Elections municipales  : quels enjeux pour le Rassemblement national  ?

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FranceSoir
Publié le 18 juin 2020 - 18:28
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Marine le Pen et Louis Aliot à l'Assemblée nationale à Paris le 14 mars 2018
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Louis Aliot tente de conquérir Perpignan
© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Le parti de Marine Le Pen espérait renforcer son implantation locale par la conquête de plusieurs villes. Après un premier tour décevant, que peut attendre le Rassemblement national du second tour ? 
 
Les résultats du 15 mars n’ont pas souri au Rassemblement national, si l’on compare avec 2014. Il y a six ans, le Front national avait dépassé le seuil des 10 % des exprimés dans quasiment 86 % des 369 où il avait présenté une liste. Le 15 mars dernier, 52 % des 262 listes RN ont été qualifiées pour le second tour. 
 
Difficile, dans ses conditions, d’atteindre l’objectif que s’était fixé le parti, à savoir renforcer son maillage territorial, par le nombre de conseillers municipaux et par la conquête de 50 villes jugées « prenables ».  
 
Des fiefs consolidés
 
Il n’en demeure pas moins que le parti d’extrême droite a vu huit de ses onze maires sortants réélus dès le premier tour, parfois avec des scores particulièrement hauts : 74,21 % pour Steve Briois à Hénin-Beaumont, 63,14 % pour Fabien Engelmann à Hayange, 68,74 % pour Robert Ménard, non étiqueté mais soutenu par le RN à Béziers
 
Les victoires sont moins éclatantes pour David Rachline (Fréjus), Julien Sanchez (Beaucaire), Franck Briffaut (Villers-Cotterêts) ou Joris Hébrard (Le Pontet), mais ces maires se sont déjà réinstallés dans leur fauteuil.
 
Les maires du Luc et de Mantes-la-Ville sont contraints à un second tour, avec une situation délicate pour le second, Cyril Nauth, qui affronte un front républicain. A Cogolin, dans le Var, la situation est particulière puisque le maire Marc-Etienne Lansade a quitté le parti en 2017. Arrivé en tête du premier tour avec 47,50 % des voix, il fera face, le 28 juin, à une liste d’union des oppositions.
 
Reste le cas de Stéphane Ravier, élu maire du 7e secteur de Marseille en 2014. La triangulaire lui avait alors été favorable mais c’est un duel face au candidat LR qui l’attend le 28 juin. Au niveau de la ville, sa liste est arrivée troisième du premier tour, avec 19,5 % des voix, largement en dessous du score du RN aux Européennes (26,31%).
 
La bataille de Perpignan
 
Un front républicain (avec certes quelques fissures), c’est également ce qui se dresse devant Louis Aliot à Perpignan. Avec la préfecture des Pyrénées-Orientales, le Rassemblement national compte bien arracher une ville de plus de 100 000 habitants à son maire sortant. Et ce même si le député n’en porte pas officiellement l’étiquette.
 
Louis Aliot, donc, est arrivé largement en tête du premier tour avec 35,6 % des voix tandis que le Républicain Jean-Marc Pujol était placé loin derrière à 18,4 %. Mais le désistement des candidats LREM et EELV devrait jouer en sa faveur, comme le confirme l’historien Nicolas Lebourg au Monde : 
 
« Dans une triangulaire, Louis Aliot partait très largement favori. Mais dans un duel avec un maire sortant aussi affaibli le pronostic est compliqué »
 
Et ce d’autant que des membres de la liste LREM, dont le numéro 3, appellent aujourd’hui à voter pour Louis Aliot. 
 
Des seconds tours compliqués
 
Outre Perpignan, le Rassemblement national nourrit quelques raisons d’espérer à Moissac, troisième ville du Tarn-et-Garonne. Son candidat, Romain Lopez, a raté l’élection au premier tour de 123 voix. Mais pour ce second tour, il n’aura qu’une seule adversaire, la divers gauche Estelle Hemmami. 
 
D’autres candidats d’extrême droite (avec ou sans l’étiquette RN) sont présents au second tour, dans des quadrangulaires ou des triangulaires, et sans réelles chances de remporter leur ville, à l’image d’Avignon, Carpentras ou Carcassonne.
 
La lueur d’espoir du Rassemblement national se situe éventuellement du côté de Cavaillon. Si le maire sortant LR Gérard Daudet est arrivé en tête du premier tour avec plus de 17 points devant la candidate bleu marine, Bénédicte Auzanot (39,01 % contre 22,87%), celle-ci a fusionné sa liste avec celle du troisième le divers droite Jean-Pierre Peyard (14,99%). A l’inverse, le candidat LREM, s’est retiré.
 
A l'autre bout de la France, à Marles-les-Mines (Pas-de-Calais), la fusion avec une liste divers droite donne également sa chance au candidat RN face à son adversaire communiste. 
 
 

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