Crise du lait : Stéphane Le Foll n'a "pas le portable" du PDG de Lactalis
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a affirmé ce lundi 29 ne pas avoir le numéro de téléphone portable d'Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, ni avoir jamais rencontré le patron très discret de l'entreprise au centre de la crise laitière. "On ne le voit jamais. Je ne l'ai jamais vu, je n'ai pas son portable", a déclaré le ministre sur France Info, alors que l'administrateur des Jeunes Agriculteurs Yohann Barbe a souhaité que Stéphane Le Foll "s'implique un peu plus" dans la crise actuelle et a estimé qu'il devait "appeler Lactalis tous les jours".
"M. Besnier est un PDG d'une entreprise dont je n'ai pas le numéro de téléphone direct. Il y en a beaucoup d'autres avec lesquels j'ai des relations, même M. Bigard (le PDG du premier groupe de transformation de viande français Bigard, lui aussi avare d'apparitions publiques, NDLR), que j'ai rencontré, mais M. Besnier jamais ni m'a demandé un rendez-vous, ni m'a demandé un contact, ni a souhaité me rencontrer", a poursuivi Stéphane Le Foll. "N'empêche que nous avons bien sûr des contacts avec cette entreprise et nous avons poussé à ce qu'elle reprenne les négociations", a ajouté le ministre.
Après l'échec de deux sessions de négociations sur le prix du lait entre Lactalis et les principaux syndicats agricoles, qui reprochent au numéro un mondial des produits laitiers de payer un prix trop bas, Stéphane Le Foll a par ailleurs rappelé que dans ce dossier, qui concerne "des relations commerciales directes", il n'avait "pas directement de moyen de pression sur Lactalis". "Je suis encore disponible pour faciliter et pousser au dialogue, mais je n'ai pas de moyen de pression direct", a-t-il répété, tout en jugeant "pas acceptable" que Lactalis soit l'entreprise "qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France". Le ministre de l'Agriculture présentera mardi 30 aux professionnels du secteur laitier le plan de régulation de la production française demandé par la Commission européenne en juillet, en contrepartie de nouvelles aides financières.
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