Hollande en Centrafrique pour parler reconstruction et désengagement militaire

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 mai 2016 - 22:46
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François Hollande.
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©Philippe Wojazer/Reuters
"Nos armées sont appelées sur d'autres fronts", a déclaré François Hollande à Bangui.
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Le président français François Hollande effectuait vendredi après-midi une visite de quelques heures en Centrafrique consacrée au désengagement des troupes françaises et à la reconstruction d'un pays ruiné.

"Aujourd'hui, l'opération Sangaris se termine", a déclaré M. Hollande après s'être entretenu avec le nouveau président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, élu en février. "Je l'avais décidée au tout début de décembre 2013 parce que le chaos avait hélas saisi la Centrafrique et parce que des massacres s'y produisait", a-t-il rappelé.

L'opération Sangaris doit se terminer en décembre, au terme d'un désengagement progressif. De plus de 2.500 militaires au plus fort de la crise, Sangaris n'en compte déjà plus que 650, selon l'entourage de M. Hollande.

"Nos armées sont appelées sur d'autres fronts, toujours la zone du Sahel", mais aussi "la Syrie et l'Irak", a-t-il expliqué: en outre, "la France est toujours sous la menace terroriste". "Mais la France est et sera toujours là" dans le cadre de la force de l'ONU (Minusca) et de la mission européenne, a-t-il assuré à son homologue centrafricain.

M. Hollande s'était rendu dans la capitale de l'ex-colonie française à deux reprises, en décembre 2013 et février 2014, alors que l'opération Sangaris venait de se déployer pour stopper des violences intercommunautaires. Aujoud'hui, "je reviens alors que la transition a réussi, la stabilité a été retrouvée", a affirmé le président français, ajoutant que désormais "la France veut prendre la tête d'un groupe de bailleurs pour la Centrafrique", car "il n'y aura de sécurité que par le développement et il n'y aura de développement que par la sécurité".

De son côté, M. Touadéra a remercié son hôte pour son action en faveur de la Centrafrique, soulignant que de son côté, il s'attachait à relever "les défis du moment, que sont la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, l'assainissement des finances publiques" dans un pays rongé par la corruption.

M. Hollande s'est ensuite rendu dans le quartier quartier du PK5, où il s'était déjà allé en février 2013. A l'époque, cette enclave musulmane de Bangui était au coeur d'affrontements sanglants entre milices majoritairement chrétiennes anti-balaka et ex-rebelles à dominante musulmane de la Séléka.

Sa visite est également intervenue alors que des soldats français et des Casques bleus engagés en Centrafrique sont soupçonnés d'abus sexuels pour lesquels trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes à Paris. "S'il y a des responsabilités, il n'y aura pas d'impunité", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat français a par ailleurs été sollicité par l'organisation Reporters sans frontières et la mère de la photojournaliste française Camille Lepage, tuée le 12 mai 2014 dans une embuscade dans l'ouest de la RCA, qui estiment que l'enquête sur les circonstances de sa mort "piétine". "Nous avons convenu que la justice devait passer, que nous devions tout savoir", a-t-il assuré.

En fin de journée, M. Hollande s'envolera pour Abuja où il sera le seul président non africain à participer samedi à un sommet régional sur la sécurité consacré à la lutte contre le groupe islamiste armé Boko Haram. Un premier sommet avait été organisé à Paris le 17 mai 2014.

La France entend à l'occasion de cette rencontre amplifier son aide pour lutter contre la secte islamiste.

Le soutien de Paris en matière militaire et de sécurité aux quatre pays principalement touchés par les attaques de Boko Haram (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun) s'élève déjà à 25 millions d'euros sur un an, souligne un diplomate français. "Et nous allons poursuivre ce soutien avec les Américains et les Britanniques avec qui la coordination est très bonne", affirme-t-il.

Les attaques du groupe islamiste, qui sévit depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria, ont fait plus de 20.000 morts, selon la Banque mondiale, empiétant au-delà des frontières, au Niger, Cameroun et Tchad.

Depuis deux ans, la coopération régionale s'est renforcée, avec la mise en place d'une force multinationale mixte (FMM) de 8.500 hommes. L'emprise territoriale des jihadistes a régressé mais les attentats meurtriers se sont multipliés.

 

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