François Fillon dénonce "l'enfumage" de la déchéance de nationalité
La déchéance de nationalité
"Plus le temps passe moins j'ai envie de voter cette réforme. C'est de l'enfumage car il n'y a aucune raison de l'inscrire dans la Constitution pour pouvoir déchoir les terroristes de leur nationalité. C'est le code civile qui traite de la nationalité, une loi suffirait. La Constitution pas un lieu où on met des symboles mais un texte sacré. On n'arrête pas d'y toucher, demain on la modifiera parce que le public le souhaite, parce qu'on fait de la communication. Je suis pour la déchéance de nationalité mais contre la modification de la Constitution car elle n'est pas nécessaire".
"On a un gouvernement qui veut faire peur aux terroristes mais qui leur montre qu'il est incapable de faire voter cette réforme. Les terroristes ont gagné une partie de la bataille. Ils ont terrorisés le pays et l'ont conduit à des débats politiques invraisemblables. En plus il ne se passe rien sur les vrais sujets: la sécurité, la lutte contre l'Etat islamique (Daech, NDLR). Il n'y a toujours pas de coalition, il y a toujours une complaisance à l'égard de la Turquie qui joue un rôle détestable, et on a un Premier ministre qui veut maintenir l'état d'urgence tant que Daech existera. On pourrait presque inscrire dans la Constitution la lutte contre Daech".
La grogne des taxis face aux services numérisés comme Uber et les VTC
"Il faut créer un nouveau cadre qui tienne compte de l'éruption du numérique. Je l'avais proposé avec le statut des auto-entrepreneurs mais évidement il faut aller beaucoup plus loin. Il faut fixer un cadre général des taxis et des VTC, que tout le monde paye des charges équivalentes. Peut-être taxer les VTC. On ne peut pas se contenter d'un médiateur qui est un symbole de l'inaction du gouvernement".
"On ne peut pas laisser la chienlit s'installer. C'est inacceptable dans une démocratie comme la nôtre".
Sa proposition d'éduquer les jeunes à l'esprit d'entreprise dès le collège
"On a toujours essayé de mettre en place des politiques pour les entreprises mais pas pour l'entrepreneur, comme s'il était un mal nécessaire. C'est lui qui crée des emplois. Je propose après les mesures macroéconomiques, des mesures pour l'entrepreneur. Il doit se sentir en sécurité".
"Nous avons tous échoués depuis 30 ans sur chômage. On a presque tout essayé: les emplois aidés, la baisse des charges, les stages pour sortir les gens des statistiques, la baisse du temps de travail, les préretraites. Résultat: on a plus de 10% de chômeurs. Donc on a besoin d'une révolution culturelle pour retrouver le plein emploi".
Dans son livre, Nicolas Sarkozy le décrit comme "complexe et secret", regrette certaines décision mais pas de l'avoir choisi comme Premier ministre
"On peut travailler en harmonie et avoir des tensions. Personne de sérieux n'imagine que pendant cinq ans un président de la République et un Premier ministre n'auront pas de tensions. Chacun a son image de l'autre. +Complexe+ c'est plutôt un compliment".
"Il a raison (de regretter certaines choses, NDLR), moi aussi. Mais cela fait trois ans que je le dis. J'ai fais ma propre autocritique, Nicolas Sarkozy et d'autres avaient dit que c'était inconvenant, de la trahison. Mais (le livre de Nicolas Sarkozy) arrive un peu tard. Le temps n'est plus à l'autocritique mais aux propositions.
"Je n'imagine pas retourner dans cette situation (redevenir Premier ministre de Nicolas Sarkozy, NDLR). Le prendre comme Premier ministre, je ne suis pas sûr qu'il accepterait et ce ne serait pas un choix judicieux car il faut une équipe qui partage un même projet politique".
Les 35 heures, enjeu de tensions au sein du gouvernement
"Je veux qu'on change complètement de logique et que dans l'entreprise les salariés puissent négocier le temps de travail. Il y aurait des entreprises où ce serait 35 heures et des entreprises où ce serait 41 heures. Ce sera le choix de la démocratie dans l'entreprise".
L'Iran est-elle un partenaire "fiable"?
"Fiable je ne sais pas encore mais c'est le plus grand pays du Proche-Orient. Il joue un rôle considérable au Liban, en Syrie, en Irak. Il faut parler avec lui mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se méfier. C'est un acteur incontournable de la paix au Proche-Orient".
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