Attentat près de Carcassonne : la droite réclame le rétablissement de l'état d'urgence
Trois jours après le tragique attentat qui a coûté la vie à quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, vendredi 23 à Trèbes, les réactions politiques se poursuivent, notamment sur la gestion des risques d'attaques terroristes.
Sans surprise l'opposition de droite est la plus véhémente contre la politique du gouvernement d'Emmanuel Macron. Plusieurs appels au rétablissement de l'état d'urgence ont été lancés par des ténors des Républicains.
Dimanche 25, dans une interview au Figaro, Eric Ciotti a été le premier à évoquer cette éventualité. "Entre le 13 novembre 2015 et le 1er novembre 2017, date d'application de l'état urgence, il a permis 4.600 perquisitions administratives, 430 gardes à vue, la saisie de 600 armes, 715 assignations à résidence, l'ouverture d'une trentaine de procédures judiciaires", a expliqué le député des Alpes-Martimes. Et d'ajouter: "Depuis le 1er novembre, le nouveau dispositif n'a permis, lui, que 6 visites domiciliaires en cinq mois. Il n'y a aujourd'hui plus que 18 mesures individuelles de contrôle administratif. Cela démontre qu'en matière terroriste Macron est un tigre de papier. Sa volonté de se priver des procédures de l'état d'urgence relève d'une naïveté coupable. Après le drame de vendredi, il faut déclarer à nouveau l'état d'urgence".
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Ce lundi 26 au matin, Christian Jacob a emboité le pas de son collègue de l'Assemblée nationale sur France Inter. "Je ressens un très grand respect et une très grande tristesse (...) Tout cela ne peut pas être une fatalité (...) Je pense qu'il fallait maintenir l'état d'urgence", a estimé le chef de file des députés LR. Dans la foulée, le président du parti a tenu une conférence presse en réaction à l'attentat de Trbèes. "Je demande que l'état d'urgence soit rétabli (...) Il faut interner les islamistes les plus dangereux. Et expulser ceux qui ne sont pas Français", a expliqué Laurent Wauquiez.
Laurent Wauquiez: "Je demande que l'état d'urgence soit rétabli (...) Il faut interner les islamistes les plus dangereux. Et expulser ceux qui ne sont pas Français" pic.twitter.com/LthvGlZnX5
— BFMTV (@BFMTV) 26 mars 2018
Même son de cloche du côté de Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout La France a donc réclamé ce lundi, après l'attaque djihadiste dans l'Aude, le rétablissement de l'état d'urgence, l'expulsion des fichés S étrangers, l'interdiction des Frères musulmans et du salafisme, le refus du retour des djihadistes en France, ainsi que "trouver un système pour les fichés S (français, ndlr) à géométrie variable, bracelet électronique ou internement administratif".
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En vigueur depuis le soir du 13 novembre 2015, le régime de l’état d’urgence a pris fin en novembre dernier pour être remplacé par une loi antiterroriste. Néanmoins, Gérard Collomb avait évoqué un possible retour dans la foulée en cas d'attentat de grande ampleur. "S'il y avait un meurtre de masse -ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan- c'est possible qu'on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si elle devenait (la situation) extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence", avait-t-il dit.
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