François Fillon sur la loi Macron : "il y a des choses qui vont dans le bon sens"

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AZ
Publié le 07 janvier 2015 - 10:46
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François Fillon.
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François Fillon était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce mercredi matin.
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François Fillon était l'invité de BFMTV et RMC Info ce mercredi matin. L'ancien Premier ministre est revenu sur la situation économique et politique de la France et sur la loi Macron. Il s'est dit prêt à voter la loi, sous réserve d'amendements.

Tacler les politiques: un état d'esprit

"Il y une crise de confiance gigantesque vis-à-vis d'un système politique qui est en semi-échec. Ça fait 30 ans qu'on essaye d'appliquer des remèdes aux crises économiques. Depuis 30 ans, on ne prend pas la mesure de la gravité d'une crise qui est en train de conduire au déclin et à la décadence".

"Il faut qu'il y ait un changement de dimension dans les réponses qui sont apportées. Le pays est mûr pour accepter des changements. La responsabilité des hommes politiques c'est d'aller au-delà de ce que réclament les Français".

"La France est en faillite mais on ne fait pas les efforts de réduction de dépenses nécessaires. La France n'est pas suffisamment compétitive vis-à-vis de ses voisins européens mais  on continue à augmenter la fiscalité et les charges. Les régimes des retraites sont déficitaires, il faudrait augmenter l'âge de la retraite à 65 ans, mais on ne le fait pas parce qu'on pense que les Français ne vont pas l'accepter".

"Aujourd'hui ma voix est nécessaire parce que je suis le seul à porter ce message".

"L'objectif en ce moment n'est pas de mettre en avant les querelles internes".

 

Loi Macron

"La loi Macron est destinée à donner de la croissance. Il y a des choses qui vont dans le bon sens c'est pour ça que je ne la condamne pas. Il y a un état d'esprit qui rompt avec cette espèce de dogmatisme de la gauche qui a conduit à des mesures stupides".

"Mais dire que ces mesures vont permettre de redonner de la croissance au pays, on est juste dans l'irréel. Je ne veux pas être dans une situation où on s'oppose. Moi ce je dis à monsieur Macron c'est que je suis prêt à voter son texte mais je souhaite proposer cinq ou six amendements".

"Sortir de la contrainte des 35 heures (…), introduire un contrat de travail à droits progressifs, la dégressivité de l'indemnisation du chômage, augmenter tous les seuils sociaux (…) et baisser considérablement le coût de l'apprentissage".

"Si ces amendements ne sont pas adoptés, je ne voterai pas la loi".

"Je veux être utile à mon pays. La crise de confiance est liée au ressentiment des Français par rapport à la dégradation de leur situation personnelle. A partir d'un certain seuil c'est toute la cohésion nationale qui est en train de se détruire. On doit tenir compte des échecs du passé".

 

Menace sur l'Europe

"L'année 2015 va être l'année de tous les dangers pour l'Union européenne. Il y a un problème de sécurité avec la crise ukrainienne, l'instabilité financière avec la Grèce et le risque de départ de la Grande-Bretagne".

"Le départ de la Grande-Bretagne c'est le début de la fin du projet européen. Je voudrais que François Hollande et Angela Merkel prennent des initiatives et mettent Cameron au pied du mur".

"Je pense qu'il faudrait imposer l'euro comme monnaie de règlement en Europe".

"Il y a une colère qui monte et qui est liée aux dysfonctionnements européens. On a le sentiment qu'il n'y a pas de volonté politique d'apporter des réponses. Ceux qui pensent que l'on peut s'en sortir sans l'Europe nous emmènent vers les abîmes".

 

La fragilité de la République

"Elle est beaucoup plus fragile aujourd'hui qu'au moment où Philippe Séguin s'inquiétait. Il avait parfaitement diagnostiqué la crise identitaire. La première raison est économique. Il y a une vraie fragilité de la République. On a besoin d'un pouvoir fort".

"Tout mon parcours politique montre qu'à chaque fois qu'on me donne la liberté d'agir, je le fais".

 

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