Effet Mondial pour Macron ? L'exécutif tout en retenue

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Par AFP - Paris
Publié le 11 juillet 2018 - 18:38
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Le président français Emmanuel Macron (c), le président de la Fifa, Gianni Infantino (g) et le président de la FFF, Noël Le Graët, lors de la demi-finale de la France face à la Belgique, à Saint-Péter
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© Giuseppe CACACE / AFP
Emmanuel Macron (c) aux côtés de Noël Le Graët (d), président de la FFF, et Gianni Infantino, président de la FIFA, lors de la demi-finale du Mondial France/Belgique le 10 juillet
© Giuseppe CACACE / AFP

Emmanuel Macron, en recul dans les sondages, peut-il profiter d'un effet Mondial ? La prudence semble de mise au sein de l'exécutif après la qualification des Bleus en finale de la Coupe du monde de football, vingt ans après l'éphémère embellie de 1998 pour Jacques Chirac.

Mot d'ordre: sobriété. "On est en finale. Rendez-vous dimanche pour la rapporter", a seulement tweeté Emmanuel Macron après la victoire face à la Belgique. Pas de réaction télévisée, aucune photo ou vidéo sur les réseaux sociaux de la présidence, une seule photo de son passage dans le vestiaire tricolore diffusée, puis retirée, par la Fédération française de football.

Le chef de l'Etat, que l'on avait vu l'été dernier, maillot de l'OM sur le dos, s'entraîner avec les joueurs de Marseille, a manifestement opté pour la retenue. Il n'en a pas moins exulté au coup de sifflet final dans le stade de Saint-Pétersbourg où il a suivi le match aux côtés du roi et de la reine des Belges.

Il sera présent pour la finale dimanche à Moscou, au lendemain de la fête nationale, accompagné de son épouse, a indiqué l'Elysée mercredi. En marge du match, il aura un entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine.

La même retenue animait les membres du gouvernement après le Conseil des ministres, aucun d'entre eux ne se risquant à un commentaire à l'exception de Muriel Pénicaud qui s'est contentée d'un: "Top!"

"Comme l'a rappelé avec beaucoup de sagesse le président (...) nous n'y sommes pour rien, mais réjouissons-nous", a résumé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux qui s'est employé à freiner les enthousiasmes: "Les politiques qui font des calculs sur le dos des sportifs, je leur prédis un avenir peu radieux".

L'exécutif s'est déjà offert une polémique avec les déclarations de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait lié au parcours des Bleus la présentation du plan pauvreté, bel et bien reportée.

En cas de triomphe français, "nous n'oublierons pas les 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, les 3 millions d'enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté, les 4 millions de personnes mal logées, les plus de 3 millions de chômeurs, le plus de 1 million de chômeurs de longue durée, le 1,3 million de décrocheurs scolaires, tout l'héritage des 25 ou 30 dernières années", a assuré M. Griveaux.

- 1998, "la seule exception" -

En net recul dans plusieurs sondages, M. Macron peut-il escompter une embellie en cas de sacre mondial ? "1998 constitue la seule exception", recadre le directeur général adjoint de l'Ifop Frédéric Dabi.

Certes, la popularité de Jacques Chirac avait spectaculairement rebondi mais ce dernier "avait des circonstances facilitantes: une situation de cohabitation avec Lionel Jospin --qui avait également progressé, mais pas aussi fortement--, un président exonéré de toute critique sur les questions économiques et sociales. Il lui restait alors le régalien, et ce rôle de premier supporteur", poursuit M. Dabi.

Pour le reste, le sacre à l'Euro-2000 et la finale perdue du Mondial-2006 n'avaient eu "aucun impact".

Pas plus que l'épisode désastreux du Mondial-2010 en Afrique du Sud n'avait particulièrement affecté la cote de Nicolas Sarkozy.

Comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande avant lui, Emmanuel Macron a "coché les cases traditionnelles" en rendant notamment visite aux Bleus à Clairefontaine avant le Mondial. Petite singularité selon M. Dabi: "Il s'était positionné sur la culture de la gagne" en déclarant aux joueurs qu'"une compétition est réussie quand elle est gagnée".

Mais pour ce président que 75% des sondés jugent "pas proche des gens" selon un récent sondage Odoxa, une victoire des Bleus "peut quand même lui apporter de la proximité. Le foot, c'est quand même le sport avec lequel les différences sociologiques s'estompent".

"Bien sûr que ça va profiter à Macron, et il aurait bien tort de ne pas en profiter". "Les Français vont partir en vacances heureux. Mais à la rentrée ils vont être confrontés à nouveau à la réalité. Comme le carrosse qui redevient citrouille", juge une sénatrice.

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