dans les trois semaines après la vaccination que plus tard après la vaccination.

Pourquoi l'étude Epi-Phare ne considère comme période à risque que les trois semaines suivant la vaccination ? Le groupement doit justifier son choix et faire l’étude complète sur toute la période post-vaccinale.

Epi-phare évite encore de regarder les décès toutes causes

Epi-phare évite encore une fois de regarder les décès toutes causes post-vaccination. Nous avions déjà fait ce constat sur leur étude vantant l’efficacité des vaccins et nous sommes obligés de le redire sur cette étude concernant la dangerosité. En ne regardant que les accidents cardio-vasculaires déclarés par les hôpitaux et majoritairement de personnes de plus de 60 ans, Epi-phare ne regarde pas s’il peut exister un biais de déclaration. Par exemple, il pourrait y avoir des personnes qui décèdent seules chez elles, sans que personne ne sache si elles ont eu un accident cardiovasculaire. Il y aurait pourtant une manière simple de regarder si la vaccination a un impact positif sur la santé et si elle n’est pas dangereuse : il suffirait d’étudier les décès déclarés à l’état civil selon le statut vaccinal.

Si jamais la vaccination a un intérêt pour la santé, on devrait facilement calculer que le taux de survie des vaccinés est supérieur à celui des non-vaccinés. Pourquoi le ministère de la Santé refuse de faire cette étude depuis un an et préfère calculer des ratios complexes ? Y a-t-il quelque chose à masquer ?

Si jamais la vaccination est parfaitement inoffensive, il suffit de vérifier qu’il n’y a aucun lien entre la date de vaccination et la date de décès. Pour cela, on calcule le délai entre vaccination et décès de toutes les personnes décédées depuis un an, cela représente plusieurs centaines de milliers de personnes, et on vérifie qu’il y a autant de décès à j+1, j+2 ou J+30 après la vaccination. Pourquoi le ministère refuse-t-il également de réaliser cette vérification toute simple ?

Par ailleurs, Epi-phare utilise les données hospitalières et n’a publié aucune statistique sur la qualité des données utilisées. On rappelle que le rapport méthodologique de la DREES sur les appariements entre la base des personnes testées (SIDEP) et la base des personnes vaccinées (VACSI)  montre jusqu'à 60 % de non-appariement pour les femmes âgées. Autrement dit dans certaines tranches d’âge, un non-vacciné est le plus souvent une personne au statut vaccinal inconnu. Epi-phare doit être transparent sur la qualité de ses bases. L’étude permet-elle réellement de distinguer les vaccinés dans non-vaccinés ?

L’étude montre bien un sur-risque pour les vaccins Janssen et AstraZeneca

Malgré tous les problèmes méthodologiques que nous venons de voir, l’étude Epi-phare ne parvient pas à masquer le sur-risque des vaccins Janssen et AstraZeneca :

- Augmentation significative du risque d'infarctus 2 semaines après l'injection pour les 2 vaccins
- Augmentation significative du risque d'embolie pulmonaire 2 semaines après l'injection pour AstraZeneca

Epi-phare montre donc que ces vaccins ne sont pas "sûrs". Ils portent des risques significatifs. Les Français ont bien servi de cobayes. L'État Français est pris en flagrant délit de mensonge. La seule défense d'Epi-phare est de dire que ces vaccins sont "peu utilisés en France". C'est un manque de respect grossier pour les millions de Français qui les ont subis.

L’État doit nous dire si ces vaccins ne seraient finalement pas interdits de manière non-officielle aujourd'hui ? Maintenant que leur caractère dangereux est avéré, quelle reconnaissance pour les victimes et leur famille ?

Rappelons que ces vaccins ont été en grand nombre offerts par la France pour alimenter le dispositif Covax. N’est-il pas cynique d'alimenter des pays pauvres avec des vaccins risqués ?

Finalement, cette étude Epi-phare pose plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponse. Cela fait deux fois que le groupement Epi-phare choisit soigneusement sa méthodologie. La première fois, c'était pour surévaluer l’efficacité vaccinale, aujourd’hui c’est pour minimiser les dégâts des injections. Non seulement ils n’ont pas étudié l’impact sur les jeunes contrairement à ce qu’annonce le titre, mais en plus les dégâts des vaccins à adénovirus sont clairement visibles. Quelle preuve supplémentaire faut-il attendre pour prendre les décisions qui auraient déjà dû s’imposer depuis plusieurs mois ?

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