Benalla : Edouard Philippe assure que la réaction de l'Elysée "a été immédiate"

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La rédaction de France-Soir
Publié le 25 juillet 2018 - 22:29
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Le Premier Ministre français Edouard Philippe à l'hôtel des Invalides, le 12 juillet 2018
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Edouard Philippe se borne à considérer que les sanctions contre Benalla ont été rapides.
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Le gouvernement, questionné par l'opposition sur le scandale Benalla, se borne à considérer que l'Elysée a adopté la bonne réaction face au tabassage du manifestant par le chargé de mission proche de Macron. Une position difficile à tenir face à une affaire où les principales décisions ont été prises une fois que les médias ont rendu l'affaire publique.

L'Elysée avait visiblement raté sa communication dès les premiers jours de l'éclatement du scandale Benalla. C'est maintenant le gouvernement qui peine lui aussi à apporter des réponses convaincantes à une opposition qui dénonce la gestion du dérapage du chargé de mission de la présidence de la République et proche d'Emmanuel Macron.

Mardi 24, dans un Hémicycle de l'Assemblée nationale où l'ambiance était tendue lors de la séance de questions au gouvernement, c'est le Premier ministre Edouard Philippe, dans l'absolu éloigné de l'affaire (qui implique surtout l'Elysée et le ministère de l'Intérieur) qui répondant aux questions de l'opposition s'est laissé aller à des commentaires plutôt discutables. Comme quand il affirme notamment "je ne dis pas que tout est parfait, je dis que la réaction a été immédiate" au secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. Or, la sanction interne qui a été prise suite au tabassage du manifestant le 1er mai s'est avérée bien faible, et n'ayant même aucune incidence ou presque tant sur le salaire d'Alexandre Benalla que sur ses missions quotidiennes. Quant à la procédure de licenciement finalement lancée contre le chargé de mission, elle n'a été enclenchée que lorsque les médias ont dévoilé ce qui allait devenir "l'affaire Benalla", dans ce qui s'apparente plus à un "lâchage" qu'à une "réaction".

Et le chef du gouvernement a persisté ce mercredi 25. Il a répondu au président du groupe Les Républicains Christian Jacob en affirmant comprendre "que l'on puisse se poser des questions sur la proportionnalité de la sanction, mais la célérité avec laquelle elle a été prise n'est pas contestable".

Voir aussi - Benalla a touché l’intégralité de son salaire du mois de mai, malgré sa sanction

De façade donc, le gouvernement joue la carte du déni de l'importance de l'affaire. Même des membres du gouvernement moins exposés y sont allé de leur couplet sur l'importance prétendument excessive de l'affaire dans les médias. Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a assuré à l'antenne de Franceinfo ce mercredi 25 que "pour les gens, que ce soit au marché, dans les parcs pour enfants, dans la rue, dans la forêt au cours des promenades, dans les barbecues avec les voisins, ce n’est pas un sujet qui les intéresse", ceux-ci étant plutôt préoccupés, selon ses propres remontée du terrain, par "la taxe d’habitation ou (…) la lutte contre les viols des petites filles".

D'après une étude réalisée par Ipsos pour Le Point deux jours après la révélation de l'affaire par Le Monde, Emmanuel Macron a perdu 4 points d'opinions favorables à 32%, ce qui n'était pas arrivé depuis septembre 2017. Il atteint dans le même temps 60% d'opinions défavorables (+1 point), un record d'impopularité.

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