Grande-Synthe : Cazeneuve et Coss attendus ce lundi au camp de migrants

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mai 2016 - 11:40
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Le camp de "la Linière" à Grande-Synthe.
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©Denis Charlet/AFP
Le camp de migrants de Grande-Synthe a ouvert ses portes le 7 mars dernier.
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Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre du logement Emmanuelle Cosse sont attendus ce lundi à Grande-Synthe (Nord). Ils vont sceller l’engagement de l’Etat à financer ce camp construit par l'association Médecins sans Frontières (MSF).

Les ministres de l'Intérieur et du Logement sont attendus ce lundi 30 à Grande-Synthe (Nord) pour sceller la gestion par l'Etat de ce camp de migrants construit par MSF malgré la réticence initiale des pouvoirs publics, qui comptent bien désormais accompagner une fermeture progressive. C'est la première fois que Bernard Cazeneuve, qui s'est plusieurs fois rendu sur le camp de migrants de Calais, à une quarantaine de kilomètres, visitera celui de Grande-Synthe.

Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse se rendront en milieu de journée sur le camp où ils rencontreront des exilés, les associations, des membres des forces de l'ordre... avant la signature, à l'Hôtel de ville, d'une convention tripartite entre l'Etat, la municipalité et l'Afeji (association nordiste luttant contre l'exclusion) portant sur la gestion du camp.

Cette annonce marque une montée en puissance logique puisque le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, avait indiqué à la mi-avril que l'Etat allait financer le fonctionnement du camp, pour un montant estimé à 4 millions d'euros par an. Les ministres devraient donner lundi des précisions sur cet engagement financier, qui ne devrait toutefois pas concerner l'investissement initial de 3 millions apporté par Médecins sans frontières (MSF) et la communauté urbaine.

Début mars, le maire avait fait déménager les 1.500 migrants présents au Basroch, un camp insalubre de la ville, vers ce nouvel emplacement dit "de la Linière". Pour les migrants, essentiellement kurdes, ce déménagement marquait une amélioration incontestable, puisqu'ils passaient de tentes précaires installées dans la boue d'un terrain inondable à de petits cabanons chauffés, dans une structure dont les promoteurs soulignaient qu'elle respectait les normes internationales en matière de camp de réfugiés. Mais lors de l'ouverture, un bras de fer avait opposé le maire aux pouvoirs publics qui, contestant ce respect des normes, avaient mis en demeure Damien Carême de le sécuriser, notamment pour éviter tout accident lié au voisinage d'une autoroute et tout risque d'incendie.

Au vu des garanties apportées par la municipalité, l'Etat a finalement renforcé son engagement mais la logique n'est pas de pérenniser ce camp. "Certaines tentes ou abris sont vides", souligne-t-on de source proche du dossier, en faisant valoir que le campement, qui a pu compter jusqu'à 1.200 personnes, n'en abritait plus que 757 la semaine dernière. Faut-il voir dans cette baisse un effet du blocage de la route des Balkans? Au ministère de l'Intérieur, on fait valoir la lutte accrue contre les filières de passeurs et l'accélération des départs vers des Centres d'accueil et d'orientation (CAO): 784 au total, dont 474 depuis le 1er janvier et 208 depuis le 1er avril.

A Grande-Synthe, "l'objectif est de démonter les abris pour arriver à la fermeture, à terme, du camp", explique la source proche du dossier, en indiquant que, si aucune date n'est arrêtée, "on vise une fermeture progressive". Un objectif logique, Bernard Cazeneuve ayant plusieurs fois dit que le gouvernement n'avait pas pour but de cristalliser la situation sur des camps et que la priorité était le démantèlement des bidonvilles.

Réduire la voilure va aussi dans le sens des déclarations du maire, qui rappelait à la mi-mars que les maisonnettes seraient démantelées "au fur et à mesure", avec les départs de migrants. "Le camp reste une solution intermédiaire", reconnaît André Jincq, responsable des programmes migrants à MSF, qui espère l'"ouverture de postes sociaux, de médiateurs, de traducteurs...". Mais "il répond à un besoin. Si des gens arrivent, il faut les laisser rentrer", ajoute-t-il.

Or l'Etat reprend le camp sur sa capacité actuelle, ce qui risque de conditionner l'installation des nouveaux arrivants à l'autorisation des gestionnaires. Une logique à l'encontre de celle des associations, qui ont toujours défendu une conception de libre circulation, en opposition à Calais où l'accès au centre d'accueil provisoire est conditionné à un contrôle.

 

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