Benalla a touché l’intégralité de son salaire du mois de mai, malgré sa sanction

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La rédaction de France-Soir
Publié le 25 juillet 2018 - 19:11
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Le chef adjoint à la sécurité de l'Elysée, Alexandre Benalla le 16 juillet 2018 à Roissy.
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
La sanction imposée à Benalla ne l'a guère impacté financièrement.
© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Patrick Strzoda a confirmé ce mercredi devant les sénateurs qu'Alexandre Benalla avait bien touché l'intégralité de son salaire prévu dans son contrat au mois de mai (et de juin), et ce malgré sa sanction. Celle-ci sera en réalité appliquée sur son solde de congés payés, dû suite à son licenciement désormais acté. Une subtilité qui fait peser un peu plus encore l'hypothèse d'une sanction de façade, sans réalité effective dans les faits.

Quelle a été la nature exacte de la sanction interne appliquée à Alexandre Benalla après son dérapage violent du 1er mai dernier place de la Contrescarpe? Une semaine après la révélation de l'affaire par le journal Le Monde, les différentes parties qui se sont exprimées ont livré des versions contradictoires.

Le 19 juillet, Bruno Roger-Petit le porte-parole de la présidence de la République confirmait les informations dévoilées la veille par le quotidien du soir avant d'évoquer la sanction "la plus grave jamais prise contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée", soit 15 jours de suspension avec retenue sur salaire, suivis d'une rétrogradation.

Or, Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, et donc responsable hiérarchique d'Alexandre Benalla, n'a pas dévoilé exactement la même version ce mercredi 25 devant les sénateurs. Devant les élus de la Chambre haute il a expliqué que le chargé de mission a bien touché l'intégralité de ses émoluments du mois de mai. Son montant reste d'ailleurs bien mystérieux: il a refusé de le détailler la veille devant la commission des lois de l'Assemblée nationale. Pourquoi la somme n'a pas été déduite, que ce soit en mai ou en juin? Tout simplement car les 15 jours de retenue seront répercutés sur les congés qu'il avait à sa disposition et qui lui seront donc déduit au moment de son solde de tout compte. Le chargé de mission a en effet été licencié lorsque l'affaire a éclaté dans la presse.

Voir aussi - Affaire Benalla: la version de l'Elysée sur Vincent Crase contestée

Lors de son audition devant la commission des lois mardi 24, le haut fonctionnaire avait expliqué que la mise à pied constituait en réalité une mesure "conservatoire", la sanction effective étant plutôt la réduction du champ d'activité du chargé de mission.

Or, Alexandre Benalla a été vu à plusieurs reprises aux cotés du président de la République depuis le 1er mai. Si sa participation –très décriée depuis les révélations du Canard enchaîné– après la victoire des Bleus peut s'expliquer par la mobilisation de nombreux agents, y compris ceux qui pouvaient être "mis au placard", certaines missions montrent que la sanction n'était guère effective dans les faits. Alexandre Benalla est ainsi apparu lors des événements du 14 juillet, ou assurant également ses fonctions lors de l'entrée au Panthéon des époux Veil le 1er juillet. Deux manifestations prévues de longue date et dont l'organisation aurait très bien pu se passer de la présence d'un Alexandre Benalla, et qui laisse entendre que le collaborateur d'Emmanuel Macron échappait à sa sanction. En admettant d'ailleurs qu'elle existât réellement: le courrier d'avertissement valant notification de licenciement en cas de nouveau comportement fautif n'a pas encore été dévoilé. Et l'attribution au chargé de mission d'un logement de fonction sur le quai Branly à une date postérieure au dérapage du 1er mai fait peser un doute très lourd sur la volonté réelle de mettre Alexandre Benalla sur la touche.

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