FN : Marine Le Pen va annoncer la création d'un groupe au Parlement européen ce mardi
C'est peut être un détail pour vous, mais pour elle ça veut dire beaucoup. Marine Le Pen a annoncé dans la soirée de lundi 15 la création, ce mardi, d'un nouveau groupe politique au Parlement européen siégeant à Strasbourg. Malgré sa victoire aux élections européennes de mai 2014, le Front national avait jusqu'ici échoué à réunir les 25 députés devant être, c'était là que le bât blessait, de 7 nationalités différentes.
Depuis les élections communautaires de l'an passé, la présidente du FN était à la tête d'une "coordination" rassemblant 37 députés européens, mais issus de 5 pays seulement, et ne cachait pas son ambition de parvenir à fonder son groupe. Ce serait désormais chose faite, sans que l'on sache encore officiellement les nationalités des nouveaux partenaires devant la rejoindre au sein du groupe "Europe des Nations et des Libertés" avec ses alliés du Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, du Parti de la liberté autrichien (FPÖ), de la Ligue du Nord italienne et enfin du Vlaams Belang flamand (Belgique), tous d'extrême droite.
Si le suspens est maintenu jusqu'à l'annonce officielle sous prétexte de négociations de dernière minute, des sources internes au parti frontiste évoquent le ralliement d'eurodéputés polonais du parti d'extrême droite KNP. D'autres pistes mènent aussi aux lituaniens d'Ordre et justice ou encore aux Démocrates suédois. Le Monde évoque également une élue britannique exclue du Ukip, parti également europhobe mais refusant de s'allier au FN car ses dirigeants le jugent trop radical.
La création d'un groupe politique au Parlement européen est un gros coup pour Marine Le Pen qui devrait ainsi revendiquer la fin du cordon sanitaire contre son parti, qui ferait un nouveau pas vers la normalisation.
Et, surtout, bénéficier de nouvelles subventions: entre 20 et 30 millions d'euros sur cinq ans en plus des avantages déjà acquis aux députés (indemnités, salaires des collaborateurs...). Une manne importante pour le Front national, actuellement mis en cause car certains des assistants parlementaires des eurodéputés frontistes sont accusés d'être affectés à d'autres tâches que le seul Parlement, ce qui est interdit.
Une victoire pour "Marine", qui aurait par ailleurs pris le soin d'en exclure son père avec qui elle est en guerre ouverte et qu'elle pousse vers la sortie. Mais un succès qui n'est pas une première: en 2007, Bruno Gollnisch, un très proche de Jean-Marie Le Pen, prenait la tête du groupe Identité tradition souveraineté, qui n'avait perduré que dix petits mois. Avant lui, le désormais ex-président d'honneur du FN avait également dirigé un groupe, le Groupe des droites européennes de 1984 à 1989, devenu ensuite le Groupe technique des droites européennes (1989-1994).
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