Cahuzac : un compte en Suisse pour financer les rocardiens, admet-il à la barre

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 septembre 2016 - 20:05
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Jérôme Cahuzac.
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©Benoît Tessier/Reuters
Jérôme Cahuzac a ouvert ce premier compte en Suisse en 1992.
©Benoît Tessier/Reuters
Au premier jour de son procès pour fraude fiscal, Jérôme Cahuzac a déclaré que son premier compte ouvert en Suisse, en 1992, avait pour but de fiancer une éventuelle campagne présidentielle de Michel Rocard en 1995, qui n'aura jamais lieu.

L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a déclaré lundi que son premier compte ouvert en Suisse en 1992 était destiné "au financement d'activités politiques" au profit de l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.

"J'ai demandé à Philippe Péninque d'ouvrir un compte en Suisse en 1992 (...). Ce compte, c'est du financement d'activités politiques pour un homme dont j'espérais qu'il aurait un destin politique national", a révélé, au premier jour de son procès pour fraude fiscale, l'ancien élu socialiste, précisant qu'il s'agissait d'un financement pour Michel Rocard.

"Je suis certain que Michel Rocard ignorait tout" de ce financement occulte, a-t-il ajouté, refusant de donner le nom de ses interlocuteurs au sein de l'équipe de l'ancien Premier ministre. Michel Rocard est décédé le 2 juillet dernier à l'âge de 85 ans.

En mai 1991, Jérôme Cahuzac venait de quitter le cabinet du ministre de la Santé Claude Evin. Il débute alors ses activités de chirurgien esthétique tout en menant des activités de conseil et en s'engageant politiquement "auprès de l'équipe Rocard".

Cet argent devait "servir à financer la campagne de 1995, on espérait que Rocard se présenterait" à la présidentielle.

A l'époque, le financement des partis politiques avait commencé à être régulé en France. "Il m'est dit que la seule façon d'aider ne peut être que de façon occulte et parallèle. Il m'est dit: pourquoi pas, mais pas en France. J'avais compris. Je vais voir certains responsables de laboratoires" pour solliciter des financements, "certains refusent, certains acceptent", a raconté l'ancien ministre.

Jérôme Cahuzac a précisé que "deux versements des laboratoires Pfizer" avaient été effectués en 1993 sur ce compte ouvert en Suisse par l'avocat Philippe Péninque, proche de l'extrême droite et rencontré via la famille de son épouse Patricia. "L'argent ne pouvait pas venir des comptes officiels du laboratoire", a-t-il ajouté. 

 

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