"C'est quoi Le Bon Coin ?" : Sarkozy perd sa crédibilité numérique en une question
Il vantait encore les "nouveaux services" qu'offrent le "digital" en début d'année (Les Echos, 03/02) et s'est ouvert un compte sur la plateforme musicale SoundCloud il y a quelques jours à peine. Se voulant ainsi à la page en termes de numérique, Nicolas Sarkozy a pourtant ruiné cette belle mise à jour de son logiciel avec une simple question. "C'est quoi Le Bon Coin?", a ainsi ingénument demandé l'ancien président à un patron lui disant qu'il recrutait de plus en plus sur le site de petites annonces lors d'une rencontre avec des entrepreneurs de la région lyonnaise, jeudi 12. Ce qui a donné une scène surréaliste en 2016, rapportée par Dominique Tenza, reporter à RTL y ayant assisté: un chef d'entreprise locale expliquant doctement à l'ancien chef de l'Etat, très probable candidat à un nouveau mandat, ce qu'est le deuxième site le plus visité en France avec près de 250 millions de connections par mois, selon l'ACPM.
Nicolas Sarkozy est décidément peu à l'aise avec le sujet du numérique, ce qui lui a valu d'être une nouvelle fois cible des moqueries des internautes, après son lapsus de 2012 (il avait parlé de "buzz informatique" au lieu de "bug informatique"). Les réseaux sociaux se sont ainsi déchaînés. Jusqu'au site de petites annonces lui-même, probablement ravi de cette publicité gratuite, qui s'est empressé de surfer sur le buzz.
Mais au-delà de ces réactions somme toutes anecdotiques, ou opportunistes, d'aucuns ont souligné les lacunes de Nicolas Sarkozy que révèle cet anecdote. Outre de son statut de mastodonte dans le paysage numérique français, Le Bon Coin, déclinaison hexagonale d'une formule norvégienne, fait ainsi partit du paysage quotidien des Français et a conquis jusqu'au secteur de l'emploi, compulsant près de 250.000 annoncés sur le sujet. Entre 50.000 et 100.000 offres y seraient même pourvus chaque mois, selon la direction du portail.
Beau joueur, le (pas encore officiellement) candidat à la prochaine présidentielle à répondu à la polémique en personne sur son compte Twitter, invitant Le Bon Coin à "parl(er) d'emploi ensemble". Ce à quoi l'enseigne a répondu en l'invitant dans ses locaux, situés à deux pas des bureaux parisien de l'ancien président.
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