Gilets jaunes : toute l'extrême droite était sur les Champs-Elysées mais n'y a vu que l'ultra gauche

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La rédaction de France-Soir
Publié le 27 novembre 2018 - 12:54
Mis à jour le 04 décembre 2018 - 12:26
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Un gilet jaune sur les Champs Elysées le 24 novembre 2018 à Paris
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© Bertrand GUAY / AFP
Selon Laurent Nunez, des militants d'ultra droite ont été les instigateurs des premières violences sur les Champs-Elysées.
© Bertrand GUAY / AFP
A en croire Christophe Castaner, l'ultra droite est responsable des premières violences contre les forces de l'ordre samedi aux Champs-Elysées en marge de la manifestation des gilets jaunes. L'extrême droite l'assure de son côté, elle n'a rien à voir avec les affrontements et pointe du doigt l'ultra gauche. [Edit, mardi 4 décembre 2018: Génération identitaire a fait valoir son droit de réponse suite à la parution de cet article. Celui-ci est à consulter en bas de cet article]

Dès la mi-journée samedi 24, Christophe Castaner l'affirmait: des groupuscules d'extrême droite s'étaient mêlés aux gilets jaunes présents sur les Champs-Elysées et participaient activement aux affrontements avec les forces de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur a d'ailleurs pointé du doigt la "responsabilité" de Marine Le Pen dans ces débordements qui s'interrogeait sur l'interdiction de manifester sur l'avenue.

Il n'en fallait pas plus pour déclencher une polémique. La présidente du Rassemblement national a riposté à l'ancien maire de Forcalquier en assurant n'avoir "jamais appelé à quelque violence que ce soit". Depuis ce bras de fer, se pose la question de l'orientation politique des manifestants qui ont affronté les forces de l'ordre sur les Champs-Elysées, dès 10h du matin.

Lire aussi - Gilets jaunes: "je n'ai jamais appelé à quelque violence que ce soit" répond Marine Le Pen

Du côté de l'extrême droite, on l'assure, on n'y est pour rien dans les débordements, criant à la manipulation et pointant du doigt l'ultra gauche comme responsable des débordements. C'est à se demander si elle était vraiment présente. C'est d'ailleurs ce qu'explique Marion Maréchal-Le Pen qui assure avoir été présente à partir de 14h sur les lieux. "Je me suis dit que ça ferait un petit gilet jaune de plus. Mais quand je suis arrivée sur les Champs-Élysées, les vrais «gilets jaunes» étaient partis depuis longtemps. Le mouvement était totalement phagocyté par des militants d'extrême gauche. On entendait des: «A mort le capitalisme!» Si c'est ça l'ultra-droite, elle a bien changé", a-t-elle confié au Figaro.

Il semble pourtant que des militants d'extrême et d'ultra droite étaient bien présents dès le début des affrontements avec les forces de l'ordre et aient même participé aux violences. Ceux-ci appartenaient à des groupes tels que les royalistes de l'Action française, le Groupe union défense (GUD) ou encore Génération identitaire et étaient au nombre de 200 sur place, selon des informations révélées par Europe 1

Plusieurs militants politiques d'extrême droite se sont fait remarquer comme Hervé Ryssen, écrivain d'extrême droite, régulièrement condamné pour "antisémitisme" et "indication à la haine raciale". Il apparait sur au moins une photo au contact des CRS.

A également été photographié sur place Axel Loustau, conseiller régional du RN, ancien gudard, qui avait déjà été filmé en train de faire le coup de poing contre les forces de l'ordre en 2013, en marge des manifestations de la Manif pour Tous. Marie-Caroline Le Pen, soeur de, et son époux Philippe Olivier, proche de Marion Maréchal au sein du RN ont également signalé leur présence sur place. 

L'implication de l'extrême droite dans les violences a d'ailleurs été confirmée par secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur et ancien directeur de la DGSI, Laurent Nunez. "Sur cette première phase de l'action, on constate qu'il y a 200 à 300 militants ultradroite qui sont les instigateurs de cette première attaque violente des forces de l'ordre", a-t-il expliqué au Micro de RTL.

L'ancien préfet a souligné que l'ultra gauche était plutôt présente en fin de manifestation. Il semblerait donc que la sociologie des manifestants violents ait évolué au cours des affrontements qui ont duré de 10h à 23h, les émeutiers du matin n'étant pas les mêmes que ceux du soir.

Droit de réponse de Génération identitaire:

"Génération Identitaire a participé aux mobilisations des Gilets jaunes aux côtés des Français pacifiquement partout en France. Aucun membre de Génération Identitaire n’a participé aux troubles sur les Champs-Élysées et aucun n’a été interpellé. D’ailleurs, aucune des personnes arrêtées par les forces de l’ordre le 24 novembre à Paris ne correspond à un profil «d’ultradroite»".

Voir:

 "Gilets jaunes" à Paris: chaos sur les Champs-Elysées

"Gilets jaunes": 47 personnes déférées, 20 comparutions immédiates lundi

"Gilets jaunes": le gouvernement et Le Pen s'accusent mutuellement des violences à Paris

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