Affaire Geneviève Legay : le procureur ne voulait pas mettre Macron en difficulté

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La rédaction de France-Soir
Publié le 24 juillet 2019 - 12:46
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Geneviève Legay manifestant le 23 mars 2019 à Nice
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© Valery HACHE / AFP/Archives
Geneviève Legay avait été blessée par la police lors d'une manifestation à Nice.
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Jean-Michel Prêtre, le procureur en charge de l'affaire Geneviève Legay, aurait volontairement dédouané les policiers dans un premier temps. Il a expliqué ne pas avoir voulu mettre Emmanuel Macron en difficulté.

Les violences commises par les forces de l'ordre à l'encontre de Geneviève Legay le 23 mars à Nice au cours d'une manifestation s'inscrivant dans le mouvement des Gilets jaunes ont désormais donné lieu à une affaire qui porte le nom de la sexagénaire membre du collectif Attac. Dernière révélation en date: le procureur en charge des investigations, Jean-Michel Prêtre, aurait volontairement dédouané les policiers pour ne pas mettre le président de la République "dans l'embarras" selon une information du Monde.

En effet, le magistrat avait dans un premier temps assuré qu’il n’y avait pas eu de contact entre Geneviève Legay et les forces de l’ordre, avant finalement de changer d’avis quelques jours plus tard. De plus, il avait d'abord confié l'enquête à la sûreté départementale alors que la cheffe de ce service avait elle-même participé à l'opération de maintien de l'ordre dans le périmètre où Geneviève Legay a été bousculée et était la compagne du commissaire chargé du commandement de cette opération.

Sommé de s'expliquer sur ses faits par sa hiérarchie, Jean-Michel Prêtre a expliqué ne pas avoir voulu mettre Emmanuel Macron en difficulté avec des versions dont les divergences seraient "trop importantes" et ce, de sa propre initiative, selon les informations du quotidien du soir.

Lire - Nice: Geneviève Legay de retour chez elle après deux mois d'hôpital

Mediapart avait également révélé que les gendarmes présents sur le rassemblement ont refusé de charger, contrairement aux policiers, estimant l'usage de la force "disproportionné". Et d'ajouter que le magistrat avait été présent au centre de supervision urbain au moment où Geneviève Legay a été blessée, et donc témoin de la scène, sans qu’il n’ait jugé nécessaire de communiquer sur cette présence ni de confier l’enquête à un autre procureur

"Vu le contexte, je suis persuadée qu'il a dû se dire, devant les images un peu fouillies: «Ce n'est pas très clair, ça peut passer». Un procureur n'a pas à protéger qui que ce soit, fût-il le président de la République. C'est une curieuse conception de sa mission, et c'est bien la raison pour laquelle je parle de porosité malsaine et de défaut d'indépendance…", a réagi auprès du quotidien l'avocate de Geneviève Legay.

"Ce n’est pas la première fois qu’il se met en avant et prend des libertés avec la vérité", a assuré au Monde un avocat du barreau de Nice.

Au vu de tous ces éléments à charge, la Cour de cassation avait pris la décision le 10 juillet dernier de dépayser l'affaire à Lyon et de confier l'enquête sur les violences policières à un juge d'instruction local.

Voir:

Affaire Legay: la Cour de cassation dépayse l'enquête à Lyon

Les avocats de Geneviève Legay insistent pour une enquête sur toute la chaîne de commandement

Genevière Legay demande à Macron "de prendre en compte les souffrances du peuple"

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