Armes et logement quai Branly : Alexandre Benalla, l’étrange "chargé de mission" d’Emmanuel Macron

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 juillet 2018 - 17:20
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Alexandre Benalla (g) au côté d'Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Angers en février 2017
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Alexandre Benalla semble avoir bénéficié d'un traitement très particulier auprès de la présidence.
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Identifié en train de violenter des manifestants le 1er mai, Alexandre Benalla a été placé en garde à vue. Le rôle de ce passionné de sécurité auprès du président de la République interroge désormais. Port d'arme, dépassement de fonction ou logement au frais de l'Elysée sont interprétés comme autant de traitements de faveur.

Sur le papier, Alexandre Benalla est (ou était puisqu’une procédure de licenciement a été lancée) un simple "chargé de mission" d’Emmanuel Macron. Mais le traitement qui lui a été accordé -de certaines prérogatives ou équipements de policiers à son logement au quai Branly- interroge sur son réel rôle.

Le poste de "chargé de mission" ne revêt pas de définition stricte. Ils sont affiliés au cabinet du président comme les fameux "conseillers spéciaux" mais se trouvent tout en bas de l’échelle hiérarchique. Ils sont nommés et révoqués de manière discrétionnaire. Mais désormais, le portrait d'Alexandre Benalla semble bien éloigné de celui de la simple "abeille ouvrière" de la ruche présidentielle.

> un rôle intrigant dans la sécurité: C'est à proximité directe du président de la République, l'oreillette dépassant du col, que l'on retrouve souvent Alexandre Benalla. Le chargé de mission avait notamment pour tâche de gérer la sécurité d'Emmanuel Macron dans ses déplacements. Poste qui ne paraît pas si étrange puisqu'il a fait partie du Service d'ordre du PS et a travaillé dans la sécurité privée. 

Mais certains se sont insurgés de sa présence. Plusieurs représentants de policiers ont ainsi dénoncé le fait qu'un civil, une "barbouze", ait eu un rôle peu clair dans le système, au détriment des forces de l'ordre et du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République). 

Voir: Affaire Benalla: explication du scandale (si vous n'avez rien suivi)

> un homme armé: Bien que n'étant donc pas policier, Alexandre Benatta avait obtenu un permis de port d'arme exceptionnel de la part de la préfecture une fois Emmanuel Macron devenu président. Mais selon Le Parisien, il n'aurait pas attendu son permis pour être armé. De plus, ce traitement de faveur aurait été consenti alors que lors de la campagne, le service de protection des candidats avait recommandé au cabinet du candidat Macron de ne pas armer ce "Rambo" amateur. L'homme aurait très mal pris ce refus selon Libérationharcelant les autorités sur le sujet.

> un logement de fonction qui fait jaser: Alexandre Benalla bénéficiait d'un logement de fonction au 11 quai Branly (Paris 7), à deux kilomètres de l'Elysée. Un traitement de faveur pour certains, "rien d'anormal" pour le député LREM de Paris Gilles Le Gendre qui assure que d'autres collaborateurs du président sont ainsi logés. Alexandre Benalla aurait emménagé le 9 juillet (après sa mise à pied de 15 jours donc) dans cette dépendance de l'Elysée où a notamment été hébergée Mazarine Pingeot, la fille alors cachée de François Mitterrand et où plusieurs ministres ont également logé.

Dans la matinée du jeudi 19, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonctions" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique" contre Alexandre Benalla. L'homme portait en effet un brassard et un casque de policier le 1er mai.

Lire:

Affaire Benalla: ces images qui font mentir l'Elysée

Affaire Benalla: la police a-t-elle gardé des images de vidéosurveillance au-delà du délai légal?

Affaire Benalla: Vincent Crase, Laurent Simonin, Maxence Creusat... la liste des impliqués s'allonge 

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