Culte musulman : la question du financement agite la classe politique
Manuel Valls, qui s'était dit vendredi 29 dans le journal Le Monde "favorable" à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées, avait appelé dimanche 31 dans le JDD à "reconstruire une capacité de financement française".
"Toucher à la loi de 1905 (séparation des Eglises et de l'Etat, ndlr) ouvrirait un débat très périlleux mais nous devons passer en revue toutes les solutions, sans nous interdire une forme de financement public (...)", déclare-t-il ce mardi 2 dans Libération, une semaine après l'assassinat du père Hamel dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray.
De source proche du Premier ministre, on précise qu'il s'agit d'"examiner les possibilités" de financement dans le seul cadre de la loi de 1905, qui interdit à l'Etat et aux collectivités locales de subventionner des activités cultuelles.
"Manuel Valls a capitulé. Lorsqu'il appelle aujourd'hui à des financements publics, c'est extrêmement grave!", s'est indigné Hervé Mariton (Les Républicains), candidat à la primaire de la droite, sur Europe 1. "Nous avons hélas vécu des années de compromission où (...) des municipalités de gauche et de droite finançaient en réalité des lieux de culte. C'est au fond une sorte de reconnaissance d'une situation communautariste et l'abandon d'une exigence très forte d'intégration à la française", a-t-il ajouté.
Le député juppéiste Benoist Apparu (LR) a quant à lui jugé sur LCI que le financement des mosquées sur des deniers publics était "une mauvaise idée".
A gauche, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, candidat de "la France insoumise" à la présidentielle, est lui aussi monté au créneau, sur RMC, contre la piste d'un financement public. "Ce sont les fidèles qui doivent financer le culte, quel que soit le culte", a-t-il estimé.
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