Fin de la grève des éboueurs à Marseille, 2.000 tonnes de déchets à ramasser

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Par Sandra LAFFONT - Marseille (AFP)
Publié le 02 février 2022 - 21:18
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Des agents de la mairie de Marseille ramassent les poubelles qui débordent, le 1er février 2022
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© Christophe SIMON / AFP
Des agents de la mairie de Marseille ramassent les poubelles qui débordent, le 1er février 2022
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Fini d'enjamber les poubelles ? La métropole Aix-Provence-Marseille et le puissant syndicat FO ont annoncé mercredi la fin de la grève des éboueurs, la troisième en quatre mois, avec un retour à la normale qui devrait prendre au moins une semaine.

Le préavis de grève sera officiellement levé à partir de jeudi soir, après un accord qui prévoit notamment une augmentation de 40 euros bruts pour les "boueux" marseillais, ont annoncé les deux parties.

"Avec 2.000 tonnes de déchets qui restent, l'estimation prudente est de dire que dans huit jours tout sera ramassé", a expliqué à l'AFP Yves Moraine, l'élu LR en charge des négociations sur ce dossier pour la métropole.

Pour les Marseillais, l'impatience était palpable de retrouver des rues propres et praticables, après 15 jours d'un ramassage des poubelles erratique. Depuis mardi matin, le maire de Marseille, dont ce n'est pourtant pas la compétence, avait d'ailleurs fait "intervenir en urgence" des camions-bennes du privé pour tenter de ramasser les tas d'immondices menaçant de terminer à la mer avec le fort mistral.

"La crise des poubelles ne pouvait plus durer, les Marseillais étaient excédés par cette situation, et à juste titre", a réagi mercredi soir Benoît Payan, élu en juin 2020 à la tête de la deuxième ville de France avec une coalition de gauche. Ce dispositif d'urgence de ramassage complémentaire se poursuivra jusqu'au retour à la normale, a-t-il précisé dans un communiqué.

Depuis la première grève, débutée en septembre, métropole et syndicats négociaient l'application des 35 heures pour les éboueurs, comme le prévoit la loi pour tous les fonctionnaires. En décembre ils avaient déjà obtenu une baisse de 15% de leur temps de travail par rapport aux 1.607 heures annuelles normalement requises, pour compenser la pénibilité de leur métier.

Mais Force Ouvrière était reparti seul en grève le 18 janvier, estimant que l'accord conclu en décembre avec l'ensemble des organisations syndicales n'était pas respecté.

- 35 heures, augmentation et "clause Covid" -

FO, majoritaire chez les agents territoriaux à la ville, exigeait notamment une augmentation de 80 euros pour les éboueurs marseillais, qui seraient moins bien payés que leurs homologues d'autres communes de la métropole, qui en compte 92.

"On est tombé à un accord qui satisfait les deux parties", a détaillé auprès de l'AFP le secrétaire général adjoint FO à la métropole, Patrice Ayache. Celui-ci comprend notamment une augmentation de 40 euros bruts pour les éboueurs marseillais, ainsi que l'ouverture début mars d'un "chantier de revalorisation de l'ensemble du régime indemnitaire" des agents chargés du ramassage des poubelles.

Il prévoit également le maintien d'une "clause Covid" tant que le contexte sanitaire le nécessitera, c'est-à-dire la possibilité pour les agents de se doucher et se changer chez eux plutôt que sur leur lieu de travail, a ajouté Yves Moraine.

"Une grève ce n'est jamais agréable, vivre au milieu des déchets non plus, mais on a expérimenté pour la première fois dans cette ville un dialogue social moderne", a ajouté l'élu, se félicitant, durant toute cette période, d'avoir négocié avec l'ensemble des syndicats, la CGT et l'Unsa notamment, et pas seulement FO.

Cette nouvelle crise des ordures était d'autant plus menaçante que la ville est soumise depuis lundi à un très violent mistral qui risquait à la fois d'emporter une grande partie des déchets vers la mer, mais aussi d'attiser les feux de poubelles déclenchés ici et là par des Marseillais excédés.

Depuis ce week-end, "nous avons une petite quinzaine de feux de poubelles par jour", détaillait mardi à l'AFP le contre-amiral Augier, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille. Et le risque, "avec ce fort vent, c'est d'aller vers un drame", complétait-il, craignant que les flammes gagnent des immeubles adjacents.

Début octobre, à l'issue de la première grève de ce mouvement, des centaines de tonnes de déchets encore dans les rues avait été poussés vers la mer par les pluies torrentielles qui s'étaient abattues sur Marseille.

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