En congrès à Marseille, la CGT "compte bien" rester le premier syndicat français

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 avril 2016 - 18:31
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CGT congrès Marseille avril 2016
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Ce Congrès est aussi le lieu pour les cégétistes de réfléchir jusqu'à vendredi à la feuille de route de la confédération.
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Après une année difficile marquée par le scandale Thierry Lepaon, la GGT, en congrès à Marseille pour réfléchir à son avenir, "compte bien rester" le premier syndicat français, a déclaré son secrétaire général Thierry Martinez ce mardi.

La CGT "compte bien rester" le premier syndicat français et le Congrès ouvert lundi 18 à Marseille est l'occasion de réfléchir à son avenir, après avoir été bousculée par l'affaire Lepaon et face à la montée en puissance de la CFDT."La CGT est bien présente dans le paysage français. C'est la première organisation syndicale de notre pays et elle compte bien le rester", a déclaré Philippe Martinez, lors de son discours d'ouverture devant un millier de délégués.

Ce Congrès, un rituel qui a lieu tous les trois ans, est pour M. Martinez, nommé en catastrophe début 2015 lors de l'affaire Lepaon, un véritable examen de passage. D'une part, il s'exprimait lundi pour la première fois en Congrès en tant que secrétaire général. En fin de semaine, il doit y être adoubé officiellement, de même que sa garde rapprochée (Bureau confédéral composé de 10 personnes dont lui). La CGT "est incontournable dans sa capacité à s'opposer, à rassembler et à mobiliser. Certains ont voulu nous enterrer en fin d'année 2014 suite aux problèmes que nous avons traversés", a-t-il dit, faisant référence au scandale Thierry Lepaon, l'ex-numéro un de la CGT, obligé de démissionner début 2015 après avoir été épinglé sur son train de vie. "Si cette période a été difficile, nous avons tous ensemble réussi à la surmonter, pour mieux préparer notre avenir", a ajouté M. Martinez. M. Lepaon n'a plus aucune responsabilité à la CGT mais est toujours payé par cette dernière tant qu'il n'a pas trouvé d'emploi. Présent au Congrès lors du discours de M. Martinez, il a été sifflé et hué par les délégués.

Philippe Martinez s'est montré très virulent vis-à-vis de la politique de "Hollande et Valls": "Fini le temps des promesses du candidat Hollande, qui voulait s'attaquer au monde de la finance, aux inégalités, qui voulait que son quinquennat soit celui de la lutte contre le chômage et placé sous le signe de la jeunesse".

Ce Congrès est aussi le lieu pour les cégétistes de réfléchir jusqu'à vendredi à la feuille de route de la confédération, qui a 121 ans cette année : son organisation et son évolution, son rapport avec les autres syndicats, sa place dans le syndicalisme européen et mondial, la question de la parité... Très présente auprès des CDI, dans les entreprises de plus de 500 personnes, la confédération reconnaît ne pas l'être assez auprès des précaires, des jeunes, des intérimaires. Faute d'effort, la CGT, qui a obtenu 26,77% des voix lors des élections professionnelles nationales en 2013, risque de passer derrière la CFDT (26% en 2013). Si le secrétaire général dit ne pas être "obnubilé par cette histoire de représentativité", il n'empêche que la CGT a déjà perdu depuis 2014 des points dans ses bastions historiques, dont la fonction publique, à la SNCF ou chez Orange.

Près de 3.000 amendements au document d'orientation ont été déposés par les délégués. Une grande partie porte sur les relations CGT-CFDT: "il y a beaucoup d'interrogations en interne sur le fait qu'on discute avec la CFDT", dit M. Martinez, évoquant "beaucoup de rancoeur". "Le soutien de la CFDT à la réforme des retraites en 2003 a marqué. Et puis là, sa position sur la réforme du travail, ça marque aussi". Les délégations de la CFDT et de l'Unsa, mais aussi du PS, invitées au Congrès, ont été sifflées et huées, critiquées pour leur soutien à cette réforme qui aboutirait, selon la CGT à un "retour au 19e siècle" pour les salariés. A l'inverse, celles de la FSU et UNL (lycéens), qui réclament le retrait de la loi, mais aussi du Parti de gauche (Jean-Luc Mélenchon) et de Lutte ouvrière ont été très applaudies.

 

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