Bernard Kouchner tente le come-back

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France-Soir
Publié le 29 janvier 2020 - 10:38
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L'ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner le 30 juin 2018 à Villepinte
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© Zakaria ABDELKAFI / AFP/Archives
Bernard Kouchner en 2018, lors d'une conférence sur l'Iran
© Zakaria ABDELKAFI / AFP/Archives
 Bernard Kouchner se rêve en «Monsieur migrants» du gouvernement. Un come-back pour l'ancien French doctor qui à 80 ans veut occuper ses semaines autrement que par de simples jogging au Jardin du Luxebourg (quand même!)
 
Cinquante ans après la fin de la guerre du Biafra, au cours de laquelle des médecins français ont de fait instauré le droit d’ingérence et qui sera à l’origine de la création de Médecins sans frontières en 1971, que devient Bernard Kouchner? 
 
 
Kouchner l’humanitaire
 
Aux dernières nouvelles, l’ancienne figure emblématique de l’aide aux réfugiés en général et de MSF en particulier, attend. Quoi ? Une (éventuelle) réponse du président de la République auquel il a lancé une perche samedi 11 janvier dans les colonnes du Point, estimant que la France devrait se doter d’un «Monsieur migrants» et qu’il aurait aimé que ce soit lui. 
 
Le French Doctor se déclare ainsi prêt à continuer la lutte en faveur des réfugiés, cette lutte qui amena le gastro-entérologue sur des terrains de guerre durant deux décennies, du Vietnam au Kurdistan, de la Bosnie au Rwanda, du Darfour au Salvador. 
 
C’était dans les années 1970-80, lorsque Bernard Kouchner parcourait aussi la planète pour faire reconnaître le droit d’ingérence, et juste avant cette élection de François Mitterrand qui lui ouvrit les portes d’une carrière politique.
 
Kouchner le politique
 
Bernard Kouchner fait alors partie du cercle restreint des personnalités préférées des Français. C’est presque naturellement que l’ancien militant de l’Union des étudiants communistes est nommé secrétaire d’État à l’action humanitaire dans le premier gouvernement Rocard. En 1992, il devient ministre de la Santé, poste qu’il quitte (momentanément) sept ans plus tard pour devenir le Haut représentant de l’ONU au Kosovo. 
 
A son retour, Bernard Kouchner revient au ministère de la Santé et doit notamment faire face à la  crise de la vache folle. L’homme voit plus haut et souhaite imposer sa candidature à l’élection présidentielle de 2007 avant de se résigner et de se ranger derrière Ségolène Royal.
 
Cette appartenance au Parti socialiste n’empêche pas le médecin, qui a toujours prôné l’ouverture, d’accepter le poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement Fillon en 2007. Une "trahison" qui l'isolera de beaucoup de ses amis personnels et surtout politiques. D'ailleurs, à la tête de son ministère, il est souvent accusé de faire de la figuration avant de créer un secrétariat d’État aux droits de l’Homme et de déclarer… qu’il s’agissait d’une erreur, estimant qu’il y a «contradiction entre les droits de l’Homme et la politique étrangère d’un Etat».
 
Sa carrière politique est pour ainsi dire terminée, même si Bernard Kouchner occupe succintement le poste de secrétaire d’État à la francophonie en 2010, puis soutient Emmanuel Macron lors de la présidentiel 2017.
 
Père de quatre enfants 
 
Bernard Kouchner est père de quatre enfants, trois nés de son union avec la professeure de droit Evelyne Pisier, qui entretint en parallèle une liaison avec Fidel Castro, et un fils fruit de sa relation avec la journaliste Christine Ockrent. Sorti de la vie publique, il a fait partie de l’Agence de modernisation de l’Ukraine avant de devenir administrateur d’une banque d’affaires espagnole. 
 
Son actuelle tentative de retour pourrait quoiqu'il en soit être compromise par l’affaire Matzneff. Bernard Kouchner fait en effet partie des intellectuels français qui avaient signé aux côtés de l’écrivain et en 1977 une tribune défendant trois hommes jugés aux assises pour «attentat à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de quinze ans». 
 

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