Bezons: polémique autour d'une plaque commémorant la Nakba


Cette plaque n'avait qu'une valeur symbolique mais elle a provoqué des réactions particulièrement virulentes allant jusqu'à des menaces de mort. Dominique Lesparre, le maire PCF de Bezons dans le Val-d'Oise a inauguré lundi 11 une "Allée de la Nakba – En mémoire de l’expulsion des 800.000 palestiniens et de la destruction de 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion pour la création de l’Etat d’Israël". Cette inscription, en français, figurait également sur une deuxième plaque rédigée en arabe.
La Nakba ("catastrophe" ou "désastre" en arabe) fait référence à l'exode de la population arabe palestinienne qui s'est produit au cours de la guerre israélo-arabe de 1948. Il correspond au déplacement forcé d'au moins 700.000 Palestiniens, fuyants ou expulsés des territoires sous contrôle israélien pour se réfugier dans des zones contrôlées par les armées arabes ou dans des pays limitrophes. Les biens des expulsés avaient été saisis.
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L'apposition de cette plaque à la demande d'une association locale de soutien à la cause palestinienne, lors d'une cérémonie qui a réuni une cinquantaine de personnes. "Nous sommes rassemblés pour deux choses: condamner les massacres particulièrement effroyables perpétrés par l’armée israélienne à la frontière de la bande de Gaza et pour marquer notre solidarité envers nos amis Palestiniens en dénommant symboliquement cette allée", a expliqué l'édile lors de la cérémonie rapporte Le Parisien.
Une plaque qui n'était pas du goût de tout le monde. "L'apposition de ces plaques et le commentaire qu'elles comportent constituent une prise de position rompant avec le principe de neutralité républicaine dans le domaine international", qui est un "domaine réservé de l'Etat", a fait savoir le préfet du Val-d'Oise, Jean-Yves Latournerie. Et d'ajouter: "Cette action est, de plus, étrangère à tout intérêt communal" et "provoque des controverses et des polémiques locales susceptibles d'évoluer rapidement vers des troubles graves à l'ordre public".
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Les instances représentatives de la communauté juive de France et d’Israël n’ont pas tardé à condamner cette action. Francis Kalifat, le président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), a qualifié la déclaration et la plaque de rue de "fausses déclarations, scandaleusement irresponsables et dangereuses". Selon lui, cela encouragerait "les violences antisémites". L’ambassadrice d’Israël en France, Aliza Bin-Noun est allée dans le même sens en condamnant une "incitation à la haine". Elle condamne le soutien de la ville et du maire de Bezons à ce qu’elle appelle "le terrorisme palestinien".
"La première mairie Hamas en France", avait ironisé de son côté sur Twitter un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, en référence au mouvement islamiste terroriste qui contrôle la Bande de Gaza.
Mardi 12, des individus en scooter ont tagué la plaque avant de prendre la fuite. La mairie a décidé de retrier cette plaque, qui devait de toute façon être temporaire, dans la foulée. D'autant que le maire et ses services ont reçu de nombreuses insultes par téléphone et sur les réseaux sociaux. Des menaces ont également été proférées à l'encontre de Dominique Lesparre. L'élu envisage de déposer plainte.
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