Attentat à "Charlie Hebdo" : Cabus et Franck Brinsolaro reconnus officiellement "victimes du terrorisme"
C'est désormais certifié. Selon des arrêtés pris, mercredi 11, par le ministère de la Justice et publiés ce samedi au Journal officiel, les actes de décès du dessinateur Cabu et de Franck Brinsolaro, le policier en charge de la protection de Charb, portent la mention "Victime du terrorisme". Abattus par les frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier dernier, les deux hommes sont les premiers à bénéficier de ce statut.
Tombé sous les balles à l'âge de 75 ans, Cabu, figure emblématique de Charlie Hebdo, avait commencé sa carrière de dessinateur en 1954 dans L'Union de Reims, après des études artistiques. Considéré comme l'un des plus grands dessinateurs français contemporains, il avait également publié des caricatures dans Le Canard enchaîné, Hara-Kiri et Pilote.
Franck Brinsolaro, lui, était membre du service de la protection (ex-SPHP) et assurait depuis deux ans la protection de Charb. Il est décédé à l'âge de 49 ans. Afin de lui rendre hommage, François Hollande lui avait remis à titre posthume les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
Ces arrêtés s'inscrivent dans le cadre de la loi sur la lutte contre le terrorisme votée en décembre 2012. Elle prévoit que le ministre de la Justice puisse décider, "avec l'accord des ayants droit", que la mention "Victime du terrorisme" soit portée sur l'acte de décès. Introduit par le gouvernement, cette disposition avait été prise à la suite de l'affaire Mohamed Merah, auteur de l'assassinat de trois militaire et quatre civils, dont trois enfants à l'entrée d'une école juive.
Cette toute jeune mention s'ajoute à d'autres déjà existantes telles que "Mort pour le service de la Nation", "Mort pour la France" et "Mort en déportation". Selon la loi en vigueur, les enfants des personnes dont l'acte de décès porte cette mention peuvent prétendre au statut de pupilles de la Nation. Ce statut offre à ceux qui le reçoivent une aide morale et financière de l'Etat.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.