Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : pour sortir de l'ornière, José Bové propose "un plan à la Larzac"
Alors qu'Edouard Philippe a entamé ce vendredi 5 un ultime et vaste tour de table pour échanger avec les élus locaux concernés par le très controversé projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), José Bové propose une solution sans expropriation.
Sur Europe 1, l'ancien leader paysan a expliqué jeudi 4 qu'il "faut sortir de l’expropriation, c’est-à-dire remettre à plat la situation foncière", en s’inspirant du processus du Larzac après l’abandon du projet d’extension du camp militaire dans les années 1980. L'Etat avait finalement fait machine arrière à cette époque et avait rendu aux paysans les terres qu'ils occupaient sur le plateau. Un bail de très longue durée a ensuite été mis en place entre l'Etat et une structure, la société civile du Larzac, chargée de louer les terres aux agriculteurs. Bail renouvelé pour 99 ans en 2013 par Stéphane Le Foll.
En effet, il a estimé que "le problème de la ZAD se règlera avec le temps après une remise à plat de la situation foncière en cas d'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes". Il plaide donc une sortie de crise négociée qui pourrait permettre aux agriculteurs encore sur place de conserver leur activité et aux autres de revenir sur leurs terres.
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"Tous ceux qui sont engagés sur des projets, et je dirais que c’est la très grande majorité (des occupants de la ZAD, NDLR), ceux-là vont s’inscrire dans le processus, et ce processus va mettre deux ans pour que la question juridique des expropriations soit réglée", a-t-il poursuivi.
"Qu'il y ait des gens qui soient venus uniquement parce que ce qui les intéressait c'était de combattre contre, et que c'était un lieu d'expérimentation de vie au quotidien, très bien... Mais s'ils n'ont pas envie de rester là, s'ils pensent qu'ils ont une vie ailleurs, je pense que ceux-là vont naturellement partir. Le fait de l'abandon du projet modifiera radicalement les choses", a-t-il fait savoir au sujet des opposants les plus radicaux.
Le député européen reconnaît tout de même qu'il "n'est pas sûr que le projet d'aéroport soit abandonné".
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