Affiches anti-migrants à Béziers: les associations déboutées face à la mairie


Lundi 24, le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a rejeté une requête en injonction contre la commune de Béziers. Lancée par deux associations, Esprit Libre et Cultures Solidaires, cette action judiciaire visait à mettre fin à une campagne de "propagande xénophobe et raciste" de la Mairie à l'encontre des migrants. L'audience s'était tenue vendredi 21.
En effet, depuis le 11 octobre Robert Ménard, maire de la ville de Béziers, fait la une des médias à cause de la politique de sa commune à l'encontre des migrants. Il avait affiché dans son agglomération sur plusieurs supports, des affichages publics ou même dans deux bulletins municipaux, des messages virulents à l'encontre de l'État et de sa politique sur les migrants.
Les associations ont demandé à la mairie de Béziers de supprimer les affiches municipales où il était écrit: "Migrants: sujet interdit? Référundum!" et aussi deux exemplaires du bulletin municipal concernant le même sujet. Esprit Libre et Cultures Solidaires ont également demandé que Robert Ménard ou ses équipes retirent d'Internet les passages du journal de Béziers déclarant: "Immigration, islam, France: Robert Ménard dit tout" mais aussi "pourquoi nous ne voulons pas des migrants".
Pour les avocats du Barreau de Paris représentant les associations: "la ville de Béziers a porté gravement atteintes à plusieurs libertés fondamentales et notamment aux principes de neutralité des services publics et d'expression pluraliste des courants d'opinion, ainsi qu'au principe du respect de la vie humaine".
Mais peu avant l'audience du vendredi 21, ces affiches avaient été retirées forçant le tribunal administratif à déclarer les demandes des associations"sans objet".
Mais Esprit Libre et Cultures Solidaires ne comptent pas en rester là. Sur Facebook, Esprit libre a déclaré pouvoir se réjouir de quelques points, elle a déclaré: "d'une part, la mairie de Béziers a retiré ses affiches quelques heures seulement avant l'audience (...) D'autre part, le juge des référés reconnaît bien la violation de la neutralité du service de l'information municipale".
Les actions judiciaires que ces associations biterroises ont lancé vont se poursuivre. En effet, elles souhaitent faire appel auprès du Conseil d'État.
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