Alexandre Benalla crie au complot contre la commission d'enquête

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La rédaction de France-Soir
Publié le 12 septembre 2018 - 12:42
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Alexandre Benalla assurant la sécurité d'Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture, le 24 février 2018
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© Ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives
"Je vais venir à la convocation. Parce qu'on me menace, d'une manière directe", a déclaré Alexandre Benalla.
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Alexandre Benalla se rendra mercredi 19 à la convocation des sénateurs. Se disant "menacé" par cette commission d'enquête "illégitime" qui "bafoue la démocratie" pour exister politiquement, il a déjà laisser entendre qu'il ne répondrait pas à de nombreuses questions.

Une commission d'enquête qui le "menace", qui "bafoue notre démocratie" et le principe de séparation des pouvoirs pour "essayer d'avoir le président Macron". Alexandre Benalla a tiré à boulets rouges sur les sénateurs devant lesquelles il a finalement accepté de se rendre mercredi 19 pour être entendu. Des politiques qui ne cherchent qu'à se faire mousser en violant la Constitution, à en croire l'ex-chargé de mission de l'Elysée.

"On m'explique qu'on va m'envoyer des gendarmes et des policiers. Alors, je vais venir à la convocation. Parce qu'on me menace, d'une manière directe", n'a pas hésité à déclarer Alexandre Benalla, interrogé par France Inter.

Un entretien pendant lequel l'homme n'a cessé de dénoncer l'illégalité de cette commission parlementaire. Selon lui, celle-ci n'a "aucun droit" et "bafoue notre démocratie, (...) la foule de son pied".

Il juge même que la commission des lois qui s'est vu confier les pouvoirs d'une commission d'enquête (ce qui permet d'éviter la longue procédure de création d'une commission propre à une affaire) est par conséquent "illicite. Madame Belloubet l'a dit encore aujourd'hui (mardi 11, NDLR)!".

Voir: Affaire Benalla: le débat s'enflamme pour la reprise des travaux du Sénat

La garde des Sceaux a certes fait part de réserves sur la question, sur Europe 1, mais dans un registre bien plus mesuré et sans remettre en cause l'existence même de cette commission. Elle a jugé "délicat" qu'Alexandre Benalla "puisse intervenir et parler devant une commission d’enquête parlementaire", alors qu'une information judicaire est ouverte, "parce que je crois qu’il y aurait une confusion des rôles, des genres, qui n’est pas forcément très saine. Il ne peut pas y avoir d’interférences entre la commission d’enquête et l’information judiciaire".

Les sénateurs ne devraient en principe pas pouvoir interroger l'homme par qui le scandale est arrivé sur les violences dont-il est accusé afin de ne pas empiéter sur le pouvoir judiciaire. Mais la commission ne devrait pas tant être intéressée par ces évènements du 1er mai que par la façon dont Alexandre Benalla a été traité par l'Elysée avant et après ce fameux jour.

Une frontière cependant floue dans laquelle s'est déjà engouffré l'homme pour annoncer qu'il ne répondrait pas: "Je pourrais répondre à toutes les questions qu'elle me posera, sauf sur celles qui intéressent la justice. C'est-à-dire toutes les questions sur quel était mon rôle à l'Élysée. Qu'est-ce que j'y faisais exactement? Pourquoi j'étais place de la Contrescarpe. Quel était mon rôle dans la sécurité du président. Ça, ce sont des questions aujourd'hui, que se pose la justice, donc auxquelles je ne pourrai pas répondre".

Et enfin d'attaquer les sénateurs sur leur motivations profondes. Le président de la commission Phlippe Bas? Un "petit marquis (qui) a aujourd'hui la possibilité d'exister médiatiquement", épaulé par "des petites personnes, qui n'ont jamais existé dans le paysage politique français et qui aujourd'hui, à travers Benalla, veulent essayer d'avoir le président Macron" ou "qui se sentent au-dessus des lois, et qui les font pourtant".

Autant dire que la séance de mercredi 19 promet de se tenir dans un contexte tendu.

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