Un pyromane est à l’Élysée [FranceSoir papier]

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Ivan Rioufol, pour FranceSoir
Publié le 22 avril 2022 - 18:41
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Ivan Rioufol edition papier FranceSoir
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Ivan Rioufol - "L'homme qui n'aimait pas la France", édition papier spéciale de FranceSoir, parue le 1er avril 2022.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

TRIBUNE — Emmanuel Macron ? C’est Manuel Valls qui en a parlé le mieux. C’était en mai 2017, dans un entretien au JDD : « Macron est un méchant (…) Il n’a pas de code, pas de limite ». Le discours présidentiel sur la « bienveillance » et l’« apaisement » n’a jamais su dissimuler la nature de ce personnage sans affect, construit autour de sa propre destinée. La macronie s’est montrée à l’image de son mentor : une petite caste de gravures de mode, qui suinte le mépris de classe. On se souvient de l’aveu du patron des députés de la majorité présidentielle, Gilles Le Gendre : « Nous avons probablement été trop intelligents ». Ils le pensent encore. Un pyromane est à ­l’Élysée depuis cinq ans. « Mes bons amis », aime-t-il répéter pour mieux détester ceux qui ne l’applaudissent pas.

Jamais un chef d’État, prétendument protecteur de son peuple, n’a autant fracturé la société. L’insulte est ce qui vient en premier à la bouche de l’autocrate qui dit : « Je, je, je ». « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer à le faire, jusqu’au bout » : ça, c’était en janvier dernier. Mais il faudrait aussi rappeler ses insultes contre les Gilets jaunes, cette « foule haineuse » accusée faussement, lors de ses vœux du 31 décembre 2018, de s’en prendre « aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels ». Il faudrait rappeler ce SMS envoyé en juin 2021 à Olivier Véran, attaqué sur sa politique sanitaire : « On les aura ces connards ! » Il faudrait rappeler : « Ceux qui ne sont rien », « la lèpre qui monte », « les fainéants et les cyniques », « les salariées illettrées », etc. Le peuple, après cinq ans de macronisme, est en droit de s’estimer en légitime défense. Le « populisme », c’est-à-dire la voix des citoyens qui souffrent, est l’ennemi de cet incendiaire au regard fixe. Il adore recevoir les grands de ce monde à Versailles. Mais ce lieu est maudit pour les monarques et leurs ombres.

 

Cet article est paru dans l'édition papier spéciale de FranceSoir "L'homme qui n'aimait pas la France", disponible en téléchargement.

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