François Hollande lance la semaine contre le racisme et l'antisémitisme

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 mars 2016 - 16:29
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François Hollande en conférence de presse.
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©Christian Hartmann/Reuters
"Il faut d'abord condamner le premier mot" qui peut conduire aux gestes puis aux actes racistes, a estimé François Hollande.
©Christian Hartmann/Reuters
François Hollande s'est rendu ce lundi au musée de l'immigration pour lancer la semaine de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, alors que les actes racistes ont connu une nette hausse en 2015.

Les collégiennes venues présenter leur slam ne s'attendaient pas à un spectateur aussi prestigieux: François Hollande s'est invité lundi au musée de l'immigration pour lancer la semaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

Sur l'écran, le petit film réalisé par les trois collégiennes du XVIIIe arrondissement défile - un slam à la réalisation très professionnelle, autour d'un refrain scandant que "les origines les couleurs on n'en parle pas, le vivre ensemble c'est le plus grand des combats".

"C'est la parole des jeunes qui a été mise en musique et en mots, c'est leur travail, et c'est sans doute pourquoi leur message est aussi fort, parce qu'il est ressenti", lance François Hollande après la projection. "Il faut que vous soyez partie prenante, vous les jeunes, c'est vous qui allez décider de notre avenir commun", ajoute-t-il.

Assises sur le podium à ses côtés, Fatou, Amina et Neiba, âgées de 12 à 13 ans, se tortillent, visiblement émues. L'arrivée du président, quelques instants auparavant, a été saluée par des cris d'incrédulité dans la salle emplie de jeunes, alors que la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem venait de terminer un discours aux accents très républicains.

Quand on lui demande s'il écoute du slam, François Hollande répond par une pirouette. "J'en avais fait une qui avait eu un certain succès", dit-il, en allusion à l'anaphore "moi Président" qui avait marqué le dernier débat de campagne. Improvisé? "Totalement", assure le président. Mais "maintenant j'y mettrais quelque musique aussi".

François Hollande était l'invité surprise de la cérémonie organisée pour le lancement de la "semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme", qui doit fédérer quelque 300 initiatives du 21 au 28 mars.

Le musée de l'immigration, hôte de la cérémonie, organise à cette occasion une série de spectacles gratuits, débats, exposition d'art contemporain et ateliers, pour "mobiliser et sensibiliser le public, et notamment les jeunes".

"Nous devons mettre cette journée à notre agenda de toute l'année. Il y a toujours eu dans notre pays des tentations de division, de séparation, de confrontation, mais en même temps il y a une aspiration très forte, celle sur laquelle nous devons travailler, qui est celle de l'unité et du rassemblement", a déclaré M. Hollande à la presse.

"Ce qu'espèrent les fanatiques, les extrémistes, c'est de nous diviser, que nous puissions être constitués en catégories, en communautés qui auraient des intérêts différents. Non. Nous sommes une unique nation", a-t-il poursuivi, en appelant à la "vigilance" face au phénomène de "radicalisation".

Alors que le 21 mars est décrété "journée internationale de lutte contre le racisme", le gouvernement a lancé depuis dimanche une campagne télévisée autour du mot-dièse #TousUnisContrelaHaine, avec six spots choc mettant en scène des agressions inspirées de faits réels, mises en parallèle de conversations reprenant des clichés banalement racistes.

"Il est très important aussi de montrer que des mots peuvent conduire à des gestes et les gestes à des actes de haine, et qu'il faut d'abord condamner le premier mot", a estimé François Hollande. Sur la scène, Najat Vallaud-Belkacem vient de donner le micro à Fatou, l'une des trois slameuses, pour la faire témoigner de cette banalisation de la parole raciste.

"- Tu t'es habituée à ça?

- Ben plutôt. A la récré on en parle, on rigole...

- Est-ce qu'il t'arrive, à toi, de dire des mots un peu blessants?

- Oui...

- C'est ça le problème, c'est qu'on est souvent victime et auteur", ajoute la ministre.

Les actes racistes, antisémites et antimusulmans ont bondi de 22% en 2015, à 2.032 actions et menaces recensées, selon des chiffres officiels datant de janvier. 

 

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