Fronde anti-Parisiens à Bordeaux : Alain Juppé envisage de porter l'affaire en justice
"Un vent de Fronde s'est levé ce matin, je crois qu'il gronde contre les Parisiens" pourrait ainsi chantonner les Bordelais férus d'Alexandre Dumas. En effet, la capitale girondine a vu fleurir dans ses rues depuis quelques semaines de nombreux autocollants affichant comme message: "Parisien, rentre chez toi".
Sur cers dernières, on peut voir un TGV, référence à la mise en place de la Ligne à grande vitesse en juillet, qui met Paris à seulement deux heures de Bordeaux. Certains Bordelais craignent ainsi de voir une augmentation importante du prix des loyers et un tassement du marché du travail qui seraient consécutifs à une arrivée massive de Franciliens en Gironde.
"Parisien rentre chez toi" : pourquoi tant de haine à Bordeaux ?https://t.co/gxq4qxGwZ5 pic.twitter.com/JWR4v4xWYX
— Sud Ouest Bordeaux (@SO_Bordeaux) 23 octobre 2017
Comme le relate Sud Ouest, une partie de la population dénonce également la gentrification en cours de Bordeaux, que la nouvelle "proximité" avec Paris ne ferait qu'amplifier.
Le Front de libération bordeluche face au parisianisme (FLBP) s'est ainsi formé voilà quelques mois pour défendre avec humour son "territoire" sur sa page Facebook. Contacté par LCI, un des créateurs du groupe reproche aux pouvoirs locaux de "tout faire pour attirer un maximum de visiteurs sans pour autant maîtriser la situation". Et d'ajouter: "On est des gens du pays, un peu chauvins certes, qui refusons l'idée de devoir vivre dans une ville-musée ceinturée par une campagne dortoir pavillonnaire".
Face à ce déferlement de messages "anti-Parisiens", Alain Juppé a réagi, ce mercredi 25 octobre sur Twitter: "Les attaques anti-nouveaux arrivants à Bordeaux sont une honte. J'envisage de saisir la justice".
Les attaques anti-nouveaux arrivants à Bordeaux sont une honte. J'envisage de saisir la justice. Notre ville est accueillante et le restera.
— Alain Juppé (@alainjuppe) 25 octobre 2017
Cet anti-parisianisme prend également une dimension moins cocasse en témoigne L'Express qui précise que la mairie "assure que cette menace judiciaire vise surtout les +extrémistes qui ont montré des signes d'agressivité dans le quartier Saint-Charles et dans des commerces accusés de favoriser la boboïsation+. La ville évoque ainsi des +agressions verbales+ et la +dégradation d'un ou deux commerces du quartier+".
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