Affaire Théo/Traoré : les policiers manifestent devant LFI et inquiètent Mélenchon
Les tensions et le débat sur les violences policières consécutifs à l'affaire Théo se sont déplacés jeudi 7 sous les fenêtres de La France insoumise. Une cinquantaine de policiers sont venus manifester devant le siège du parti de Jean-Luc Mélenchon pour s'insurger contre la position de plusieurs députés.
Le désaccord est lié à un commentaire d'Hadama Traoré, militant contre les violences policières, sur l'affaire Théo. "Les policiers ils nous tuent, ils nous violent, ils nous frappent! Qui nous protège?", avait déclaré au mégaphone Hadama Traoré lors d'une manifestation devant le siège parisien d'Alliance.
Le syndicat de policiers et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avaient déposé plainte en diffamation fin mai. Mais les députés LFI Daniele Obono (Paris), Ugo Bernalicis (Nord), Alexis Corbière et Eric Coquerel (Seine-Saint-Denis) ont par communiqué demandé mardi 29 le retrait de cette plainte au motif notamment que "la critique, qui vise les agissements de certains policiers et non pas la Police nationale dans son ensemble, doit avoir le droit de cité".
A l'appel du syndicat SGP Police FO, quelques dizaines de policiers sont donc venus crier leur mécontentement devant le siège de La France insoumise, arguant que les députés mettaient ainsi la pression sur la justice, méprisaient la présomption d'innocence ou stigmatisaient la police.
Des cris qui semblent avoir provoqué l'inquiétude de Jean-Luc Mélenchon pour la sécurité de ses collaborateurs. Sur Twitter, le leader LFI s'est étonné qu'il n'y ait "aucune protection du siège". Et d'établir un parallèle entre cette absence de protection et le fait qu'il n'a pas été mis au courant d'un projet d'attentat qui aurait été fomenté contre lui et Christophe Castaner.
L'interpellation musclée du jeune Théo, en février 2017 à Aulnay-sous-Bois, avait provoqué violences urbaines et indignation. Un policier est toujours poursuivi pour violences volontaires, un autre pour viol. Mais cette qualification juridique fait encore débat.
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