FN : quand Marine Le Pen tente de faire oublier Florian Philippot
"Il n'y a pas de changement de ligne au FN" assure Marine Le Pen dans une interview accordée au Monde et publiée ce vendredi 26. Une phrase qui sonne comme un placebo destiné à tourner la page de l'ère Florian Philippot, assimilé par la ligne désormais dominante du Front national à la défaite de la présidentielle.
"Je ne crois pas que M. Philippot ait pesé sur la ligne du Front national. (...) Son départ n'a eu aucune influence", n'hésite d'ailleurs pas à dire Marine Le Pen à propos de son ancien numéro 2 de fait et principal artisan de la fameuse dédiabolisation du parti.
Voir: Européennes - Marine Le Pen plaide pour "une liste de rassemblement"
Et de rappeler quelles sont les deux "jambes" du FN: "immigration-insécurité-identité, d’un côté, et de l’autre côté, le social, le patriotisme économique, la souveraineté". Une première jambe contre laquelle mettait justement en garde Florian Philippot deux mois à peine avant de claquer la porte, évoquant l'"erreur fatale" que serait un repli sur les sujets "dits fondamentaux, à savoir l'immigration, l'insécurité et l'islamisme".
De même, Marine Le Pen balaye la question de l'euro qui "n'est plus un élément prioritaire". Chère à Florian Philippot, la sortie de la monnaie unique a été analysée par le FN comme un sujet "anxiogène" pour les électeurs. Elément de langage qui signifie que beaucoup de Français ont jugé le projet irréalisable et symbole d'un amateurisme du FN sur les grandes questions économiques.
A l'approche des élections européennes -auxquelles le FN était arrivé en tête en 2014- il est d'autant plus important de rassembler et de rassurer pour Marine Le Pen que son ex-lieutenant compte -avec certes des moyens très limités- s'en faire un marchepied pour créer une deuxième extrême droite en France.
Lire aussi: Comment Florian Philippot veut créer une extrême droite crédible
Florian Philippot ne se fait pas prier pour critiquer un Front national qui n'arrivera "jamais" au pouvoir et qui sombrerait dans la critique systématiquement à chaque fois que le gouvernement lance une "baballe", quand lui incarnerait l'alternative crédible et moderne.
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