Au moins 40% des Français tentés par un pouvoir autoritaire
©WikimediaCommonsPrès de 70% des Français voudraient confier leur pays à des experts non-élus chargés de réaliser les réformes, selon un sondage Ifop réalisé pour le site Atlantico.
L'enquête a de quoi interpeller. Car elle montre également qu'un gouvernement autoritaire serait même accepté par 40% des sondés. L'Ifop précise tout de même le préambule de sa question: "certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel n’aura le courage de mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement".
Le clivage gauche-droite est très marqué sur cette question. Plus on avance vers la droite, plus il y a une proportion favorable. On passe ainsi de 23% d'adhésion au Front de gauche à 47% chez Les Républicains et 60% au Front national. "Ces chiffres ne disent pas en creux qu'il y a une appétence pour le fascisme, mais plutôt qu'il y a une insatisfaction très profonde vis-à-vis du fonctionnement de notre système politique et des résultats qui sont obtenus", souligne Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’Ifop.
Le recours à un gouvernement de technocrates non-élu est prôné par 80% des sympathisants du parti Les Républicains. A gauche, la tendance est un peu moins marquée mais l'idée séduit près de 50% des sympathisants PS, Front de Gauche et EELV. "Ce regard sur l'urgence de mener des réformes impopulaires se voit aussi dans les sondages qui disent que les hommes politiques ne sont pas courageux", explique Jérôme Fourquet. La possibilité d'un gouvernement d'experts permettrait de réaliser des réformes "nécessaires" mais "impopulaires". L'enquête fait un parallèle avec la possible candidature à la présidentielle de 2017 proposée par l'économiste Jacques Attali.
>Ce sondage a été effectué du 28 au 30 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1.013 personnes.
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