Alain Juppé : "Nous avons fait une erreur avant 2012 en supprimant les renseignements généraux"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 novembre 2016 - 18:46
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"Je ne critique pas ce qui a été fait avant 2012, je regarde la réalité en face" déclare Alain Juppé.
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Le candidat à la primaire de la droite, et favori des sondages, Alain Juppé a exprimé ses regrets sur la suppression des renseignements généraux décidée "avant 2012". Autrement dit lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy...

Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, a déploré dimanche sur France 3, un an après les attaques du 13 novembre, les suppressions de postes de policiers et des renseignements généraux "avant 2012".

"Il y a encore beaucoup de progrès à faire, notamment en matière de réunion" dans la lutte contre le terrorisme, a estimé le maire de Bordeaux, relevant que "le gouvernement a fait son devoir" après les attaques du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts.

"Nous avons fait une erreur avant 2012 en supprimant les renseignements généraux, le renseignement territorial", a expliqué le favori des sondages à la primaire, au sujet d'une réforme décidée par M. Sarkozy en 2008.

"Je ne critique pas ce qui a été fait avant 2012 (durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, NDLR), je regarde la réalité en face, j'ai été ministre en 2011 et 2012, il faut reconnaître ses erreurs et j'en étais", a ajouté M. Juppé. Il a en outre rappelé que la série d'attaques jihadistes avait débuté durant le quinquennat de M. Sarkozy, avec les tueries de Mohammed Merah.

"Nous avons eu tort de diminuer de 10.000 le nombre de fonctionnaires de police et de gendarmerie sur le terrain", a aussi regretté M. Juppé.

A sujet de la primaire, il a évoqué "l'exécration réciproque" entre M. Sarkozy et François Bayrou, le dirigeant centriste qui le soutient. "Moi, je les aime bien tous les deux", a assuré M. Juppé.

M. Juppé a aussi égratigné François Fillon, en forte hausse dans les sondages, mais dont le bilan des réformes entre 2007 et 2012 est, selon M. Juppé, "mitigé".

Un peu plus tard sur Radio J, le candidat a reconnu qu'il y avait "très certainement" une dynamique dans les sondages pour François Fillon.

"Il a fait un projet qui est un projet intéressant, même si je ne suis pas d'accord sur un certain nombre de promesses qu'il ne tiendra pas", a affirmé M. Juppé, citant la proposition de son rival de supprimer 600.000 postes de fonctionnaires.

"C'est une billevesée! 600.000, c'est plus que le total des départs à la retraite dans les trois fonctions publiques dans les cinq ans qui viennent. Cela veut dire que pendant cinq ans, on n'aura aucun nouveau recruté. Vous ne connaissez aucune organisation qui peut vivre pendant cinq ans sans recruter un collaborateur nouveau", a-t-il critiqué.

Alain Juppé propose, lui, de réduire de 200.000 à 250.000 le nombre de fonctionnaires, via des non-remplacements de départs à la retraite.

Le candidat a en revanche été fort aimable avec la seule femme candidate de cette primaire, Nathalie Kosciusko-Morizet, se réjouissant de sa présence parmi six candidats masculins. "NKM, j'ai beaucoup de sympathie pour elle", a-t-il insisté.

Une femme pourrait-elle diriger Les Républicains s'il emportait la primaire? "Pourquoi pas". "Moi, je ne veux pas faire de démagogie, mais je suis très attaché au principe de l'égalité hommes-femmes et donc, je m'efforcerai de l'appliquer mieux que par le passé, à la fois dans le gouvernement, si je suis président, et dans les instances du parti", a-t-il dit.

 

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