"Chasse aux DRH" au bois de Boulogne : le syndicat Solidaires, débordé par des casseurs, nie avoir appelé à la violence
Au moins 41 personnes ont été arrêtées en fin de matinée au bois de Boulogne. Plusieurs voitures ont été brûlées par un groupe d'environ 80 personnes cherchant la confrontation en marge d'un congrès réunissant les DRH de grandes entreprises au Pré Catelan, un restaurant cossu du grand parc de l'ouest parisien. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, devait d'ailleurs intervenir avant d'annuler sa participation, officiellement pour des raisons d'agenda.
Contrairement à ce que révélait LCI, repris par plusieurs médias dont France-Soir, le cadre de base de la manifestation n'était pas organisé par une mouvance d'extrême gauche, qu'elle soit "antifa" ou anarchiste, mais bien par le syndicat Solidaires. La manifestation sur l'allée, à bonne distance du Pré Catelan protégé par un imposant cordon policier, était d'ailleurs autorisée par la Préfecture de police comme le confirme le syndicat à France-Soir.
Murielle Guilbert, l'une des secrétaires nationales de Solidaires, nous assure ainsi que les assaillants ne faisaient pas partie de la manifestation syndicale. "Nous étions présents de 8h à 12h30. Effectivement, nous avons entendu à un moment des sirènes de pompiers mais nous n'avons pas assisté aux débordements".
Problème: il semble malgré tout que quelque chose ait échappé au syndicat. En effet, le mouvement répondait à un appel lancé sur Internet, via un site dédié, pour l'organisation d'une "chasse aux DRH".
Capture d'écran du site "chasseauxdrh.com". Montage mettant en scène, au centre en rouge, la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
Murielle Guilbert explique que "ce site n'est pas une initiative de Solidaires en soi", tout en reconnaissant "que ce sont des personnes de Solidaires qui l'ont conçu, et nous assumons avoir relayé la démarche".
Capture d'écran du site "chasseauxdrh.com"
La porte-parole, qui ne souhaite pas condamner au nom du syndicat les sept voitures brûlées, nie également toute volonté de violence: "Nous voulions seulement adopter une démarche originale face à l'action syndicale classique. Et nous n'étions pas là pour vérifier qui venait à la manifestation. Et vous noterez que rien dans le graphisme du site n'appelait à la violence". Quant au mot "chasse", il s'agirait "seulement d'un mot à résonnance champêtre pour rappeler le bois de Boulogne".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.